Chapitre 12

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Je pris mon équipement dans mon casier et commençais à l'enfiler. Une fois habillée, je pris ma crosse et poussais les lourdes portes coupe-feu qui me séparaient du terrain. Les grands spots lumineux m'aveuglèrent, puis petit à petit mes yeux s'habituèrent à cette soudaine luminosité. Je sentais mes crampons s'enfoncer légèrement dans la pelouse, et le bruit des encouragements provenant des gradins résonnait dans mes oreilles. Je pouvais entendre certains élèves hurler «Aller Franklin !», d'autres «Aller, Devenford !», ou encore un groupe de groupilles :  «Aller Brett ! T'es le meilleur !».
Je fis tourner ma crosse entre mes doigts. En face de nous, je pouvais reconnaître certains joueurs de Garnet avec qui j'étais en primaire, et d'autres que je croise régulièrement en ville. Je pris place à mon poste sous les applaudissements déchaînés des élèves de Devenford. Je levais la tête vers le ciel. Tiens, c'est la pleine lune ce soir. Les étoiles parsemaient le ciel, me laissant penser qu'aucun nuage n'était présent ; tant mieux, il ne pleuvra pas !
Le coup de sifflet de l'arbitre retentit, alors je courus jusqu'à la ligne adverse. Brett, qui avait la balle, fit une passe à un joueur, Eliott. Eliott fonçait vers le but adverse, sauf que des joueurs de Garnet lui barrèrent la route, alors il me fit une passe. Ayant une ouverture, je tirais dans le but. La balle passait juste au dessus de la crosse du gardien et s'échoua dans les filets. Je balançais mes bras en l'air en poussant des cris de joie. Bon sang, ce que ça fait du bien de rejouer enfin un match !

Le coup de sifflet annonçant que le coach avait demandé un temps-mort résonna. Je regardais le panneau des scores : 10 pour nous, 7 pour eux, et il ne reste que deux minutes de temps de jeu.

- Talbot, c'est du très bon boulot ! Ramirez, c'est pas mal ! Peeters ! c'est excellent ! Franklin, continue comme ça c'est super !

Nous continuions d'écouter le coach nous féliciter, jusqu'à ce qu'il dise :

- Bon, il reste à peine deux minutes de jeu, alors c'est suffisant pour que l'équipe adverse marque quatre fois, alors on joue le temps. Compris ?

On se mit tous en cercle, se tenant les épaules les uns les autres, et on cria tous ensemble  « Allez Devenford !  ».
Sur le terrain, comme le coach nous l'a demandé, -ou plutôt ordonné- nous avons joué le temps, en faisant tourner la balle entre nous. Dès que le dernier couo de sifflet eu retentit, tous les supporters de Devenford s'etaient levés en même temps en poussant un cri de joie. Je retirais mon casque, et Brett s'approchait de moi. Les joueurs se dirigeaient vers le bus de l'équipe pour que nous fêtions notre victoire. Brett ôtait aussi son casque, et nous restions là, au milieu du terrain, éclairés par les spots, à se regarder dans le blanc des yeux. Le klaxon du bus nous sortit de notre transe, et nous nous dirigeâmes vers le car.
Le chauffeur se garait et nous descendions tous sur la place. Les joueurs se bousculaient afin d'attraper leur première chope de bière -voire de vodka pour certains- tandis que les supporters arrivaient en poussant toujours leurs cris de joie, leurs sifflements, et bien d'autres démonstrations.
Un feu avait été allumé au centre de la place -ce qui est, à mon avis, une mauvaise idée- et tous les ados plus saoules les uns que les autres dansaient autour. Yeleen me tenait compagnie, ne voulant pas me laisser seule car ça pourrait être  « dangereux  » selon elle. Sauf que moi, je ne lui ai jamais pardonné ses cachotteries !
Brett, que je guettais du coin de l'œil depuis tout à l'heure et qui s'enfilait verres sur verres, s'approchait de moi.

- Hey !

- Salut.

Il se grattait la nuque, comme s'il était nerveux.

- Dis, tu veux danser ?

- Pas très romantique comme ambiance, blagué-je.

- C'est sûr que comparé aux boîtes de nuits que toi et moi fréquentons habituellement, cet endroit fait tâche ! rit-il.

Before the PackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant