Chapitre 8

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Jetant un rapide coup d'œil derrière mon dos, je soupirai doucement avant de gémir en sentant les articulations de mon cou craquer. Le soir tombait et je commençais à fatiguer, non pas physiquement, mais mentalement. Ouvrir une marche symbolisant la perte et la douleur pendant deux jours avait tendance à vous faire ça.

Remarquant une dame assez âgée qui avait beaucoup de mal à porter ses bagages trop lourds pour son corps fragile et m'apprêtant à lui venir en aide, je finis par sentir un léger sourire poindre sur mes lèvres lorsque le jeune Akifumi se précipita vers elle pour l'aider dans sa tâche. Son fidèle compagnon était encore et toujours à ses côtés, comme Akamaru l'avait été pour Kiba, et ce dernier saisit lui-même un des sacs de la grand-mère. Cela faisait étonnamment beaucoup de bien de constater que toute douceur n'avait pas complètement disparu malgré les atrocités commises il y a peu de temps.

C'étaient ces petits gestes d'entraide, ces sourires partagés, ce sentiment de familiarité, qui me confortaient toujours dans l'idée que se battre, se sacrifier pour protéger l'humanité en valait la peine malgré les horreurs dont certains étaient capables. Car les Hommes n'étaient pas tous pourris, à vrai dire chacun avait sa part d'ombre et de lumière. Certaines personnes pouvaient être qualifiées de bonnes et d'autres de mauvaises, oui, mais beaucoup étaient bien plus complexes que cela. Et comme on le disait si bien : un monstre ne naissait pas, il était créé par toutes ses expériences, toutes ses peines et tous ses traumatismes. Un bébé n'était pas cruel, un adulte pouvait le devenir. Tout n'était finalement qu'affaire de choix. Et c'était cette possibilité de choisir quel individu nous deviendrions que je voulais défendre. Un Homme était un Homme, et il avait le droit de vivre. Ce qui adviendrait ensuite de lui, ne dépendrait que de sa volonté propre.

Me tournant vers le conseiller en tactiques de guerre du vieil homme, je lui indiquai d'un bref mouvement de la tête les civils épuisés qui se faisaient de plus en plus lents. Nous étions partis la veille au matin, trois jours après la réunion avec le Nara au cours de laquelle nous avions convenu de l'itinéraire que nous emprunterions, et la brève pause de quelques heures que nous avions effectué pour la nuit n'avait très certainement pas suffi pour leur permettre de retrouver toutes leurs forces. Quant aux blessés, malgré le fait qu'ils aient été transportés sur des civières et stabilisés par des ninjas compétents, ils étaient couverts de sueur et gémissaient de douleur. Nous n'allions plus pouvoir tenir le rythme très longtemps.

-Une grande plaine se trouve à deux kilomètres d'ici, Yondaime-sama, m'informa généreusement Shikanori. Si vous le souhaitez, nous pourrions y établir un camp pour la nuit.

Ce n'était pas une mauvaise idée du tout, mais à vrai dire les Nara avaient rarement de mauvaises idées. Le clan était constitué de tacticiens en herbe dont le cerveau fourmillait toujours de milliers de plans et de contre-plans. Ce n'était pas pour rien qu'ils obtenaient souvent le poste de conseiller auprès de l'Hokage en période de guerres.

-Dauphin, faites parvenir le mot aux chefs d'équipes que nous nous arrêterons bientôt, ordonnai-je à l'un des anbus qui se tenait à mes côtés. Nous ne repartirons qu'en milieu de matinée pour laisser à tout le monde le temps de se reposer.

Cela faisait une longue pause de quinze heures, mais j'avais le sentiment que c'était nécessaire. La plupart des survivants n'étaient que des civils et ils ne possédaient donc pas notre endurance. Ça, plus le fait que tous étaient encore traumatisés, rendaient le voyage d'autant plus pénible. Il ne fallait pas non plus oublier ceux qui avaient été trop blessés pour pouvoir se déplacer seuls. Tous ces gens avaient besoin de souffler un peu pour pouvoir continuer d'avancer. Et si j'étais encore plus honnête, ce campement était également nécessaire à ma garde anbu qui patrouillait constamment depuis notre départ d'Uzushio.

C'est une promesse de Kage : je sauverai le monde. (Naruto Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant