UN TEXTE QUI DATE D'IL Y A TROIS ANS !
Coucou les amis 💕 j'espère que vous allez tous bien!27/07/18
Je précise que j'ai écrit ce texte par besoin. Je ne l'ai pas relu, et je ne veux pas le relire. Les mots sont sortis comme il devaient. Et pas de mise en page!
Bref. Coeur sur vous.
Une soirée qui s'annonçait calme.
Une soirée qui semblait sereine.
Je commence par aller promener le chien, espérant voir l'eclipse. Les nuages en ont décidé autrement. Dernier virage, dernière rue avant de regagner la maison. Je vois des voisins à leur balcon. Ils semblent attendre quelque chose, tendre l'oreille.
Intriguée, j'ouvre mes sens. J'entends des pleurs. Déchirants. La tristesse émanant de cette fenêtre était réelle, perceptible. Presque palpable. Je m'arrête, écoute. Je fini par réaliser que la jeune fille est au téléphone. Je me rassure, me dit qu'elle est avec quelqu'un, même si c'est au téléphone.
Je rentre chez moi, réintégrant le calme qu'annonçait la soirée. Avant que le ciel ne s'assombrisse.
Une demi-heure passe. Je joue de la guitare, puis dessine. Je pense à vous en dessinant, me questionnant sur votre prochain avis. Pas de musique pour m'accompagner aujourd'hui.
J'entends un chien, qui aboit, sans relâche. J'entends au loin quelqu'un qui crie. On dirait une personne qui appelle. Sans doute une voisine qui cherche son chien me dis-je.
Mais quand l'appel se transforme en râle, je n'hésite plus. J'ouvre ma fenêtre. Ma mère me parle d'autre chose du jardin, mais je lui demande d'écouter. Les râles persistent, augmentent.
Cette fois-ci je refuse de rester loin. Mon père n'est pas là, mon frère non plus.
« Je vais voir Mam. »
Je crois entendre qu'elle me dit non mais je suis déjà en train de descendre, d'ouvrir la porte.
Je n'ai aucun souvenir de ce à quoi j'ai pensé sur le trajet. L'adrénaline prenait sans doute toute la place, la réflexion était au repos.
Un immeuble ouvert, des personnes devant, et les cris. Les cris de cette jeune femme que j'avais entendus plus tôt.
Beaucoup de personnes regardent. On croirait qu'ils assistent à une pièce de théâtre.
Je m'approche, pose des questions. Les spectateurs (disons-le) me répondent qu'ils n'en savent rien, comme sur un ton de reproche.
Une femme est au téléphone, avec le samu semble-t-il.
Je lui fais signe, lui demande par le regard si je peux être d'une quelconque utilité. Elle semble stressée, il semble que la femme au sol ne lui soit pas inconnue.
Elle me tend le téléphone et tente d'articuler des paroles, me demandant de prendre le relai pendant qu'elle tente de la calmer.
Une crise d'angoisse. Ces mots s'inscrivent dans mon esprit comme une évidence.
J'ai connu cela. Mais ce n'est pas de moi qu'il s'agit. La fille au sol fait une crise d'angoisse, particulièrement forte.
Le samu me demande des explications, je lui explique succinctement ce que je viens de vous rapporter, n'ayant aucune information supplémentaire. Ils me mettent en attente, si longtemps qu'une autre personne décide d'appeler les pompiers.
Quelqu'un tente inconsciemment de déplacer la jeune fille alors qu'on insiste pour qu'il cesse. La femme se débat, hurle.
Il pensait bien faire, voulait lui faire prendre l'air. Il finit par abandonner.
Son amie (comme elle s'est présenté ensuite) semble impuissante, ne parvenant pas à la calmer.
La femme vomi.
Les pompiers arrivent.
Mon rôle revient maintenant à calmer le chien, qui pleure chaque fois que je retire ma main. Je réalise qu'il s'agit du chien de la jeune femme à terre.
Je ne sais pas pourquoi la police est arrivée. Mes elle me demande de tenir le chien.
Ma mère me rejoint, ou plutôt, rejoint les spectateurs, posant des questions, refusant de partir alors que je lui répète qu'il est inutile de rester. Honte. J'ai eu honte. Pas la honte d'une adolescente. La honte d'une fille de 22 ans envers une figure maternelle qui devrait être mon exemple. Je l'aime, de tout mon cœur. Mais son comportement m'a déçue.
Une fois la jeune fille calmée, sa mère l'ayant finalement rejoint, son amie nous explique, pleure, semble relâcher tout ce qu'elle tentait de tenir. La jeune au sol a une triste vie, mais elle aussi, et elle tente de l'aider, quotidiennement, depuis des années.
Je me suis permis. Je lui ai demandé l'autorisation de la prendre dans les bras. Stupide ? Peu importe. Ces moments je pense, réclament une chose si précieuse que notre monde perd, oublie.
Le contact humain.
Les derniers badauds partis, semblant avoir assouvi leur soif de spectacle, je fini par convaincre ma mère de rentrer.
Une fois à la maison, tout semble reprendre son cours. Mais non.
Je tremble, et j'ignore pourquoi.
Ecrire
C'est comme dans un murmure que ce mot me vient en tête. J'ai besoin d'écrire.
Car l'écriture m'aide, depuis longtemps, à recentrer mes émotions, au moins pour un temps. Avant elles explosaient, à force de s'accumuler. Elles explosaient en crise d'angoisse. Alors non, pas à un point si grave, pas comme cette femme ce soir.
Mais j'étais seule. Jamais ma famille n'a vraiment compris ce que j'avais. J'ai dû me renseigner seule, apprendre à gérer seule.
Mais peu importe, cela m'a rendue plus forte, j'en suis certaine.
Quand l'esprit se fissure sous un poids qu'il ne peut porter, quand l'émotion envahit un cœur fragilisé.
Le corps s'exprime, le corps déverse la douleur et la haine, la peur et la peine.
Les sens laissent place au désespoir, et la maîtrise de soi n'est qu'un souvenir lointain.
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Notebook
PoetryQuand la parole s'échappe, l'écriture demeure. Quand les émotions volent, la plume vient les graver.