7-

12 5 0
                                    


Il les regarde s'en aller, puis ferme la porte derrière eux. Il a la baume au cœur, il vient de tenir une conversation avec quelqu'un qu'il admire beaucoup. Il s'en va donc retrouver ses grands-parents qui sont à présent dans la cuisine. Ils sont en train de faire les vaisselles. Chris veut bien les aider. Il s'avance donc vers eux, attrape une éponge.

— Non, ne te fatigues pas, Chris! Lui sourit son grand-père.

Il remue la tête pour faire comprendre que ça ne saurait le déranger, s'il contribuait à la bonne tenue de la maison.

— Si ça peut l'occuper, laisse-le faire, Mitch, s'enquiert Bérénice en lui massant l'épaule, entre-temps je vais nettoyer un peu.

Et là, ils sont deux, lui et son grand-père à faire les vaisselles. Chris ne sait pas pourquoi, mais il se sent vraiment bien en sa présence. Il a enfin cette figure paternelle qu'il lui manquait tant depuis sa douloureuse enfance, peut-être.

— Demain si tu veux, on pourrait s'accorder un tour en ville, commence Mitch.

Je veux bien.

Il hoche donc la tête pour répondre de la positive.

— Très bien, je te montrerai plein de gens. En fait, juste les têtes qu'il faut connaître. On pourra aussi aller pêcher ensemble, mais tu pourrais t'ennuyer il n'y a que des vieux comme moi.

Chris sourit légèrement, son papy est juste trop une superbe personne.

— Tu aimes le sport? Football, Basket-ball ? C'est quoi ton sport favori?

C'est honteux de dire que je n'en ai aucun.

Il regarde Mitch d'une manière désinvolte et ferme un œil.

— C'est pas grave, moi non plus j'en ai aucun, rit-il doucement.

Après qu'ils aient fini, ils passent donc au salon où ils s'offrent chacun une bière. Bérénice vient ensuite les rejoindre, elle s'assied sur un sofa en face d'eux et commence à broder. Pour Chris, le sommeil vient peu à peu. Il les indique donc qu'il va se coucher.

— B- B- B-on-n-ne N-Nuit, il leur dit.

— Bonne nuit, Chris, répond Mitch.

— Je t'accompagne, fait Bérénice tout en se levant pour le suivre.

Chris lui sourit et hoche la tête. Elle l'accompagne donc jusqu'à devant la porte de sa chambre.

— Tu sais, commence-t-elle, Mitch et moi sommes si contents de t'avoir avec nous, moi en particulier. J'ignore les raisons qui t'ont poussé à venir, mais tout ce que je sais c'est que j'aimerais que tu restes, continue-t-elle en lui claquant un baiser purement affectif sur la joue, dors bien mon petit-fils, finit-elle en s'en allant retrouver son conjoint.

Quant à Chris, ces mots lui font autant plaisir que peur. Plaisir; que ces grands-parents l'aiment et veulent le garder avec eux. Peur, que s'ils découvrent la vérité sur sa sexualité qu'ils le chassent à coup de pieds. Après s'être brossé les dents, Il entre donc rejoindre son nouveau lit, lequel est plutôt confortable, pas autant que celui qu'il avait chez sa mère, mais assez quand-même.

Il se met donc à se remémorer sa conversation avec Ethan. C'est impressionnant, il n'avait pas besoin de parler pour que ce dernier comprenne ce qu'il souhaitait dire, ce qu'il voulait savoir. Pour les autres, c'est toujours de vrais galères de déceler l'expression de son visage, mais Ethan y est parvenu avec excellence. Chris a même hâte qu'il se fasse jour pour le revoir. Jamais personne ne l'ait autant intéressé.

Des coups de hache bien centrés sur des troncs d'arbre, le fait émerger de son sommeil. Il fait jour. Il se redresse un peu, se frotte les yeux. Les coups de hache cessent brusquement, il se lève donc pour regarder par la fenêtre qui donne une vue sur la cour. Il aperçoit Ethan discutant avec son grand-père. Il se précipite rapidement dans la salle bain, pour se laver le visage et brosser ses dents.

Après quoi, il descend rapidement les escaliers et se rue dehors. Il reste donc sur le perron, un peu déçu. Il ne trouve ni son grand-père, ni son crush. Il entend sa grand-mère respirer à plein poumon derrière lui.

— Chris, je suis partie te chercher dans ta chambre, tu n'y étais pas, tu veux du café?

— Ou-Ou-oui, il répond tout bas.

Alors qu'il allait rentrer avec Bérénice, il voit Ethan et son grand-père sortir de derrière transportant à deux un igloo gigantesque. Ces deux-là le déposent pour souffler un peu, et Ethan remarque Chris devant la porte.

— C'est hyper lourd, je te l'ai dit, souffle Mitch.

— Attendez! Lui répond Ethan en s'approchant de Chris.

Il se met à une distance convenable, puis passe une main dans ses cheveux avant de commencer:

— Bonjour Madame Corona, Bonjour Chris. Dit? Je donne une fête chez moi ce soir, pour fêter mon retour, ça serait cool que tu viennes.

Chris regarde d'abord sa grand-mère qui secoue vivement la tête pour lui dire qu'elle est d'accord qu'il y aille, puis il pose son regard sur son grand-père qui reste de marbre. Chris décèle bien son désaccord. Et Ethan ayant suivi ces jeux de regards, reprend d'un léger sourire :

— Enfin, si tu passes ça me fera plaisir.

Ethan retourne vers Mitch pour qu'ils puissent poursuivre leur transport.

Chris aimerait bien prendre part à cette fête, il n'y est jamais allé auparavant, dans une fête. Cependant, il se sentirait mal d'y aller sans l'autorisation de ces grands-parents, sans oublier le fait qu'il veut gagner leur confiance.

Il rentre donc à l'intérieur avec sa grand-mère pour prendre son petit-déjeuner. Mitch les rejoint après avoir fini d'aider Ethan à transporter l'igloo dans sa voiture.

— Il t'apprécie bien, Ethan! Fait remarquer vivement Bérénice, tu devrais aller à sa fête.

— Je trouve que ce n'est pas une bonne idée, s'empresse de répondre Mitch, on connait tous les plans foireux d' Ethan. Ethan n'est pas un modèle, un exemple à suivre bien qu'on l'apprécie, on ne devrait pas le laisser s'approcher davantage de Chris.

Non.

— Ethan vient de passer une année entière hors de la ville, peut-être que cela lui a suffi pour qu'il reprenne raison. On voit bien qu'il est porté par plus de maturité, plus de responsabilité, répond Bérénice.

— Mais, il fait toujours des fêtes, riposte Mitch.

— Oui, et je crois que Chris a besoin de ça. Et toi Chris, qu'est-ce que tu décides?

Chris se trouve un peu dans l'embarras. Il a bien envie d'y aller, mais il ne veut pas répondre oui, de peur de contrarier son grand-père.

— Chris, regarde-moi! Si tu veux y aller, je ne m'y opposerai pas, n'empêche que je trouve que c'est une mauvaise idée, lui dit Mitch en croisant les bras.

Alors, il hoche la tête. Il veut bien aller à cette fête. Les fêtes que donnent Brooke et Gabriel sont toujours d'un ennui mortel. Lui et les enfants ont toujours préféré éviter d'y être en restant en haut. Il n'a jamais donc assisté à une fête donnée par des jeunes de son âge.

— J- J- Je v- V-Eux.

— Très bien! Va te doucher, tu n'aurais pas oublié notre tour en ville, fait-il légèrement déçu en tapotant l'épaule de son petit-fils avant de quitter la cuisine, ne tarde pas trop! Je t'attends dehors.

À suivre...!








Chris- Éveillé !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant