Étouffées par le brouillard dense, les voix des pierres étaient à peine perceptibles. Il fallait s'approcher tout près pour enfin les entendre. Alors, on pouvait épier leur réunion chuchotante.
Les monolithes murmuraient entre eux, disposés en cercle dans la brume épaisse. Et, si le paysage autour n'était que neige et froideur, l'herbe au milieu d'eux était verte et baignée par le soleil. On aurait dit que le voile de la tempête perpétuelle avait été déchiré, laissant passer la lumière trop ardente du beau temps inconnu. L'essence même de la conversation des pierres importait peu, finalement, seule comptait la douce chaleur offerte par les lieux. Alors, on s'asseyait dans ce fragment d'été incongru, et on se reposait, bercé par les voix des géants de roche. Ils ne nous remarquaient même pas, absorbés par leur discussion.
De quoi débattaient-ils ainsi, ces rochers ? Depuis des siècles assis en rond au même endroit, comment pouvaient-ils avoir encore quelque chose à se dire ? Toutes ces futiles questions disparaissaient, lorsqu'on s'abandonnait au confortable repos ensoleillé.
Il suffisait de fermer les yeux, bercé par le murmure des pierres.
EDIT du 24/03/19 : ajout de la musique associée.
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Les Brumes | Recueil de textes
Poetry[Gagnant Wattys 2019] Les Brumes... Un endroit merveilleusement cruel, abandonné à l'Hiver éternel, où règne un épais brouillard glacé. A chaque page, le portrait d'une curiosité des Brumes. Des écrits courts, tout droit sortis de mon imaginaire, p...