La Décadence des Flamants - Tome 5

Chapitre 5 : Chacun sa hiérarchie | tw

(tw : Harcèlement scolaire, Vomi)

– Cole –

— J'ai demandé un renforcement de la sécurité comme vous me l'aviez demandé monsieur Triaghan, annonça Lisa à travers les haut-parleurs de ma voiture.

Une main sur le volant et l'autre tenant fermement une clope, je conduisais en direction de l'aéroport tout en répondant brièvement à Lisa. Nous nous étions à peine croisés et elle tenait à me parler de l'avancée de son travail.

— Merci Sterling.

— Mais je pense que ça n'arrêtera pas une journaliste de vous pourrir la vie, répliqua-t-elle avec un brin de fierté.

— Ce ne sont pas vos affaires...

— Elle a bien dit qu'on entretenait une relation, lança-t-elle, amusée. Je trouve ça assez marrant.

— On n'a pas à en parler au téléphone.

— Mais oui, vous craignez qu'on vous écoute monsieur Triaghan... D'ailleurs, je trouve que ça a un côté presque sexuel quand je dis monsieur Triaghan, comme si tu voulais me dominer...

— Ça suffit ! m'écriai-je en raccrochant subitement.

Je tirai une grande bouffée de ma cigarette. J'avais dit que je ne fumerais plus dans la voiture, mais en ce moment, j'avais vraiment une envie de fumer très souvent, aussi incontrôlable fût-elle.

Arrivé à l'aéroport, je pus me garer assez facilement. Pour une fois, j'avais de la chance. Je descendis de mon véhicule tout en vérifiant les alentours. Rapidement je croisai la silhouette d'Emily et la rejoignis. Elle fut aux premiers abords surprise, prête à fuir.

— Il faut qu'on parle, lançai-je, déterminé.

— Comment m'avez-vous trouvé ? demanda-t-elle, abasourdie.

— J'ai de l'argent, ça aide beaucoup.

— Je ferai mieux de partir... Je suis désolée, oubliez-moi...

Alors qu'elle était sur le point de s'en aller, je la pris par le bras et la retins contre son gré. Elle s'en inquiéta aussitôt, mais je lui adressai un bref sourire tout en la relâchant pour lui faire comprendre qu'elle n'avait absolument rien à craindre.

— Je suis désolée, répéta-t-elle dans un murmure.

D'un geste bref, plutôt brusque, je lui tendis une enveloppe. Elle s'en empara aussitôt, regardant le contenu, et en fut interloquée.

— Combien y a-t-il là-dedans ?

— Simplement mille dollars et j'en ai versé bien plus dans votre compte.

— Je ne peux pas accepter ! rétorqua-t-elle en tentant de me rendre l'enveloppe.

— Vous aviez besoin d'argent, en voilà. Mais vous refusez quand même...

— Je ne mérite vraiment pas cet argent, se défendit-elle lamentablement.

— Peu importe. Je ne vous demande qu'une chose. Faites ce que vous voulez de cet argent, mais éloignez-vous de cette personne toxique.

Son regard alterna entre l'enveloppe et moi, puis elle finit par afficher un timide sourire, serrant fermement l'enveloppe entre ses mains.

— Merci... Merci beaucoup, souffla-t-elle, les yeux larmoyants. Je ne pourrais rien faire pour vous remercier...