Les amis.

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Guillaume se réveilla en sentent quelqu'un le secouer. Il ouvrit les yeux en un éclair et se redressa sur le lit. Aurélien le regardait avec des grands yeux inquiets et il fronça aussitôt les sourcils en voyant cette expression sur son visage.

« Orel ? Qu'est-ce qui se passe ?

— Y a nos potes... balbutia le plus jeune.

— Raaah, lesquels ? grogna-t-il, encore fatigué.

— Je... bégaya Aurélien. Viens s'il-te-plaît. »

Il soupira et sortit du lit. Aurélien baissa les yeux et commença à s'éloigner en direction du salon, mais il le retint par le poignet avant qu'il ne sorte de sa chambre :

« Orel, faut qu'on parle après. »

Il vit l'éclair de panique qui s'installa dans les yeux de son ami à ça et ce dernier se mordit la lèvre inférieure:

« D'accord. » murmura-t-il avant de s'éloigner.

Guillaume le regarda partir en se répétant que quelque chose n'allait définitivement pas chez lui et que c'était la bonne solution de lui en parler. Il inspira profondément et sortit de sa chambre à son tour.

***

Quand il entra dans le salon, il vit leurs potes assis sur le canapé, tout à fait à leur aise. En effet, leur appart était devenu au fil des années le QG de leur petite bande. Il reconnut Ablaye, Skread et Bouteille et il sourit en les voyant. Ça faisait du bien de les voir. Il avait l'impression de ne pas les avoir vu depuis une éternité. Aurélien écoutait attentivement ce que lui disait Bouteille, assis sur le canapé, et il vint s'asseoir sur le fauteuil en face de lui. Il salua alors ses amis en les appelant chacun par leurs prénoms et jeta un œil à Aurélien pour voir sa réaction. Celui-ci semblait être attentif à ce qu'il disait.

« Putain Gringe, tu pionçais encore à cette heure-là ? rit Ablaye.

— Mais ta gueule, j'ai mal dormi hier soir ! s'exclama-t-il en riant à son tour.

— Ouais c'est ça ! T'étais pas plutôt avec une meuf ? embraya Bouteille, se mettent à rigoler à son tour.

— Mais bien sûr que non ! » se défendit-il de nouveau en levant les yeux au ciel.

Il jeta un regard à Aurélien et vit qu'il avait l'air complètement perdu. Celui-ci s'aperçut alors qu'il le regardait et baissa les yeux au sol.

« Et ta meuf d'ailleurs Gringe ? » lui demanda soudain Skread.

Aurélien releva le visage à cette question et il vit avec confusion qu'il semblait avoir les larmes aux yeux. Le plus jeune se leva, se dirigeant vers la cuisine et il le regarda s'éloigner, confus. Est-ce que c'était vraiment des larmes qu'il avait vu dans ses yeux ?

« Gringe ? demanda Skread de nouveau, sans sembler se soucier du départ d'Aurélien.

— Euh ouais, deux secondes. » dit-il sans même regarder son ami et il se leva.

Il se dirigea vers la cuisine à son tour et déglutit en voyant Aurélien, dos à lui, se tenant au plan de travail, la tête baissée. Il s'approcha et s'arrêta juste derrière lui, à un pas seulement.

« Orel, parle-moi. »

Il vit à la courbe de ses épaules qu'il ne l'avait pas entendu entrer à sa suite et qu'il ne s'attendait pas à l'entendre. Il lui toucha délicatement le bras et Aurélien se tourna très lentement, les yeux toujours baissés, et lorsqu'il fut face à lui, il remarqua avec un serrement au coeur qu'il était en train de pleurer.

« Orel, putain, jura-t-il. Tu vas me dire ce qu'il se passe !?

— Je peux pas... souffla Aurélien dans un sanglot. Je suis perdu, Guillaume. Gringe...? »

Le plus jeune avait dit ce dernier mot avec une nette hésitation et il déglutit.

« Pourquoi tu ne m'appelles plus comme ça ?

— Parce que j'ai oublié, répondit Aurélien dans un sanglot après un léger silence.

— Mon surnom ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.

— Non... Tout.

— Comment ça tout ?

— Je... » commença le plus jeune avant d'être interrompu par un bruit soudain.

Quelqu'un venait d'entrer en gueulant dans la cuisine et il leva les yeux au ciel en reconnaissant leur pote Claude.

« Alors mes pédales ?

— Deuklo putain ! jura Guillaume. On essaie d'avoir une conversation sérieuse ici !

— Ouah, calme-toi, Gringo ! Je venais juste dire bonjour hein, s'excusa-t-il en plaçant ses mains devant lui en signe de paix avant de se tourner vers Aurélien. Ben, p'tite tête ! T'en tires une de ces gueules ! Qu'est-ce qui va pas ? »

Aurélien regarda Claude, puis lui, avant d'éclater en sanglots et de s'enfuir en courant de la cuisine. Il ne prit même pas le temps de s'arrêter devant la mine ahurie de Claude et s'élança à sa poursuite hors de l'appartement:

« Orel ! »

Mini Fiction OrelxGringe - Incendie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant