Incapable de marcher, les jambes tremblant sous la peur, je traîne mon corps jusqu'à la salle de bain.
Le sang coule des ces cicatrices ouvertes une nouvelle fois, sous la puissance du ravage, laissant transparaître une nouvelle vie, une renaissance à la douleur.J'aperçois mon corps dans le miroir
Et c'est alors que je me rends compte qu'il m'est inconnu
Comme si je le voyais pour la première fois.« Il ressemble à une peinture. »
Recouvert de mille couleurs :
Du rouge
Du jaune
Du bleu
Du marron
Du violet
Tel un champ de fleurs.Si seulement ces fleurs n'avaient pas été broyées par tes mains violentes,
Assouvies par la colère de tes ombres.
Si seulement tu n'avais pas déchaîné ta rage sur mes pauvres bras
Qui tentaient seulement de me protéger,
De nous protéger.
Si seulement ton cœur n'était pas rongé par la violence,
Mon sang n'aurait jamais taché les murs.
Si seulement tu nous regardais, les larmes aux coins des lèvres.
Ta femme.
Tes enfants
Au bord de la chute.Si seulement tu nous aimais.
Alors mon corps,
Ne serait plus un champ de fleurs.
Il n'y aurait plus de ces couleurs cachant la blancheur de mon cadavre.
Je ne veux plus de cette teinte.Je veux que ma peau soit rougie par la douceur de ton amour,
Que les poils ne s'hérissent plus par peur,
Mais sous la tendresse de tes caresses.
Que mon cœur batte au rythme de ta voix et non à la vitesse de tes gestes.
Ne laisse pas la colère t'envahir,Nous ne demandons qu'à être aimés.

VOUS LISEZ
Nuits d'hiver
PuisiNuits de rêves. Nuits de peine. Nuits d'amour. Nuits de haine. Nuits de flou. Nuits d'hiver