Une heure s'était déjà écoulée.Une heure dans un silence le plus complet, aucun n'osant interromprel'autre dans ses réflexions presque méditatives. Assis au bord del'eau, j'attendais patiemment qu'un poisson daigne enfin mordre àmon hameçon mais il semblait que mes compétences en matière depêche n'eurent d'égales que celles que je possédais en genjutsu.Autant dire que je n'excellais pas, et si le sourire goguenard queportait mon partenaire du jour signifiait quelque chose c'étaitqu'il s'en était très bien rendu compte.
Jetant un regard miséreux vers monseau désespérément vide, je poussai quelques jurons en remarquantque Chien venait de sortir son cinquième petit animal à nageoires.Faisant semblant de ne pas entendre ses gloussements moqueurs jelaissai tout de même un fin sourire éclaircir mon visage. Son rireétait malheureusement communicatif.
Je devais bien l'avouer, l'idée avaitété stupide. Jamais dans ma vie de shinobi je n'avais émis depropositions aussi ridicules et pourtant j'étais étonnammentheureux de ce développement. C'était une activité très loin desstandards attendus chez un Kage, mais je m'en fichais quelque peu.J'avais bien été connu sous le nom de « L'Hokage Orange deKonoha » après tout...
Songeant à mon ancien village, unKonoha bien plus grand mais en même temps bien plus triste que celuide cette époque, je sentis ma bonne humeur me quitter alors que magorge se serrait douloureusement et que mon cœur se mettait àbattre si fort dans ma cage thoracique qu'il semblait être sur lepoint de jaillir hors de mon corps. J'avais été Hokage, oui, maisquel pitoyable chef avais-je fait ! Incapable de sauver monpeuple de la tourmente, je l'avais condamné à l'exil faute d'êtresuffisamment fort pour protéger nos terres natales. Et une foisétablis dans un autre village, j'avais à nouveau échoué en neréussissant à les défendre contre les assauts de Madara... Quelleader pathétique avais-je été... Un véritable incapable, un êtrequi ne pouvait même pas veiller sur ceux qu'il aimait le plus.
Mais alors que je me fustigeais, lesparoles du vieil homme me revinrent en mémoire. « Si teshommes t'ont suivi sans protestations cela signifie que tu n'as pas àdouter de ce que tu as accompli. » J'aurais tellement aimépouvoir croire cette affirmation... Ma raison acquiesçait aux diresde mon ojichan, maismon cœur refusait de s'yplier et je savais que la route qui m'attendait pour que maculpabilité s'estompe serait longue. Lesnombreuses pertes auxquelles j'avais fait faceétaientrécentes.Trop récentespour que je puisseoublier et me pardonnersi facilement.
Les yeux dans le vague, je les fermaibrusquement lorsque l'image de mon Hinata me revint en mémoire. Elleavait été à mes côtés jusqu'à la fin. Si gracieuse dans sescombats, si belle dans la douceur qu'elle continuait de garder aufond d'elle même... Elle avait été un véritable trésor. Montrésor. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment elle avaitpu m'offrir son cœur alors qu'elle méritait tant un homme meilleurque moi.
Ne tenant plus que ma canne à pêched'une main, je me mis à frotter la douleur fantôme qui naissaitdans ma poitrine. J'avais tant besoin d'elle à cet instant. Elleavait été mon ancre, ma bouée de sauvetage quand j'avais faillisombrer après la mort de mon équipe. Douce dans ses mots, fortedans ses gestes, elle avait réussi à me relever quand la noirceuravait menacé d'envahir mon corps et mon esprit. Comment allais-jedésormais pouvoir survivre et sauver le monde si elle n'était paslà pour m'épauler, pour me ramener à la raison et soigner lesplaies de mon âme ?
Me forçant à me ressaisir, le poingque je tenais près de mon cœur se resserra et je sentis bientôtmon sang couler de là où mes ongles avaient percé la peau.Hinata-chan n'était plus là, c'était vrai, mais je n'avais pas ledroit d'oublier qu'une nouvelle chance m'avait été accordée. Carsi je ne désirais rien de plus que la rejoindre, j'avais désormaisle pouvoir de réécrire l'histoire et de sauver la vie de ceux quiavaient si fortement compté pour moi. Je pourrais tuer Madara,empêcher la résurrection du Jûbi et ainsi épargner les terresélémentaires du chaos qui les avait secouées. Je n'étais pasKami, je n'avais guère les pouvoirs d'un dieu, mais j'avais desconnaissances et je n'allais certainement pas hésiter à m'en servirpour détruire les menaces qui guettaient dans l'ombre de le mondeshinobi.
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C'est une promesse de Kage : je sauverai le monde. (Naruto Fanfiction)
FanfictionSeul dans un monde désormais mort, Naruto a perdu toute envie de vivre. Alors quand le Kyûbi lui offre une alternative qui lui permettrait de sauver les siens, il n'hésite pas. C'est maintenant en tant qu'Uzukage d'Uzushio qu'il va devoir jouer les...