Chapitre 1

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Je suis allongée sur ma table, au lieu de suivre le cours.

- Franklin ! me rappelle à l'ordre le prof.

Je sursaute et quelques élèves se mettent à rire. Crétins.

- Tu viendras me voir à la fin du cours, j'ai à te parler.

Il s'agit de mon professeur, mais également de mon coach. J'espère que ce qu'il a à me dire a un rapport avec la lacrosse et que je vais pouvoir rejouer. J'imagine déjà le beau discours "Franklin, Dunbar est vraiment nul comparé à toi ! Tu étais si fantastique ! Reviens parmi nous je t'en conjure !", même si le ton de sa voix me disait plutôt "Je veux t'égorger !". Je verrais bien.

Dès que la cloche sonne, je range mes affaires sans grande hâte et me dirige doucement vers le bureau du prof/coach.

- Bon, Franklin, je vais garder Dunbar.

- Quoi ? Mais... coach ! Vous aviez dit "la saison" ! Et elle est bientôt terminée ! protesté-je.

- Il est meilleur que toi, tu peux être sur le banc de touche si tu veux.

Je ricanais.

- Meilleur que moi ? Il est plus violent que moi ! Moi j'ai envoyé un joueur à l'hôpital. UN ! Et c'était accidentel ! Lui il en a envoyé 4 ! 4 en une saison ! Et sur le banc de touche ? Ha ! Non merci !

Il se pinçait l'arête du nez, prit une profonde inspiration, et lâcha :

- Si je t'ai écarté ce n'était pas pour l'accident. Ça, ça arrive, Franklin. Je t'ai écarté car tes notes étaient trop faibles. Le directeur voulait que tu t'améliore.

- ET pourquoi ne pas me l'avoir dit ? hurlais-je. Vous savez quoi ? Bonne chance avec Liam ! Un jour il vous tuera quelqu'un sur le terrain, et là vous me supplierez de revenir !

Je me retournais avec violence et quittais la pièce. Mes jambes tremblaient et j'ai dû sortir pour ne pas m'évanouir. Je me dirigeais vers le parking pour voir si je ne trouvais pas Yeleen. Non, bien évidemment.

- Em ?

Seules deux personnes m'appellent comme ça : Brett et Lori, sa petite soeur. Je me retournais pour voir la jolie blonde qui me regardait.

- Tout va bien ?

- Ou-ouais ! C'est juste que je viens de me faire virer de l'équipe, le temps que je n'aurais pas remonté mes notes.

Un air compatissant s'affichait sur son petit visage. Elle me sourit et dit :

- Tu sais, un proverbe bouddhiste dit "pour te libérer de la souffrance, libère toi de tes attachements". Tu devrais méditer là-dessus.

La sagesse et les connaissances de Lori m'impressionneront toujours.

- Ouais, je ne vais pas avoir le choix, ou alors je pourrais remonter mes notes.

- C'est toi qui vois !

Elle me fit un signe de la main et disparue parmi la masse de voitures...

- RENVOYÉE ?

Mon père tapait du poing sur la table.

- Seulement de l'équipe de lacrosse ! Pas du lycée !

- Et on peut savoir pourquoi, jeune fille ? demandait ma mère.

- Opf... vous savez... l'accident...

- Je suis presque sûre que tu mens, dit-elle.

Elle croisait ses bras sur sa poitrine et mon père enfouit sa tête dans ses mains.

Before the PackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant