Chapitre 1

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Une fois encore, les sirènes résonnent et je soupire en me mordillant la lèvre. Et merde.. Je suis encore repéré j'en ai marre. Mes potes courent et je souris. Ils ont l'air si con à s'enfuir comme un gibier prit en pleine chasse. Une fois le chasseur arrivé, il tire. Mieux vaut faire la bête enragée et resté devant lui, lui tenir tête pour tenter de l'effrayer. Je leur crie de revenir, mais ils ne font que crier en déguerpissant comme des lapins inoffensifs et apeurés. La police arrive de suite, et hors de la voiture sort l'agent Ferris, un homme gros et gras et regard simplet et au front bien dégarni. Les quelques cheveux noirs qui entourent sa tête sont plus nombreux que les sourcils qui sont plus broussailleux que n'importe quelle forêt. Il soupire en me voyant et moi, je lui souris, heureux de le revoir de nouveau. Je lève les mains en l'air et comme à son habitude, il vient me passer les menottes avant de vérifier que je ne cache rien sur moi.

- Je devrais me méfier de vous ! Vous aimez beaucoup trop me menotter puis me toucher, rigolais-je dans un rictus moqueur.

Il arque son sourcil droit et me lance un regard sévère. Il ne dit pas un mot et m'embarque dans la voiture, où sa collègue me regarde d'un mauvais œil. Une nouvelle recrue ? Je ne l'ai jamais vu. Ses cheveux bruns sont attachés dans une queue haute qui lui donne un air sévère, mais pas déplaisant. De plus, de là où je suis, je peux voir sa poitrine comprimé dans son uniforme et je pense que je devrais l'aider à mieux respirer. Alors que je veux faire la réflexion, l'agent Ferris entre dans la voiture en claquant la porte et je sursaute un peu. C'est fou, en général, il est de meilleur humeur. Je m'avance vers les deux sièges avant et pose ma tête contre celui côté passager.

- Un problème ? Je n'ai pas eu droit à un sermon.. Même pas une réflexion sur..

- Tu n'es pas le centre du monde Davis, m'arrête l'agent.

J'observe ses cernes de ma place et le regarde attentivement. Il n'a plus sa bague au doigt. Je fronce les sourcils et m'adosse sur la banquette arrière peut confortable et déchirée à quelques endroits. Je lui demande si c'est Karen, sa femme et il soupire avant de me dire de la boucler. J'ai tant de blagues de merde à faire avec ce qu'il vient de me dire, mais je me tais. Il en a besoin... Je lui sortirais ça une prochaine fois je suppose. En attendant, je me tais sur tout le trajet qui est court, puisque le commissariat n'est pas vraiment loin. Lorsqu'il se gare, il soupire, d'ailleurs il n'a fait que ça du trajet. Il faut croire qu'il mène une vie bien merdique en ce moment pour réagir comme ça. Enfin, ce n'est pas mon problème, pour être franc, je n'en ai pas grand chose à foutre, j'aurais juste aimer qu'il se comporte normalement avec moi. C'est pas parce que sa femme le quitte qu'il doit m'ignorer de la sorte. On ignore pas Shawn Davis. Je deviens d'un coup de mauvaise humeur, haïssant l'idée qu'on puisse juste me traiter comme une personne normal alors que je suis bien plus. Ferris ouvre la voiture et je fronce les sourcils en le zyeutant. Il ne comprend pas de suite et lorsqu'il prend un de mes bras pour me conduire vers l'entrée, je tire un bon coup pour lui faire lâcher prise. La jeune femme veut de suite agir mais Ferris lève la main comme pour lui dire d'abandonner. C'est ça laisse tomber chérie tu ne fais rien de bon.

- Qu'est ce que tu me fais Davis ? Me demande-t-il en resserrant sa poigne autour de moi.

- Rien d'extravagant, juste un pas en avant, dis-je en me moquant, levant les yeux au ciel.

Il n'ose pas rigoler, mais un semblant de sourire est apparu tel un fantôme sur son visage bouffi. Je le laisse me conduire au poste et lorsque j'entre, c'est relativement calme. Un toxicomane sur le côté, interroger pour savoir où il s'est procuré sa dose, une vieille dame qui je m'étonne est toujours en vie vu son âge qui semble avancé et enfin moi. Ferris m'installe à son bureau et me regarde avant de croiser les bras et d'ancrer un regard exaspéré dans mes yeux déjà las de tout cela. Il tapote son index contre le bois de son plan de travail et ouvre un dossier qu'il sort de son tiroir. Il commence à le lire à haute voix et je l'écoute sans trop lui prêter attention.

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