Néant de lumière

4. Nostalgie

Le réveil sonna l'arrachant de son rêve si paisible. Il se réveilla avec des sueurs froides et un rythme cardiaque élevé. Sasuke était confus. Maintenant qu'il était conscient, il était persuadé de connaître cette femme. Il chercha dans les ruines de sa mémoire mais sans succès. Il était impossible de mettre un visage et un nom au doux parfum de vanille/jasmin qu'elle représentait. Il s'habilla d'un costume noir en cherchant désespérément. Il parti dans la cuisine en cherchant désespérément. Il se brossa les dents en cherchant désespérément. Il s'apprêta à partir en cherchant désespérément.

Il marchait le coeur lourd. Ce simple rêve était devenu obsessionnel. Qui pouvait-elle bien être ? Pourquoi faisait-elle son apparition maintenant ? Et pourquoi dans un rêve ? Ça n'avait comme aucun sens. Ou peut-être si, mais il n'avait juste pas les réponses à ses questions. Absorbé par ces pensées, il ne remarqua pas la neige qui continuait de tomber. C'est un flocon qui remit les idées de l'Uchiwa en place. Instinctivement il leva les yeux au ciel. Pourquoi neigeait-il maintenant ? Est-ce que ces drôles de choses étaient toutes liées ? Ou c'était simplement le hasard qui faisait bien les choses ? Un, deux flocons vînt se poser sur sa joue. Puis un troisième. Puis un quatrième. Puis d'un coup un choc qui lui fit baisser la tête automatiquement. Une personne venait de le bousculer assez violemment. Elle avait l'air d'être pressée mais ce n'était pas ça le plus intriguant. Ce parfum. Vanille et jasmin ! Il se tourna directement vers l'inconnu et il vu une femme aux cheveux noires s'éloigner dangereusement de lui. Instinctivement il parti à sa poursuite. Le brun essaya de l'interpeler mais aucun son ne sorti de sa bouche. Aucun son. Il y avait les mêmes similitudes que dans son rêve. Le parfum, la neige blanche qui recouvrait ses habits, son incapacité à sortir un seul mot et son échec à connaître son identité.. Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Sasuke était un homme de logique. Il aimait donner des réponses à chaque chose, il était sensé et n'arrivait pas à croire à quelque chose d'irrationnel. Il croyait ce qu'il voyait et ne croyait ce qu'il ne voyait pas. Mais à ce moment là son esprit était tellement confus que la seule réponse qu'il pu donné c'est qu'il ne voyait pas ce qu'il croyait.

Il s'installa à son bureau l'air songeur. Le clipement de son stylo résonnait dans chaque recoin de la pièce. 8h10. Son ordinateur n'était toujours pas allumé. Ce clip incessant le plongeait dans une réflexion profonde. Il n'entendit pas Karin rentrer ni même le bruit du café se poser sur son bureau. C'est le secouement de son bras qui le fit revenir à la réalité.

Karin : « est-ce que tout va bien Monsieur ? »

Sasuke : « ... »

Karin : « Que se passe-t-il ? »

Il voulu répondre mais encore une fois les mots refusaient de sortir. Vu la mine d'incompréhension de sa secrétaire, Sasuke se résolu à écrire sur un bout de papier ses pensées. Karin jugea bon d'appeler un médecin pour le faire examiner. Celui-ci ne pouvait se libérer avant 14h, obligeant Sasuke à prendre son mal en patience. Devoir parler avec un bout de papier pendant un temps indéterminé l'excédait au plus haut point. Surtout que son parrain devait venir dans la matinée. Néanmoins, le contrat qu'il attendait avec impatience arriva très peu de temps après ces péripéties, allégeant sa journée. C'était ça en moins. Il n'avait plus qu'à attendre 1 semaine pour enfin signer ce document, assurant ainsi un avenir prospère à la boite.

Madara arriva vers les coups de 11h. De visage strict à cause des rides qui s'y étaient dessinées, il arborait toujours un grand sourire pour l'adoucir. Il n'était pas du genre social, préférant garder son cercle de connaissance restreint. Il disait qu'il avait moins de chance de se faire trahir de cette façon, Sasuke ne pouvait que partager son avis. Il partageait sa vie avec une femme, Shitzune depuis maintenant 10 ans. Leur rencontre fût le fruit d'un étrange hasard. Alors que Madara s'apprêtait à partir, shitzune entra dans sa voiture pensant que c'était celle de sa mère. Rouge de honte elle s'était excusée un milliers de fois pour l'avoir déranger. Il tomba sous son charme devant tant de politesse et de mignonnerie.

Les deux Uchiwa échangeaient de manière assez originale. Madara s'amusait de la situation. Voir son filleul communiquer avec un stylo et un bloque note avec une mine qui frôlait l'irritation, le faisait doucement rire. Sa présence était simple, il voulait annoncer en personne à Sasuke, son mariage avec sa dulcinée. Le moins que l'on puisse dire c'est que le jeune Uchiwa resta sans voix. Son parrain lui avait annoncé une bombe et cela ne s'arrêtait pas là. La nouvelle se transforma en leçon de moral. Madara se plaignait qu'il n'avait pas encore trouvé une femme avec qui partager sa vie, qu'il était trop froid, trop compliqué et qu'il était temps pour lui de construire une famille. A l'entente de ce mot Sasuke se crispa. Il griffonna une lignée de mots puis l'envoya à son parrain. Une vague de tristesse envahi le cœur de l'Uchiwa âgé. Ce qui était écrit était court mais poignant. « Le mot famille a disparu de mon vocabulaire le jour où je les ai tous perdu ». Madara se maudissait pour cette leçon de morale improvisée. Parfois il lui arrivait d'avoir la langue trop pendu et cela lui portait préjudice. Surtout que dans cette situation il était très mal placé pour parler. Lui même avait attendu une décennie avant de s'engager avec quelqu'un. Il susurra de faible excuses puis sorti de son bureau sans oublier de laisser le faire-part du mariage. Sasuke resta seul, fixant le bout de carton marron à l'imprimé doré.

Madame Tsunade, le médecin traitant de l'héritier de la famille Uchiwa arriva à 14h pile. Elle rentra dans le bureau du brun et après de brèves salutations commença la consultation. Vingt minutes plus tard le diagnostic était posé. Sasuke avait attrapé un rhume viral suite au froid causé par la neige. Il n'y avait rien d'alertant, cela avait juste engendré une extinction de la voix. Ses cordes vocales étaient gonflées empêchant quelconques sons sortir de sa bouche. Le seul moyen pour y remédier c'était des antibiotiques, de la chaleur et BEAUCOUP de repos. C'est à contre coeur que l'uchiwa se rendit donc chez lui.

Tout le reste de l'après-midi fût un vrai calvaire pour lui. Il textait Karin toutes les demi-heures pour s'assurer que tout se passe bien pendant son absence, il tchéquais ses mails régulièrement et revoyait tous les rapports de ses salariés. Autant dire que le repos était quelque chose d'inconnu pour le jeune homme. Il fini tout de même par s'arrêter lorsque la nuit vînt arracher la lumière de son appartement. Il s'autorisa pour la première fois depuis longtemps à regarder la télévision. Un film de fiction passait à ce moment là. Harry Potter à l'école des sorciers. Il succomba à la curiosité et voyagea dans l'imaginaire de J.K Rolling. Très vite se voyage se transforma en sommeil et sans s'en rendre compte Sasuke était parti avec un certain marchand de sable.

Cette nuit là, il refît le même rêve. Cette même fille. Qui était sur cette même plage, dos à lui. Qui portait cette même robe blanche. Qui avait les mêmes cheveux noires. Mais cette fois-ci Sasuke ne perdit pas de temps à apprécier les lieux. Il couru dans sa direction pour enfin connaître l'identité de cette femme qui hantait tant son esprit. Au moment d'arriver à sa hauteur, elle se tourna laissant apparaître son visage. Il restait là, ébahi, les yeux grands ouvert. Figé. La contemplant.