10. Opression

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J'ai l'impression que mon crâne est coincé dans un étau, qu'il ne peut plus bouger, respirer ou même s'étirer. Il se compresse encore et encore et presse les idées qu'il recueille. Elles s'entassent, se broient, s'effritent. Puis saignent et s'écoulent peu à peu le long de mon cou. Je les sens descendre, elles me chatouillent, se freinent par endroit, accélèrent à d'autre, fuyant ce corps qui les ont blessé.

On dit que l'espoir est fragile, alors c'est toujours lui qui part en premier. Il glisse longuement, puis s'effondre dans un bruit sourd sur le plancher. On entend encore les goûtes résonner, unes à unes. Elles tombent lourdement, portant le poids de leurs significations, puis se brisent et éclatent. Ainsi s'étend une flaque oubliée, où le passé stagne et s'évapore d'une odeur nauséabonde.

Alors on le repousse du bout des doigts, dégoûté. Et ainsi, sans même le réaliser, on le chasse à jamais.

Nuits d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant