Ses mains étaient moites et elles tremblaient violemment alors que le jeune blond serrait son vulgaire sac de sport tout contre sa poitrine. Son coeur battait la chamade et son souffle se faisait court et incontrôlé. Des sueurs froides perlaient sur son front à cause du stress tandis que ses jambes étaient enracinées dans le sol, incapable de bouger.
Le regard du blond se fixa alors sur cette vieille salle de sport vétuste où il avait passé ses trois dernières années dans l'ignorance, la naïveté et le bonheur. Le pauvre était comme tétanisé et bloqué devant cette porte battante. Le vent fouettait son visage fin, et ses cheveux mi-longs volaient dans les airs le faisant trembler de la tête aux pieds. Ce jeune garçon était seul et complètement apeuré.
Hier, son médecin traitant lui avait donné son feux vert avec un grand sourire pour reprendre le sport doucement avec le lycée. C'était en autre la meilleure nouvelle qu'il ait eu depuis plus de six mois. Newt était heureux et fier de cette victoire qu'il avait accompli lui-même. Une page se tournait et une autre s'écrivait doucement. Il pensait pouvoir enfin redevenir quelqu'un de normal sauf qu'il s'était lamentablement trompé. Maintenant, c'était l'appréhension et le doute qui dominaient ses entrailles. Newt n'était plus malade physiquement, du moins pas tout à fait, mais plutôt psychologiquement et c'était bien ça le pire.
Doucement, il recula alors ne pouvant plus aller plus loin. Le jeune adolescent se pensait à la hauteur pour franchir cette fameuse porte aujourd'hui mais malheureusement pour lui, il avait eu tord. Une horrible vision traversa alors son esprit. Newt ferma brusquement ses paupières pour la chasser mais elle persista comme un horrible cancer qui pouvait attaquer sans te demander la permission. Elle se logeait et s'introduisait dans l'organisme pour anéantir et détruire comme un fameux parasite. Des métastases se créaient et se multipliaient encore et encore jusqu'à une mort précoce de la personne.
Cette vision, c'était celle de son accident l'été dernier alors qu'il était en voiture avec son père. Ce dernier devait le conduire à son tout premier tournoi de basket pour lequel Newt était très fier et excité de participer. Il se déroulait justement ici, dans cette salle.
Un fou furieux qui roulait alors comme un taré en étant sous l'emprise d'alcool et de stupéfiant avait alors percuté de pleins fouet leur petite voiture fétiche. Le jeune adolescent qu'il était alors ne se rappelait plus réellement des détails de cet accident. Tout ce dont Newt se souvenait c'est qu'il s'était réveillé dans un lit d'hôpital, le cœur en vrac comme si une partie de lui n'existait plus. Sa jambe gauche était broyée et son père était mort.
Une larme solitaire coula alors sur sa joue. C'était comme si Newt faisait un pas en avant pour en faire dix en arrière. Laissant tomber comme un lâche, il fit alors demi-tour et commença à partir d'un pas pressé et le regard dans le vide, fuyant une nouvelle fois ses problèmes. De toute façon son professeur de sport le comprendra et aura pitié de lui une fois de plus quand il le croisera dans la cour du lycée. Le blondinet se comparait souvent à un vulgaire pion banale sur un échiquier. Une simple bourrasque de vent ou un simple tremblement et il partait à la dégringolade. C'est en outre la triste conclusion de sa vie.
Alors qu'il continuait de marcher rapidement, la tête baissée, il percuta violemment une surface dure et chaude à la fois. Faible et fragile, il parti donc à la renverse tout en criant durement. Son sauveur le rattrapa in-extremis. Son bras gauche se plaça dans le bas de son dos et ce dernier le ramena de force contre son torse chaud. Newt redressa alors son visage pour regarder son inconnu et surpris, son cœur rata un battement et déversa du sang bouillant de honte dans ses veines.
« - Mon dieu Newt ! Ça va ? »
Ses iris noires se plantèrent alors dans celles ambrées de Thomas tandis que que le blondinet reprenait ses distances avec. Newt se sentit donc subitement mal à l'aise face à lui, comme à chaque fois qu'il le croisait dans les couloirs du lycée ou même dans la cours d'ailleurs. En réalité, cela faisait trois ans maintenant qu'ils partageaient la même classe mais pourtant il ne s'étaient jamais réellement parlé auparavant. Le brun ne connaissait qu'une partie de sa vie. En gros, Thomas ne connaissait que la façade en brique et non les pièces maussades à l'intérieur de Newt.