19. Je te retrouverai

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Trop longtemps, ça faisait juste trop longtemps. Trois jours entiers, au début je n'y avais pas cru, c'était impossible, comment ça était arrivé ? Pourquoi je n'avais pas insisté? Tout était ma faute !

Il l'avait pris à cause de moi. Beth n'était plus là à cause de moi !

Le premier jour, je n'avais pas repris forme humaine, j'avais couru et encore couru à travers la forêt, arpentant tous les recoins, les moindres aspérités de mon territoire, en vain. J'ai dû me faire à la raison qu'elle était ailleurs. Une idée folle m'avait traversé l'esprit : et si elle était morte ? S'il l'avait tué ? J'étais devenu fou, hurlant, me débattant. Tellement fort que ça avait alerté la meute, ils avaient dû me rappeler inlassablement que si ça avait été le cas, je l'aurais ressenti, j'aurai compris au moment où j'aurai comme perdu une partie de moi, hors ce n'était pas le cas. Elle était donc encore vivante. Mais pour combien de temps ?

Hier, j'avais continué mes recherches bien qu'au fond de moi, je sache que je ne l'a trouverai pas dans le conté. Je m'étais finalement résigné à faire appel à la meute de mon père. Lui, avait accepté de me venir en aide, tous ses loups étaient donc venus en renfort. Mon père Xavier, m'avait épaulé, m'apprenant la raison de la folie de mon ennemi : ancien bêta de mon père, il s'était rebellé dans l'espoir de prendre la tête de la meute à sa place, perdant le combat, il avait aussi perdu sa raison de vivre, ostracisé de la meute il avait perdu sa seul famille, seul, il avait lentement sombré dans la folie et l'espoir de vengeance. Tous les deux pensions qu'Alastor s'en prenait à moi car étant plus jeune il me pensait moins fort, en me battant il aurait récupéré ma place d'Alpha et donc un semblant de son but primaire aurait été atteint.
Maintenant que j'avais Beth, il avait trouvé un de mes points faibles et contait en tirer avantage. Force m'était de reconnaître que sur ce coup là, Alastor frappait fort. Ma mère, Éveline, quant à elle m'avait soutenu dans mon désespoir, elle était là seule que j'acceptais auprès de moi, et dont la pitié ne me rendait pas furieux, quant elle était avec moi, je redevenais le petit louveteau que j'avais été et me consolait en me laissant pleurer dans ses bras. Ma meute me voyait souffrir, compatissait mais ne disait rien, et je leur en étais reconnaissant.

Aujourd'hui après deux jours de recherches, de tentatives de ralliement avec les meutes voisines, j'étais au plus bas. Je m'étais reclus dans ma chambre, seul ne voulant voir personne. J'avais perdu l'infime espoir de la retrouver par moi même. Je savais que maintenant la seule solution, aussi lâche soit-elle, était d'attendre la provocation d'Alastor.

En trois jours j'avais peu dormi, mais même la fatigue n'arrivait à me distraire du sentiment d'inquiétude pour Beth et de dégoût envers moi-même.

Depuis le début de la journée je reste dans le noir un tantinet réconfortant de ma chambre, j'espère secrètement que cela m'aide à faire passer le temps plus vite, peut être réussirai-je a m'endormir si je persiste à faire croire à mon corps que c'est ma nuit ? Malgré ces précautions le sommeil me fuit, répercussion de mon manque d'intérêt sur la sécurité de Beth : j'avais été trop bête pour penser qu'Alastor n'agirait pas de la sorte.
Je ne sais pas quelle heure il est, il peut aussi bien être 9h du matin que 10h du soir, aucune lumière ne filtre par la fenêtre ni par la porte de la chambre. Je n'entends plus les pensées de la meute, les lamentations et les pleurs de Zapel couvrent tout.

Par contre les coups redoublés sur ma porte ne m'échappe pas. Je grogne de mécontentement et me tourne dans mon lit espérant étouffer les bruits avec mon oreiller. Malheureusement pour moi, la personne ne s'arrête pas.

-quoi ? Grognais-je

-Alpha Sam nous avons une piste, m'informe un loup de mon père à travers la cloison de ma porte.

La forêt garde ses secrets Où les histoires vivent. Découvrez maintenant