Chapitre 3 : Les nuisibles sont partout | tw

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(tw: Harcèlement)


– Asra –


— Ici est donc la cour de récréation.

Après avoir parcouru de nombreux couloirs tous plus grands les uns que les autres, nous étions arrivés au dernier lieu de ma nouvelle école.

Cette femme qui s'était présentée comme la proviseure adjointe nous détailla tous les avantages de cet endroit. Mon père fit mine de l'écouter attentivement, mais je voyais bien que ça le faisait clairement chier. Il attendait juste qu'on en termine, tout comme moi.

Elle expliqua quelques points du règlement qui ne m'étonnèrent guère. Toute infraction était à punir, comme n'importe où. Elle me prenait vraiment pour une idiote, elle ne faisait qu'attention à mon père.

Puis quand elle aborda le sujet du paiement, je compris la situation mieux que jamais. Cette école fonctionnait comme toutes les écoles privées, l'argent est roi. Elle avait donc vu une opportunité pour profiter de l'argent de mon père.

— Asra, je te donnerai ton emploi du temps et quelques informations nécessaires tout à l'heure, lors de ton premier cours en salle 4 à neuf heures, m'annonça-t-elle d'une voix calme, très professionnelle, tout en croisant ses mains.

Je lui adressai un simple sourire pour acquiescer, puis soupirai quand elle et mon père s'éloignèrent de moi. J'aurais pu les suivre, j'aurais pu si mon regard ne s'était pas posé si cette fille noire en train de dessiner, tranquillement assise sur un banc. Elle me remarqua bien rapidement et me proposa de me rapprocher d'elle. Je fis mine de refuser, mais elle insista. Après tout, je devais me faire des amis, m'intégrer. Je m'approchai d'elle et m'assis à ses côtés.

Dommage qu'elle ait un uniforme aussi sombre que sa peau, elle aurait été mieux avec des vêtements aux couleurs éclatantes, à l'image de son sourire.

— Salut. Je suis Naomi. Tu es nouvelle ? me demanda-t-elle amicalement.

— Euh... oui, répondis-je timidement. Asra.

Elle avait vraiment l'air de quelqu'un de sociable et adorable. Je ne pus m'empêcher de sourire. Malgré mes appréhensions, nous pouvions trouver un moyen d'entente.

Mon regard se posa alors sur son bloc où se trouvait le dessin d'une femme, la tête levée vers le ciel, complètement nue. Pourtant, il n'y avait aucune vulgarité dedans, juste des courbes féminines et sensuelles. Juste une femme, simple. Même si son visage avait quelques traits androgynes, elle restait séduisante.

— C'est magnifique, la complimentai-je.

— Ce n'est qu'un gribouillis, lança-t-elle pour se décrédibiliser.

— J'aimerais bien gribouiller comme toi alors ! renchéris-je aussitôt, assez naturellement.

On se regarda brièvement et en rit aussitôt. Je ne le connaissais qu'à peine, mais j'appréciais déjà sa présence.

— Tu es en quelle année ? s'enquit-elle.

— Septième, répliquai-je.

— Wow... Je pensais que tu serais du même niveau que moi, je suis en dixième année.

Je baissai le regard, comme d'habitude. Je semblais bien plus âgée qu'on ne pourrait le croire, ce que je détestais, même si ça ne la dérangeait pas.

— J'ai vu ton père tout à l'heure, me fit-elle remarquer. Un homme en costard, donc forcément un homme riche.

— Comme tout le monde ici, je suppose, lâchai-je avec hésitation. C'est une école privée...

La Décadence des Flamants - Tome 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant