Snape's Redemption {Harry Potter} - Terminée

Chapitre troisième ♠ Don't cry little girl

Autour de la table des professeurs, si sur la gauche l'ambiance est au rendez-vous, les professeurs questionnant le nouvel enseignant de métamorphose, la partie à droite est plus silencieuse, plus calme et ce malgré la présence d'une petite fille. Les professeurs cependant semblent s'interroger sur la présence d'un enfant à leur table, mais à vrai dire comme ils habitent tous au château et que le professeur Williams est jeune, il est normal qu'elle ait une famille en bas âge, ce qui n'est plus leur cas pour certains.

Rogue garde le silence, regardant sa voisine à la dérobée, alors que cette dernière prend soin de ne pas faire attention à lui, s'occupant plutôt de sa fille. Le sorcier ne dit pas un mot, mais dans son cœur et dans sa tête l'orage gronde. Elle s'était bien moquée de lui, ce soir où il l'avait quitté, à faire croire qu'elle avait de la peine, pour faire un enfant un peu après à un autre homme. Les yeux du sorcier lancent des éclairs en direction de son ancienne compagne, alors qu'il la regarde couper la viande pour l'enfant. Elle semble mettre du temps, comme si elle le faisait exprès pour ne pas apercevoir l'homme. Quand elle se redresse pour se servir, elle frôle la main du sorcier en voulant attraper une cuillère et elle la retire immédiatement, comme si elle avait prit une décharge électrique. De nouveau, elle donne toute son attention à sa fille.

"- Mange mon ange, avant que ça ne refroidisse."

"- Au vu de la lenteur avec laquelle tu l'a coupé, je ne doute pas que cette viande soit déjà gelée." raille Rogue d'un air mauvais, sans parler trop fort afin que seule sa voisine l'entende.

La sorcière se fige en l'entendant parler et regarde de nouveau son assiette, avant de prendre une cuisse de poulet, distraitement. Elle ne dit rien, comme si elle voulait ignorer l'homme à ses côtés, malgré la colère qui commence à grimper chez ce dernier. Ce n'est selon elle pas l'endroit pour parler. Elle ne pensait même pas qu'il serait encore enseignant à Poudlard. Elle savait qu'il avait toujours détesté cela et sans être trop au courant, elle savait qu'il occupait ce poste parce qu'il avait une dette envers Dumbledore. Le directeur ayant disparu, elle se serait attendu à ce qu'il reprenne ses recherches.

"- Maman !"

L'enfant la tire de ses pensées, comme elle réclame à venir sur ses genoux. La sorcière la prend avec plaisir et laisse la petite manger dans son assiette, en glissant une main dans la chevelure de celle-ci. Du coin de l'œil, Rogue observe la scène. Elle lui avait dit il y a longtemps qu'elle voulait des enfants. Un autre avait semble-t-il réussit là où lui-même avait échoué, vraisemblablement. Il baisse la tête. Il l'avait blessée et un autre homme l'avait rendu heureuse. Même s'il a du mal à s'y faire, une part de lui admet, bien difficilement, que c'est peut-être mieux, si un autre lui a permis de s'épanouir et devenir la femme qu'elle voulait être. Mais c'est dur de l'accepter en même temps, pour lui qui a agit pour la sauver et non par manque d'amour. Voir qu'elle avait tourné la page avait non seulement un côté frustrant mais également un côté blessant, lui rappelant qu'il devait avancer sans elle dans sa vie depuis cinq ans. Et qu'il n'avait désormais plus aucune chance de partager sa vie.

"- Miss Williams, après le repas, je vous montrerai vos appartements." propose le professeur McGonagall.

"- Je peux m'en occuper si vous le souhaitez Minerva."

La directrice est étonnée comme elle observe Severus Rogue, à l'origine de cette proposition, mais elle l'accepte sans mal. Après tout, cela lui permet pour sa part de rentrer s'occuper de quelques papiers à son bureau avant de pouvoir rejoindre ses appartements privés et se coucher. Pour sa part, Eleonora Williams semble figée sur place, alors qu'elle aurait accepté de passer la soirée avec n'importe qui pour la visite des lieux, pourvu que cela ne soit pas le professeur Rogue. On dirait qu'elle ne va pas pouvoir y couper. Et il le sait. C'est exactement ce qu'il voulait : un moment seul à seule avec la sorcière, même si l'enfant sera dans les parages, pour pouvoir "discuter". Ou vider son sac. Cracher sa haine et sa colère au visage de la sorcière. Dire qu'elle lui manquait ? Il n'en était plus question. Oh il l'aurait fait, il lui aurait dit toute la vérité, si seulement il n'y avait pas eut cette enfant sur ses genoux. Cette enfant qui suce son pouce en le regardant, semblant se poser milles questions dans son petit regard. Son regard ignare, songe méchamment le sorcier. Et sans connaître ni le père ni l'enfant, l'homme déteste déjà l'un et l'autre, comme il détestait Potter. Heureusement qu'elle est restée Williams et n'as pas songé au mariage.

Comme le dîner se termine, l'homme invite son ancienne compagne et l'enfant à le suivre. Il s'enfonce sans rien dire dans les couloirs, leur faisant gravir les étages, avant de finalement se stopper devant une porte. La porte des appartements des professeurs de défense contre les forces du mal. Un endroit de l'école où ils sont presque sûrs de ne pas être dérangés par le reste des professeurs. Et là, là il laisse échapper toute sa frustration, sa colère, avec beaucoup de mauvaise fois, mais guidé par la douleur de la perdre une seconde fois. Il avait peu aimé, dans sa vie, mais cela avait toujours été brulant, fort, sincère. Ne pas recevoir le même amour était insupportable. Oui, c'était bien pour elle qu'elle soit passé à autre chose. Mais ça ne l'était pas pour lui. Égoïstement, il aurait voulu que même dans la séparation, elle lui reste fidèle.

"- Tu t'es bien moqué de moi !" commence le sorcier. "Avec tes "Oh non Severus, pas ça ! Tu ne peux pas ! Je t'aime" et autre bêtises que tu as dites !" cri-t-il en la dévisageant au milieu de ce couloir. "Et quelques mois plus tard, ça galipette ailleurs ! Ah oui je t'ai manqué je vois ! Je vois que tu ne pouvais effectivement pas vivre sans moi ! Et quelques mois après, ça vous fait un enfant ! Tout un tas de conneries !"

L'homme la dévisage et l'enfant se presse un peu plus contre sa mère. Sa mère qui reste droite devant lui en caressant la tête de son enfant, du bout des doigts. Elle regarde le visage de la fillette. Avant de reporter son attention sur le professeur de potions, qui continu de lâcher toute sa rancœur. Eleonora le regarde, cherche son courage, l'attrape à deux mains et l'arrête dans le flot de ses paroles.

"- Arrête de parler. Tu ne sais rien ! Tu ne sais pas ce que j'ai vécus, ce par quoi je suis passé ! Tu n'as aucune idée de ce que ma vie a été après ton départ, je t'interdis d'avoir un avis ! Je t'interdis de diffamer à mon égard !"

Elle prend l'enfant dans ses bras, avant de regarder de nouveau Severus.

"- Elle s'appelle Severia... elle est née sept mois après notre séparation, à un mois du terme !" gronde la sorcière, comme la colère monte pour elle aussi. Et Severus explose littéralement.

"- Et tu ne m'a rien dit !?"

"- J'allais le faire !"

"- QUAND ?"

"- Je voulais le faire juste après avoir apprit la nouvelle, en rentrant de Sainte-Mangouste. Mais tu as choisis ce moment pour me quitter, tu te rappelle ?"

Le ton de la sorcière est redevenu calme. Ses mots sont déjà bien assez violents pour le sorcier, sans qu'elle n'ait besoin d'enfoncer le clou. Elle lui souhaite une bonne soirée et rentre dans ses appartements avec son enfant, le laissant là au milieu du couloir, choqué par ce qu'il vient d'apprendre. Il tambourine à sa porte, mais elle refuse d'ouvrir et il abandonne après plusieurs minutes, furieux, perdu, sans comprendre ce qui lui est tombé sur la tête, sans crier gare.