Lorsque Claire eut fini d'entendre mon histoire, elle avait la bouche ouverte et les yeux grands ouverts. Elle ne disait rien.
Nous continuâmes de courir, puis soudain, nous débouchâmes près du quartier général de l'unité confinement.- Allô?... décrocha Claire. OK, OK. Rejoignez-les, je me dépêche de venir, restez avec les petits!
- Claire! l'interpellai-je. Monte!J'avais enfourché un quad et j'attendais que mon amie embarque pour partir en direction du parc.
Dès qu'elle fut assise derrière moi, je démarrai à la suite d'Owen, qui avait le même véhicule.
Nous arrivâmes rapidement sur place et nous nous arrêtâmes. Nous descendîmes des quads et Owen hérita d'une autre arme. Il me la donna et nous rejoignîmes l'unité confinement dans leur course, Claire sur les talons.
Nous sortîmes en courant de la base de confinement et nous positionnâmes pour tirer. Dès que nous fûmes prêts, faire feu devint une obligation.
Je visai les reptiles volants et leur tirai dessus, tout comme les autres.
Claire monta sur un stand de nourriture renversé et appela ses neveux.
Soudain, je les vis. Ils couraient vers nous, pourchassés par un ptéranodon. Owen les aperçut aussi et voulut donner l'ordre de ne plus tirer mais il se fit rudement plaqué par un dimorphodon.
Une peur grandissante m'envahit et je sentis les picotements revenir. Je regardai mes bras se transformer en pattes de raptor et je les laissai faire. Je ne paniquai pas, j'avais besoin de leurs aptitudes.
Lorsque je fus en écailles jusqu'aux épaules, je fonçai vers Owen qui avait miraculeusement réussi à se retourner et empêchait le reptile de le mordre.
Sans plus attendre, je saisis le dilaphodon par le cou et le lui brisait d'un mouvement de poignet. Je laissai tomber le corps sans vie par terre et aidai Owen à se relever. Il attrapa ma main tendue et se redressa.
Nos regards se croisèrent et c'est comme si l'instant présent c'était subitement figé. Son visage se rapprocha du mien et Owen scella nos lèvres. J'en fus surprise, mais je répondis bien vite au baiser. Je sentis mes écailles et mes griffes disparaitre pour laisser place à des papillons. Combien de temps j'avais attendu ce moment?
Nous nous séparâmes, à bout de souffle.- Tu peux pas savoir combien de fois j'ai dû me retenir de faire ça, m'avoua le soigneur.
- Eh bien maintenant, t'auras plus à le faire, rétorquai-je en souriant avant de rejoindre Claire qui parlait à ses neveux.
- C'est qui eux? demanda soudain le plus grand, qui devait être Zach, en nous regardant.Mon amie se retourna vers nous et nous regarda sans comprendre.
- Des collègues, finit par répondre la gérante.
- Hey! nous interpella Owen. Faut bouger!
- Oh oui! Aller, hop hop hop!Claire poussa les deux frères dans notre direction et nous retournâmes dans l'espace confinement.
- Lowery, je reviens au PC avec vous, annonça Claire au téléphone une fois à l'intérieur. Quoi?! Comment ça utiliser les raptors?
Je me stoppai aussi brusquement qu'Owen à l'entente de cette phrase.
- L'enfant de pute! insulta l'homme.
- Faut pas dire de gros mots! s'exclama Gray.
- Raccroche Claire, et mets les petits à l'abri! ordonna Owen.Soudain, quelque chose tenta d'enfoncer la grande porte pour les véhicules. Nous doutant de ce que c'était, nous courûmes jusqu'à une voiture laissée au milieu du chemin et montâmes à bord. Claire s'installa avec les garçons sur la banquette arrière.
Les clés toujours dans le contact, Owen n'eut qu'à les tourner et à reculer le véhicule à toute vitesse quand les visiteurs déboulèrent dans l'enceinte de confinement.
L'homme réussit à mettre la jeep dans une enclave, à l'abri de la horde de touristes affolés.- Pas top comme abri, commenta Zach.
- On peut rester avec vous? demanda Gray.
- Je vous quitte plus tant que vous êtes en vie, déclara Claire.
- Non non, avec eux, corrigèrent les garçons en nous pointant.Coup dur pour la gérante.
Nous attendîmes que les visiteurs aient fini de s'entasser dans l'entrepôt destiné à leur protection pour quitter le centre du parc et rouler à pleine vitesse jusqu'à l'enclos des raptors. Il faisait nuit quand nous arrivâmes à destination.
Owen et moi débarquâmes du véhicule sans prendre la peine de fermer les portières et nous dirigeâmes d'un pas furieux vers Hoskins, qui approchait également.- Ah! s'exclama-t-il. La mère poule est arr...
Il n'avait pas fini sa phrase qu'Owen lui décocha une droite en plein dans la mâchoire.
D'un coup, ses hommes de main levèrent leurs armes et je sifflai de rage, les décourageant d'avancer.- Toi et tes gars barrez-vous, ordonna froidement Owen.
- Hoskins! T'attendais ça avec impatience, hein fumier? renchéris-je agressivement.
- Pour l'amour du ciel! s'exaspéra le membre d'InGen. Y'a une machine à tuer qui se balade et vous, vous voulez uniquement préserver vos petits reptiles de compagnie! Vous en faites quoi des 20 milles personnes qui sont là?
- C'est pas une mission de sauvetage, contra Barry qui nous avait rejoint, c'est un essai sur le terrain!Je grognai de mécontentement. Hoskins trouva ça sans doute bizarre, puisqu'il dit :
- Qu'est-ce qu'elle a ta petite-amie?
- Oh, elle essaie juste de garder son calme au maximum pour éviter de te casser la gueule en public, répondit nonchalamment Owen.Hoskins éclata de rire et je vis rouge. Je voulus lui sauter à la gorge pour le faire taire mais Owen me retint juste à temps.
- Laisse-moi le buter! hurlai-je.
- Olive, commença le soigneur en me ramenant près de lui. Pas tout de suite, ajouta l'homme en murmurant.Cette réplique eut le don de me calmer et j'esquissai un léger sourire en coin avant de reprendre mon air impassible.
Je croisai mes bras sur ma poitrine et lançai un regard venimeux à l'homme qui nous faisait face. Pour toute réponse, Hoskins trancha :- On va le faire. Avec ou sans vous.
Owen, Barry et moi nous concertâmes du regard. Barry tenta de dissuader Owen en disant qu'elles n'avaient jamais évolué hors confinement. Mais nous n'avions pratiquement pas le choix.
Alors, sans un mot, nous nous dirigeâmes vers la tente qu'Hoskins avait installée pour discuter du plan.