23. Te revoir

871 64 2
                                    

Après l'avoir retrouvée à demi consciente et blessée dans les bois, je m'étais contraint à agir avec sang froid. Ce spectacle désolant, aurait eu raison de moi, si je n'avais pas eu la satisfaction de savoir, que cet ignoble personnage qu'était Alastor soit mort. Malgré une certaine retenue je n'avais pu retenir les grognements furieux de Zapel quand quiconque tentait de s'approcher de Beth.

Même ma mère a qui je vouais une confiance aveugle en temps normale ne réussit à m'éloigner assez du corps inconscient de mon âme-soeur. Ainsi c'est dans mes bras que je l'avais ramené chez moi.

D'un autre côté j'avais honte de moi. Obsédé par mon âme-soeur j'en avais oublié mon bêta et son état critique. Lucie m'en veut mais je la comprends, la douleur et la tristesse qui son sienne ne la rende pas apte à rationaliser mon attitude pourtant identique à la sienne vis à vis de Beth.

A bout de force nous étions tous arrivé à l'aube chez nous. La meute de mes parents sont les loups n'étaient que légèrement blessés rentrèrent chez eux. Je les avais à peine salué.

——

Je souffle de fatigue et de soulagement quand je pousse du pieds la porte de ma chambre. Le plus délicatement possible je pose le corps meurtri de Beth sur les draps de mon lit. Le matelas s'affaisse à peine, son poids étant si léger. Moi même j'en avais été saisi d'effroi quand durant des heures je l'avais porté. Je m'apprête sans arrière pensées aucunes à la dévêtir pour la soigner et la nettoyer de la crasse qui la recouvre quand la voix d'Amanda résonne dans le silence de la pièce.

-laisse-moi m'en occuper, murmure-t-Elle

Elle pose une main qui si veut réconfortante sur mon épaule, pourtant je la repousse en grognant.

Moi l'homme tout autant que Zapel le loup ne voulons la lâcher.

-Elle est faible, blessée et vulnérable, elle ne voudrait pas que tu la vois comme ça, m'assure mon amie.

-Qu'importe.

Je souffle mes paroles à deux doigts de m'emporter.
Mais Amanda et sa louve sont des êtres fiers et décidés : quand elles veulent quelque chose elles obtiennent.

-je n'en ai que faire que tu sois mon Alpha. Je n'en ai que faire que se soit ton âme-soeur. Elle a besoin t'intimité, chose que tu ne peux lui donner. Alors laisse moi m'occuper de Beth. Tu sais que je prendrais soin d'elle comme de ma propre sœur, dit-Elle

Résigné et fatigué je lâche prise non sans avoir, embrassé le front de Beth. En sortant à pas lourds de la pièce Zapel ordonne à Amanda.

"- prends soin d'elle où tu auras affaire à ma colère."

Je n'en pense pas moins mais je sais qu'elle fera attention à ma chère et tendre. Amanda a beau être d'apparence froide et brusque. Avec les gens qu'elle aime elle est la personne la plus douce qui existe, excepté peut être Lucie qui est de nature conciliante et réservée lui conférant des manières empreintes de tendresse.

"-comment va Theo, demandais-je aux autres.
-il est gravement blessé mais il s'en sortira, m'assure Riley
-cependant je te déconseille de venir tout de suite Lucie t'en veux toujours. Tu sais ce que c'est quand on s'en prend à son âme-soeur, ajouta-t-il"

Oh oui je savais, rien que d'y repenser j'en avais des frissons dans tous le corps, je peine même à réfréner quelques tremblements. Je demande à Amanda où elle en est des soins de Beth, et elle m'avertit qu'elle n'a pas encore fini. J'en profite donc pour me rendre sous la douche afin, moi aussi de me défaire de la crasse et surtout du souvenirs de la nuit passée. Je ressors seulement vêtu d'un caleçon, les cheveux encore humide.

D'un pas plus surs je me rends dans ma chambre, prêt à congédier mon amie quoi qu'elle en dise. J'ouvre précautionneusement la porte, surpris de constater que la pièce et vide. Seule Beth est présente ensevelie sous les draps. Je la rejoins heureux de me coucher enfin auprès d'elle, les membres fourbus. A peine l'ai je pris dans mes bras en faisant bien attention à ses blessures que je m'endors.

——

Je me réveille au doux son de la voix de mon âme-soeur.

-Chris ? S'interroge-t-Elle

Même si le nom qu'elle prononce et comme du plots dans mon cœur je suis extrêmement soulagée qu'elle soit réveillée. Elle tente alors de se redresser à l'aide de ses petites mains posées sur mon torse. Ainsi je me rends compte que nous avons délaissé la couette pour la chaleur de l'autre, nous retrouvant enchevêtré sur le lit. Ce n'est pas pour me déplaire je dois l'avouer, je savoure ce moment même si je sais qu'elle ne confond avec un autre.

Je peux la voir scrutant la moindre parcelle de ma musculature, Zapel roule des épaules dans ma tête.

"-et oui mon chaton, c'est nous les plus beau"

Si la situation n'avait pas été si désespéré j'aurais pu rire, mais le cri de douleur perçant qui franchit les lèvres de Beth me remplisse d'une immense culpabilité ajouté à une grande douleur. D'un geste instinctif je la saisis par ses frêles épaules pour la retenir de bouger. Quand elle plonge ses yeux dans les miens ses joues se colorent de rouge. Après me semble-t-il avoir repris ses esprits elle bredouille:

-euh.....bonjour.

Je réalise enfin qu'elle est bien dans mes bras, sauve à défaut d'être saine, son corps blessé me rappelant à mon souvenir toute mes erreurs, et surtout de ne pas avoir pu mieux la protéger.
Je ne sais que répondre devant tant de timidité mais fini par avouer dans une souffle.

-je suis tellement désolé.

-qu'est ce qu'il s'est passé, me demande-t-elle immédiatement.

-tu ne te souviens de rien, la questionnais-je espérant de tout cœur que se soit le cas.

-a vrai dire, je ne suis pas sure de ce que j'ai vu, m'avoue Beth en baissant les yeux, j'ai peur que ci je te le dise tu me prenne pour une folle.

Qu'elle puisse penser ça de moi, m'afflige mais je peux la comprendre. La tristesse qu'elle se rappelle de cette nuit désastreuse et le fait que je doive tout lui révéler bien plus tôt que je ne l'aurais voulu me fait rire nerveusement. Je suis terriblement anxieux de sa réaction.

-tu es bien la dernière personne que je qualifierai ainsi, mon chaton.

De jolies rougeurs reprennent possession de ses pommettes que je ne sais comment interpréter.
Elle tente encore une fois de se défaire de mon emprise en gémissant et sa bouche se tordant sous la douleur.

-Non ne bouge pas, tu vas te faire mal, l'implorais-je

-c'est que.... tu vois..... moi... toi..... dans ce lit....,balbutie-t-elle

Elle baisse les yeux sur sa tenue, rougissant de gêne, de se trouver ainsi vêtu en ma compagnie. Je remercie intérieurement Amanda pour m'avoir obliger à s'en occuper

"-je te l'avais dit, me lance cette dernière"

Je ne relève pas. Pour la rassurer je lui indique :

-c'est Amanda qui t'a soigné et changé. Elle t'a mise dans mon lit parce que c'était le seul restant et aussi parce que je ne pouvais pas rester loin de toi.

Après mon aveu, je remonte mon regard pour croiser le sien, je m'y perd à nouveau comme ce jour là où je l'avais vu pour la première fois. C'est magique et douloureux à la fois. J'étais si proche de la perdre!

-je vais t'expliquer si tu veux bien.

Beth remonte fermement le draps jusque sous ses aisselles dans le but de se soustraire à mon regard. Mais aussi pour se réchauffer j'imagine. Loin de la chaleur de son corps j'ai moi aussi plus froid. A moins que ce soit le fait que la conversation qui va suivre relève d'une importance capitale pour elle comme pour moi. Son collier pendue à son coup même rappelle a sa position de fille de chasseurs. Je dois tout lui dire sans pour autant l'effrayer.

-je t'écoute, dit-Elle, presque désespérée, Beth doit autant appréhender que moi, si ce n'est plus. En tout cas cela me donne assez de courage pour me lancer.

La forêt garde ses secrets Où les histoires vivent. Découvrez maintenant