TOME 3 - First Love [Yoongi X Reader]

I

Je ne parviens pas à me dire qu'autant de temps soit passé depuis ce jour, et que tu sois devenu une personne connue dans le monde entier, un auteur-compositeur-interprète reconnu. J'ai encore les paroles non terminées de ta première chanson, et je ne me lasse pas de ces magnifiques mots. Qu'est ce que l'on était jeune quand tu l'as écrite !

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Deux semaines sont passées depuis la réunion de famille. Jusqu'à la fin du pique-nique, je suis restée contre mon tronc d'arbre, Demi jouant près de moi tandis que je lisais et relisais l'adresse sur le papier.

Et j'ai beau lire et relire cette adresse, je ne parviens pas à visualiser où cela peut se situer dans la ville. J'ai dû emprunter l'ordinateur de mon père, prétextant un travail pour l'école, pour que je puisse savoir où ça se trouve. Après avoir regardé le chemin à emprunter et vérifié que c'était hors de danger, j'ai décidé d'y aller.

Ce que je fais aujourd'hui. A la dernière sonnerie, je ne me précipite pas vers l'arrêt de bus pour éviter de rater celui qui me ramène à la maison, comme à mon habitude. Certaines personnes s'étonnent même à ne pas me voir courir dans les couloirs.

- Qu'est ce qu'il t'arrive T/P ? Tu vas rater ton bus si tu ne dépêches pas !
- Même si le bus m'attend, je ne monterais pas dedans.

J'ai eu le droit à des visages étonnés suite à cette phrase. Mais c'est vrai. Ce soir, je ne rentre pas tout de suite chez moi. Ce soir, je fais le mur. Tant pis si je rate mes cours du soir. Je veux connaître ce garçon un peu plus.

Je dois attendre un bon quart d'heure pour que le bon bus arrive. Je dois en prendre trois autres pour arriver jusqu'à ma destination. Entre deux trajets, la pluie se met à tomber. Il suffit seulement du trajet entre l'arrêt de bus à mon point d'arrivée pour que je sois trempée jusqu'aux os.

Je n'arrête pas de jeter un coup d'oeil au papier, qui commence à se déchirer quand je le touche à cause de la pluie, pour vérifier l'adresse. La rue dans laquelle je suis arrivée est totalement vide, sûrement à cause du temps. Des petites boutiques sont ouvertes tout le long de la rue. Par beau temps, l'endroit doit sûrement est rempli de personnes âgées qui se promènent tranquillement en discutant avec les passants. C'est le genre de quartier où tout le monde se connaît, sans exception. Les quelques arbres au bord du trottoir donnent de la couleur aux immeubles gris et un peu vieillis.

Je finis par arriver devant un petit restaurant vide en cette fin d'après-midi. Je pousse la porte en douceur, hésitante, déclenchant une sonnette par la même occasion. J'entre à pas de loup dans la pièce principale et observe ce qu'il y a autour de moi. C'est un restaurant plutôt simple, mais très chaleureux. Sur les murs, quelques dessins au crayon et des photographies sont accrochés sur les murs ternes. Les dessins ont tous le même auteur, comme si le propriétaire avait acheté la collection entière, tandis que les photographies semblent représenter les mêmes personnes.

Mes yeux s'arrêtent soudain sur une table tout au fond de la pièce. Une personne est assise en face, écrivant je ne sais quoi sur un cahier. Je l'observe sans un mot, regardant sa main se promener sur la feuille, s'arrêter puis repartir. Le garçon semble tellement concentré que j'ai peur de m'approcher pour lui parler.

- Vous avez besoin de quelque chose mademoiselle ?

La dame qui vient d'entrer dans la pièce me fait sursauter. Son visage est accueillant et rond. Ses yeux en amande me regarde avec insistance, attendant que je lui réponde. Elle a l'air d'être le genre de femme avec qui on se sent à l'aise. Néanmoins, ce visage ne me semble pas inconnu, alors que je n'ai jamais rencontré cette femme.