Poésie sur mer

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Il y avait ma voix
comme un bout de verre détaché et tremblant
comme une droite qui ne sait pas être parallèle
sur la peau gercée des vagues

Osiris
J'ai voulu t'oublier pour ne pas devoir marquer au fer rouge ton nom sur ma peau
Mais tu l'avais déjà fait
avec tes lèvres
Osiris
souffle brûlant
(déjà se détricote, tu as succombé, mémoire)

Les lucioles éveillent la nuit
La mer est miroir d'orage brûlant
Tout a un goût innocent d'éternité

Étuve
comme l'étoile blanche sur la toile noire

Poésie vibrante et éternelle

J'ai parsemé des poèmes qui sont retombés en grains de sable
et je ne les retrouverai plus

Cher vieil enfant malice,
te regarder en coin est un danger qui fait éclore ma poitrine
l'attente fébrile
lumière sur mes joues cachées derrière un livre
Mes anges
vous êtes la romance d'une enfant étau
avec vous les croisements sont une douce étincelle
je ploie amoureusement
vous êtes les esquisseurs des fantasmes sur nuit épaisse
les traceurs ignorants d'une vie ouverte
ma chaleur est pour vous
et mes pas sur une ligne
et mes vêtements drapés
vous dessinez mes souffles ondulant sur l'obscur
j'embroche en voltige les conquêtes imaginaires
(je me griffe aux prières des miroirs)

Je te dédie une ligne, fausse amante, car tu as été corps à ma voix
enroulée sur ta peau indifférente
nous ne rescussiterons pas

Théâtre ! Je t'ai manqué, et te manquerai encore.
Mais tu m'as appris
le solstice de l'autre
je te foulerai à nouveau
Poésie ! Pure et verte et encre et beauté
tu es art, art t'est
ton corps n'a pas de limite, je suis à genoux.
Danse ! Sauvage, méduse, ô tes beaux atomes
Danse, tu es trop loin
je t'aurais tout donné

Le comédien nu
Le comédien traître
Sa voix comme la mienne, sur les vagues
(je désire tant la transe)

Roi des anges,
mots pour vous encore.
Pas de grandiose, pas de vacarme
vous-même en indicible
humblement doux
Vous êtes la couverture chaude de mon coeur
Et je ne puis vous invoquer maintenant
(je t'aime)

La mer et son tumulte vengeur
Et sa langueur placide
Et sa robe douce et hostile
La mer déshabille les mots
Tout a un goût onirique de vapeur

Ici s'achève la convulsion étouffée
Les sons s'entrechoquent avec incohérence
Mer,
J'entends le murmure de ton fracas

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