HAWA LA MANIPULATRICE

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HAWA LA MANIPULATRICE: EPISODE 10

Engage juste un bon détective.
- je le ferai aujourd'hui même et si c'est la vérité, je vais rompre nos fiançailles car je ne supporte
pas partager mon homme.
C'est cela. Exactement la réaction que j'avais prévue.
Haby a été très touchée par le coup de fil anonyme. J'imagine donc quand elle saura la vérité en
surprenant Ibou et Djènè en flagrant délit ! Haby est d'une jalousie maladive, elle ne supporterait
pas.
Nous étions en pleine discussion quand je reçus un coup de fil de mon ami Ousmane me disant qu'il
m'attendait chez moi. Je lui demandai de rentrer chez lui et que j'allais passer en quittant Haby.
Ousmane est un homme mais nous nous entendons bien. Il nous aidait Haby et moi à mieux
comprendre certains cours pendant notre cursus universitaire. Il est très gentil et me dépanne de
temps en temps. Il a l'habitude de me rendre visite mais moi je ne suis allée chez lui qu'une seule
fois, quand il était en convalescence. Mohamed acceptait que Ousmane me rende visite mais ne tolérait
pas que je me rende chez lui.
Je restai avec haby une bonne partie de la journée puis je me rendis chez Ousmane. Il vivait avec sa
mère, son frère et sa sœur. Sa mère est divorcée de son père depuis que Mohamed avait l'âge de trois
ans. Par la suite, sa mère eut sa sœur et son frère avec un autre homme que je vis ce jour-là en
sortant de chez lui.
Ousmane salua le mari de sa mère avec respect, me fit attendre un instant pour chercher sa voiture et
me ramener chez moi. J'avais l'impression d'avoir déjà vu cet homme. Mais où. ?
Pendant le trajet, je posai la question à Ousmane.
- dis-moi Ousmane, c'est qui l'homme qui est rentré chez vous et que tu as appelé tonton ?
- c’est le père de ma sœur et de mon frère. Il passe chez nous assez souvent.
- et pourquoi il ne vit pas avec vous ?
- c'est une longue histoire. Mais pour résumer, il est marié et a des enfants.
- et c'est cela qui est une longue histoire. ?
- ma mère m'a raconté que c'était son fiancé quand ils étaient jeunes. Ils s'aimaient beaucoup mais
ils étaient tous pauvres. Finalement, il a épousé une fille unique de famille riche. Quelques années
après, il a de nouveau croisé ma mère alors qu'elle venait de divorcer. Comme ils s'aimaient toujours,
ils ont repris leur relation. Ma sœur et mon frère sont alors nés.
- Est-ce que sa première femme est informée. ?
- non, si elle est informée, ce serait grave.
- Comment s'appelle-t-il. ?
- Ibrahim
- et son nom famille ?
- Nabé
Je me rappelle à présent où je l'ai vu. A la fête de Halima, la sœur d'Ibou. Ainsi, le père d'Ibou avait
des enfants dehors ! Ça c'est un scoop. Si jamais malgré qu'Ibou la trompait, Haby tentait de lui
pardonner, j'utiliserai cette information pour lui prouver que tel père, tel fils, afin de l'en dissuader.
Pour l'heure, je garderai bien au chaud ce secret dans mon cœur. On ne sait jamais quand j'en aurai
besoin.
- pourquoi demandes-tu tout cela Hawa?
- toi aussi Ousmane, tu sais que je suis très curieuse. Changeons de sujet.
Ousmane me ramena chez moi. A peine entré, je vis mohamed assis sur la cour de ma maison,
m'attendant.
- Dis donc Hawa, tu n'es pratiquement plus chez toi ces derniers temps. Tu as trouvé du travail. ?
- Mohamed, si tu n'as rien d'intéressant à me dire, s'il te plaît, tais- toi.
- qu’est- ce qui se passe Hawa? Tu as beaucoup changé. Tu ne viens plus me voir, tu ne décroches
plus mes appels. Qu’est- ce qui t’arrive ?
- il m'arrive que j'en ai marre de toi. Je ne veux plus qu'on soit ensemble. Prends ton chemin
Mohamed
- Arrête de plaisanter Hawa. Ne fais pas de bêtises.
- qui plaisante. ? Je suis très sérieuse. Mets-toi dans ta tête que c'est bien fini.
Je le laisse planté là et voulut me diriger vers ma chambre mais il me retient de ses mains.
- s'il te plaît Hawa, ne fais pas ça. Je suis en train de me battre pour trouver du travail et commencer
à prendre soin de toi. J'ai fait de nouveaux entretiens de travail. J'attends les résultats. Sois patiente.
- j'ai dit c’est fini. Lâche-moi.
Il voulut continuer à plaider. Je ne sais même pas quand je lui administrai une gifle cinglante de
toutes mes forces. Puis je rentrai dans ma chambre.
Que venais- je de faire ? Mohamed ne méritait pas ce traitement malgré tout. Je regrettai mon geste et
je ressortis de ma chambre mais il était parti. Dommage. Je le laisserai se calmer puis demain matin
tôt, je me rendrai chez lui. Après tout, c’est pour lui seul que mon cœur bat.
Dommage que la pauvreté veuille nous séparer.
Le lendemain matin tôt, je me rendis chez Mohamed. Je vis son père, Monsieur Saliou Sow. Saliou
n'est pas le vrai père de Mohamed mais c'est lui qui l'a pratiquement élevé. Pour la petite histoire, Mohamed
n'a jamais connu son vrai père. Sa mère lui avait raconté que bien avant qu'elle ne se rende compte
de son état de grossesse, il avait disparu. Mohamed avait une sœur, Kadija qui est la fille de Saliou et de
Madame Doussou, la mère de Mohamed.
Je saluai respectueusement le père.
- Bonjour mon père.
- Bonjour Hawa. Tu es rare ici ces derniers temps.
- ce sont les soucis mon père. Depuis que j'ai mon diplôme, je n'ai toujours pas du travail.
- garde espoir ma fille. Toi au moins tu as le diplôme, moi je ne l'ai jamais eu. Un jour l'heure de
Dieu sonnera pour toi et Mohamed. Tu ne dois pas te décourager.
- merci mon père.
- mais ma fille, pourquoi tu t'es bagarré avec Mohamed hier ?
Je fus étonnée que pour si peu, Mohamed ait déjà alarmé ses parents.
- c'est dans un moment de colère mon père, je m'en excuse. C'est la raison pour laquelle je me suis
levée tôt pour venir m'excuser auprès de lui.
- il faut te contrôler Hawa. La colère ne donne pas un bon résultat. La preuve, tu l'as envoyé à
l'hôpital.
- hôpital. ? Comment ça. ?
- Mohamed avait terriblement mal aux dents toute la semaine dernière et finalement deux dents de
sagesse lui ont été enlevées avant - hier. Tu sais qu’ôter les dents de sagesse est une intervention
délicate. Et tu l'as giflé sur cette même mâchoire qui lui faisait déjà mal. La nuit, il n'a pas pu dormi,
il saignait abondamment et nous l'avons emmené à l'hôpital. Il y est avec sa mère.
Je mis mes mains sur ma tête en signe de désolation. Qu’ai- je fait ?
- je ne savais pas qu'on lui avait enlevé des dents mon père.
- et comment aurais-tu pu le savoir si tu ne lui rends plus visite et ne décroche pas ses appels. ?
Même quand il passe chez toi, tu n'es pas là.
- Dans quel hôpital est-il mon père. ?
- CHU Donka. J'y allais quand tu es venu.
- ok mon père, je vous suis.
Une fois à l’hôpital, je n'ai pas pu voir Mohamed parce qu'il était gardé en observation. Je vis juste sa
mère qui était assise sur une terrasse en face du bloc principal de l'hôpital. Dès que Madame Doussou
me vit, elle commença à me toiser. Néanmoins, je m'approchai d'elle.
- Bonjour ma mère.
- tu salues qui Hawa ? Tu as vu dans quel état tu as mis mon fils. ? C'est même quoi avec toi. ? Si
tu ne veux plus de lui, as-tu besoin de le gifler. ?
- ma mère, je ne savais pas que des dents lui ont été enlevées de ce côté. C'est la colère, je n'ai pas
fait exprès.
- tais-toi méchante. Comme tu vois là, personne ne peut entrer dans la salle. Donc je te demande de
partir. Et je ne veux plus te voir chez moi.
Elle se prenait pour qui même. ? Son fils n'a rien, je le suis, et elle se permet de me narguer !
Alors, furieuse, je lui répondis dans un accès de colère.
- je vais même venir faire quoi chez vous encore ? C'est une maison que vous avez ? Garde ton fils
pauvre là. Mange-le si tu veux. N'importe quoi.
J'ai le défaut de parler mal aux gens quand je suis en colère. Aujourd’hui, je me rends compte que
c'est mauvais. La colère conduit le plus souvent à des résultats néfastes tels que la violence verbale
ou physique. La colère m'a poussé à porter main à Mohamed qui s'est retrouvé à l'hôpital. La même
colère m'a fait manquer de respect à celle que je devrais considérer comme ma belle-mère. En ayant
des colères intenses, nous augmentons les risques d'avoir des problèmes de santé. La colère est
l'une des causes de la tension artérielle.
Le plus dur est que quand la colère passe, on commence par éprouver des sentiments de culpabilité
et des remords. Et l'on se rend compte que notre réaction a été exagérée.
Dans tous les cas, la colère porte un germe de destruction car elle provoque négativement des
changements profonds sur notre état d'esprit. Il vaut mieux l'éviter.
Je rentrai chez moi ce jour-là abattu et triste. J'aimais sincèrement Mohamed malgré tout. Je
commençais même à penser qu'après que Bouba ait épousé Haby, nous irons, Mohamed et moi, en
Occident pour y faire fortune. Ainsi, j’aurai l'amour et l'argent. Mais voilà que je viens de manquer de
respect à sa mère. Comment réparer ça. ?
En attendant de penser à une stratégie, il faut que je me concentre sur mon plan pour séparer Haby
de Ibou. Car cela me donnera accès d'aller vivre à l'étranger avec le seul homme que j'aime.
A suivre.......