Le changement.

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Le lendemain, quand il se leva pour aller petit déjeuner, il s'étonna de ne pas trouver Aurélien dans la cuisine ou le salon. Il regarda sur le petit balcon et toqua même à la porte de sa chambre, mais le plus jeune ne s'y trouvait pas. Il commençait à paniquer lorsque la porte de la salle de bain s'ouvrit et il tomba nez à nez avec Aurélien, une simple serviette autour des hanches. Celui-ci rougit violemment en le voyant et il laissa glisser son regard sur son torse avant de se reprendre. Il rougit légèrement au regard déplacé qu'il avait osé m jeter à son ami et ouvrit la bouche, après avoir déglutit difficilement:

« Tu... Tu as bien dormi ? »

Aurélien fronça légèrement les sourcils avant de répondre, d'un air un peu hésitant.

« Oui... Je crois. Mais... où c'est que tu as dormi, toi ?

— Ben dans ma chambre, rit-il à cette question. Où veux-tu que je dorme d'autre ? »

Aurélien fronça les sourcils de nouveau et il fut confus devant son air perdu.

« Ça va Orel ? T'as l'air bizarre... s'inquiéta-t-il aussitôt.

— Euh non... Tout va bien... balbutia le plus jeune.

Il lui jeta un regard sceptique avant de s'éloigner vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner.

« J'vais faire des œufs brouillés, ça te dit ? lança-t-il par dessus son épaule.

— Oui, dit rapidement Aurélien en hochant la tête avidement. »

Il sourit tendrement et sentit une boule de chaleur se blottir au creux de son ventre en voyant le petit sourire timide d'Aurélien.

***

Plus tard, Aurélien vint s'asseoir à ses côtés sur le canapé après s'être habillé et il lui donna une assiette avec des œufs brouillés à l'intérieur. Le plus jeune le remercia silencieusement d'un petit sourire, puis il alluma la télévision et tous deux la regardèrent en silence en mangeant. Au bout d'un moment, il sentit Aurélien se rapprocher doucement et en le regardant il vit son air incertain et lui sourit.

« Allez, viens-là. »

En disant cela, il glissa un bras par-dessus ses épaules et le rapprocha de lui. Au petit sourire qui apparut sur le visage d'Aurélien, la même chaleur revint se glisser dans son bas-ventre. Il se sentait bien comme ça, le corps d'Aurélien collé contre le sien et il se demanda comment il avait pu le tenir éloigné autant de temps. Aurélien avait besoin de ces gestes d'affection, mais, apparemment, lui aussi en avait besoin. À un moment donné, il sentit la tête d'Aurélien glisser lentement dans son cou et, en se tournant vers son ami, il s'aperçut qu'il s'était endormi. Il resta un moment à le dévisager, se disant qu'il était vraiment mignon en réalité.

***

Aurélien se réveilla une heure plus tard et Guillaume sourit devant son air endormi.

« Alors la belle au bois dormant ? Bien dormi ? lui lança-t-il d'un air moqueur.

— J-Je suis désolé, s'excusa le plus jeune en rougissant. Je dois encore être fatigué...

— Ça doit être ça ! rit-il. Ou alors je suis vraiment trop confortable et t'as succombé à la tentation ! »

Aurélien le regarda, rouge, et il rit de plus belle :

« Fais pas cette tête ! Je rigole ! »

Et il resserra son étreinte pour le rapprocher de lui.

***

Deux semaines s'écoulèrent ainsi dans une agréable routine où tous deux prirent de nouvelles marques. Guillaume se faisait de plus en plus affectueux, aimant de plus en plus le contact d'Aurélien, et celui-ci avait l'air heureux de ce changement de  comportement. Ils devenaient de plus en plus intimes. Cependant, une chose chagrinait Guillaume. Aurélien avait l'air un peu ailleurs et il lui semblait qu'il avait des moments d'absence. Des fois, il lui parlait de choses et il avait l'impression qu'Aurélien se demandait de quoi il parlait. Dans ces moments-là, il avait remarqué qu'il se reprenait vite et changeait alors de sujet afin qu'il ne se rende pas compte qu'il semblait avoir aucune idée de ce dont il parlait. Par exemple, il ne savait pas où était situé certaines choses dans l'appartement, avait hésité lorsqu'il lui avait parlé de leurs amis, ou de choses qu'ils avaient fait dans le passé, regardait des photos avec intensité... Il ne lui avait jamais reparlé du soir de l'incendie et Guillaume se sentait souvent coupable de sa réaction du moment qui avait précédé. Il pensait souvent à ce que le plus jeune lui avait dit alors, lorsqu'il lui avait craché qu'il n'était pas sa meuf. Heureusement, vu comment tu la traites. Maintenant qu'il sentait qu'ils se rapprochaient de plus en plus et qu'il aimait ça, cette phrase le blessait. Il ne savait pas vraiment pourquoi . Est-ce que... il aimerait ça ? Qu'il soit sa meuf ? Enfin son mec ? Plus il y réfléchissait et plus cette question le perturbait. De plus, il était encore avec sa copine... Même s'il ne l'avait pas vu depuis des semaines et n'avait pas répondu à un seul de ses textos depuis qu'il était rentré de l'hôpital.

Guillaume se retourna dans son lit. Est-ce que c'était possible qu'il soit tombé amoureux de son meilleur pote ? D'Aurélien ? Mais même si c'était vrai, jamais ce dernier accepterait de sortir avec lui. Il le lui avait bien fait comprendre le soir de l'incendie. Et qu'est-ce qui clochait chez lui d'ailleurs ? Pourquoi il avait l'air si... différent ? Il soupira et cogita toute la nuit avant d'enfin réussir à s'endormir au petit matin.

Mini Fiction OrelxGringe - Incendie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant