Chapitre douzième ♠ Au creux de la nuit

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Non non vous ne rêvez pas :P Bonne lecture !


***


Elle avait besoin de se changer les idées, ce soir, de penser à autre chose alors que les événements s'étaient enchaînés ces derniers temps, de même que les sources de stress, de tracas. La jolie brune était passée par tout un tas d'émotions, allant de la peur à la joie et avait traversé des moments très difficiles, des moments de doute et de détresse intense aussi. Et puis il lui avait fallut être très forte pour se débarrasser d'une addiction de longue date alors qu'elle pensait que celle-ci allait lui coûter la garde de sa fille, ce qui serait on ne peut plus terrible pour elle qui avait l'impression de maintenir la tête hors de l'eau que parce qu'elle avait sa fille, justement. Il lui avait fallut passer outre le manque pour réussir à se sevrer, même si elle n'y était pas parvenue seule, le père de sa fille l'y aidant, veillant sur elle nuit et jour, l'aidant à dormir d'un sommeil sans rêves, le temps que son corps élimine les effets de la potion calmante et du manque, surtout. Il ne l'avait pas laissé tomber. Et finalement lui avait apprit, après tout cela, qu'il ne comptait pas lui prendre la garde de sa fille et que sa menace avait seulement pour but de lui faire prendre conscience de l'état de sa vie, pour qu'elle change, se sorte de cette addiction malheureuse dans laquelle elle était tombée, dans laquelle elle s'était enfermée, sans sembler voir que ce n'était pas une vie.

Devant son verre ce soir, alors qu'elle fait garder sa fille par ses parents pour le week-end, ses dernier désirant depuis un moment pouvoir profiter de voir leur petite fille, Eleonora a décidé pour sa part de profiter de l'occasion pour sortir de Poudlard et se rendez dans le village sorcier de Pré-au-Lard non loin. Elle avait envie de passer la soirée aux Trois Balais, même si elle ne comptait pas tomber dans une nouvelle addiction, ce qui lui permettrait certainement de rester raisonnable en cette soirée.

Fixant son verre, installée dans un coin de la pièce, elle remarque rapidement la présence d'un autre sorcier dans la salle. Il n'est pas seul, évidemment, mais elle ne voit que lui. Severus rogue, à quelques pas, dans son champ de vision. Un tas de souvenirs lui reviennent en mémoire. La jeune femme baisse la tête en portant son verre à ses lèvres. Cul sec. Pour oublier. Elle ferme les yeux en grimaçant, reposant son verre, appelant le serveur. Severus l'a remarqué, lui aussi. Et il l'a vu faire. Il est là depuis quelques temps, déjà. C'est son troisième whisky, il lui semble. Il observe la sorcière et il ne dit rien. Il la regarde remercier le serveur et éviter son regard. Il la regarde porter ce verre à ses lèvres et il note une fois de plus comme elle est belle, alors que ses yeux viennent glisser sur sa gorge, qu'il embrasserait bien. Le regard se baissant, il distingue nettement le léger mouvement de la poitrine de son ancienne compagne, qui se soulève sous l'effet de sa respiration. Il caresse, de loin, cette peau qu'il prenait tant plaisir à faire frissonner autrefois et il se morigène. Cul sec, pour lui aussi.

Deuxième verre terminé. Déjà, elle appelle de nouveau le serveur. Severus se lève, remarque qu'il manque très légèrement d'adresse mais la rejoint finalement, se laissant tomber dans le canapé à son tour, sans lui demander son avis, sans lui demander l'autorisation. Il s'installe, simplement, sans un mot. Elle ne comprends pas. On leur porte de nouveaux verres pleins, qui sont rapidement vides, encore et ils n'ont toujours pas dit un mot. Eleonora frissonne, en se demandant ce que l'homme veut. Mais il ne dit toujours rien, se contentant de la regarder en coin, en finissant de nouveau son verre. Et le serveur revient, encore, leur consommation d'alcool motivée par la présence de l'autre. S'ils ne s'étaient pas vu, elle n'aurait probablement pas but ainsi. Lui non plus.

«- Tu es belle.»

Elle sursaute, en tournant la tête vers lui et elle se demande combien de verres ils ont but, déjà. Combien il en a but au cours de sa soirée, pour tenir un tel discours. Elle ne sait pas. Elle rougit. Elle ne s'était pas attendu à ça. Elle bégaie quelques mots pour le remercier, dans un langage plus ou moins compréhensible alors que sa langue lui donne l'impression de faire un nœud, pour le coup. Ce quatrième verre n'est pas de trop, alors qu'elle se sent tendue. Il ne la détend pas vraiment, pourtant, mais elle ne rappelle pas le serveur. Sa tête bourdonne légèrement. Elle n'aurait pas dût boire autant, boire si vite. Elle s'en doute et grimace en pensant à la gueule de bois du lendemain. C'est pourtant ce moment que l'homme choisit pour faire un semblant de conversation, alors qu'ils échangent des banalités. Mais elle a mal à la tête, d'avoir but trop précipitamment.

«- Je vais... je vais rentrer...» finit-elle par déclarer.

La jeune femme se lève et elle titube, alors qu'il se redresse à son tour pour la rattraper, plus alerte qu'elle ne l'est. Il est de plus robuste consistance après tout. Il jette quelques gallions sur la table pour régler l'addition et il la conduit à l'extérieur, où le vent froid leur fait un peu de bien. Un peu. Elle se tourne vers lui, sans rien dire et l'observe dans la nuit. Sa tête bourdonne et elle grimace, encore. L'homme approche d'elle pour la soutenir et transplane devant la grille du château. Il l'aide à remonter l'allée vers la large porte de bois. Prudemment, il la conduit à ses appartements en espérant qu'aucun élève ne soit présentement en dehors de son dortoir et ne les trouve ainsi, bras dessus bras-dessous, la trajectoire incertaine, sentant l'alcool à plein nez.

Devant la porte de la sorcière, celle-ci manque de s'étaler et se rattrape au sorcier. Alors que leurs regards se croisent, Eleonora rougit violemment et un sourire prend place sur ses lèvres, inconsciemment. Un sourire timide. Tout aussi timide que ce mouvement qu'elle a, en venant passer ses bras autour de son cou, en approchant son visage du sien, scellant leurs lèvres en un baiser. La main de l'homme dans le dos de la sorcière, l'autre dans ses cheveux, il la ramène un peu plus vers lui, avant de consentir à s'écarter d'elle, pour qu'elle puisse ouvrir sa porte en donnant le mot de passe. Toutefois, leur soirée et loin de s'arrêter là, alors qu'elle l'entraîne avec elle dans ses appartements, avant de revenir contre lui. Il la presse encore contre son buste et ses lèvres viennent se nourrir des siennes. Elle a un léger rire, quand elle l'entraîne vers sa chambre, guidée par leur désir respectif, considérablement aidés, tout deux, par cet alcool qu'ils avaient but.

Il la laisse tomber sur le lit et vient la surplomber, la dévorant du regard, passant ses mains sur elle. Il se sent un peu gauche, avec cet alcool et ils sont hâtifs, aussi. Il ne lui faut que quelques instants pour craquer. Quelques instants pour la toucher de nouveau, précautionneusement, comme on toucherait une poupée. Un tas de sensations l'envahissent, des sensations qu'il n'avait jamais retrouvé auprès d'aucune autre. Elle était différente, tout simplement. Il le savait. Il l'avait toujours su. Mais il le ressentait, ce soir, plus encore que jamais. Et il était heureux, de l'avoir entre ses bras, lui, le bâtard graisseux des cachots, la chauve-souris, que tous détestaient ici. Fier, aussi, de pouvoir se targuer d'avoir obtenu et conservé, malgré l'absence et le temps qui avait passé, les faveurs d'une telle femme. Il vient voler ses lèvres, l'honore, lui offrant ces attentions dont il s'est privé si longtemps, trop longtemps. Ils se fichent que ce ne soit pas parfait. L'alcool ne les aide pas vraiment, une fois passé le déclic. Ils sont un peu maladroits, comme deux jeunes adultes qui auraient leur première fois, mais ce n'est pas grave.

L'homme la regarde, alors qu'elle vient de s'endormir contre lui, paisiblement, nue contre lui, son corps encore marqué des traces de l'amour qu'il lui avait donné. Il observe ses yeux clos, ses lèvres pulpeuses légèrement entrouvertes. Et il vient déposer un baiser sur sa tempe, glisser une main tendre dans ses cheveux. Il ferme les yeux, la ramène contre lui. Et il les dit. Il dit ces mots, qu'il n'a plus dit depuis des années, qui lui brûlent la gorge, qu'elle ne peut pas entendre au pays de Morphée, mais qui doivent être dit, pourtant, alors qu'il compriment le cœur du sorcier, depuis trop longtemps.

«- Je t'aime.»

Snape's Redemption {Harry Potter} - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant