HAWA LA MANIPULATRICE

15

HAWA LA MANIPULATRICE: EPISODE 15

Maintenant qu'il a trouvé du travail, tu reviens ? D'ailleurs aux
dernières nouvelles, il se serait mis avec une autre.
- Quoi ! M’écriai-je. ?
- Doussou, c’est vrai ce que vous dites. ?
- Maman Hawa, je ne vis pas au nord avec mon fils. C'est lui - même qui me l'a dit au téléphone il y
a deux jours. N’est- ce pas Hawa lui a fait comprendre que c'est fini. ? Donc il a le droit de faire ce
qu'il veut.
Je m'exclamai.
- je n'étais pas sincère, je plaisantais. Dites- moi où il travaille. Je ne peux pas laisser partir trois
années d'amour partir en fumée.
Monsieur Saliou prit la parole.
- Doussou, dis à Hawa où mohamed travaille et donne-lui son contact. C'est à Mohamed décider, pas nous.
Je pris les informations chez elle puis nous demandons à rentrer. En réfléchissant bien, je ne vais
pas appeler Mohamed. Je vais plutôt lui rendre visite même si la distance qui nous sépare est de six
cent kilomètres. Nous allons régler nos problèmes face à face. Il est à moi et non à personne
d’autre. D'ailleurs il faut que Bouba mette vite notre plan à exécution pour que je puisse quitter le pays
avec lui.
Voyant ma tristesse, ma mère me dit "ne t'en fais pas Hawa, si Mohamed pour toi, il reviendra vers
toi."
Je commençai à prendre peur. Je n'ai même encore rien vu et j'ai mal. Est-ce alors ainsi que Haby
a souffert de voir Ibou avec Djènè. ?
Parlant de ces deux -là, Mame la mère d'Ibou est revenue à de meilleurs sentiments. Djènè est allé
voir le père d'Ibou comme prévu et tout a fonctionné comme sur des roulettes. Il a dû user de bons
arguments pour convaincre sa femme et le mariage se préparait activement.
Je me couchai cette nuit sans pouvoir fermer les yeux. Toutes mes pensées s'envolèrent vers Mohamed
Je revis en pensée, tous nos divins moments intimes, nos baisers et caresses sensuelles, malgré
notre pauvreté. Il a su apprivoiser mon coeur. Nous nous aimons beaucoup et il n'est pas question
qu'une autre femme me le prenne.
Heureusement, du côté de Bouba et de Haby tout évoluait bien. Haby avait fini par m'avouer qu'elle
nourrissait des sentiments envers Bouba et je l'encourageai fortement dans ce sens. Je lui fis même
part du mariage de Djènè et d'Ibou pour l'influencer davantage. Je la poussai à se décider. Je ne
savais pas qu'en agissant ainsi, je créais ma propre tombe. Et tout ça, à cause de la richesse.
Aujourd’hui, je reçus la visite de Mory qui n'arrête pas de me faire la cour. Il est vraiment têtu celui
- là. Pour la première fois depuis qu'il me dérange, je l'accueillis avec courtoisie et politesse. J'avais
de l'amertume et je voulais me libérer en discutant avec quelqu'un. Il était alors le bienvenu.
Nous échangeons longtemps et il me raconta sa vie qui m'émeut beaucoup.
Mory est un enfant adopté. Sa mère adoptive lui raconta qu'il l'avait prise auprès d'une communauté
de soeurs religieuses. Mory est très intéressé à connaître ses vrais parents et fait des recherches
intenses dans ce sens depuis deux ans. À chaque étape, il rencontre un obstacle qui l'oriente vers
une autre piste. Mais il garde espoir de retrouver ses vrais parents s'ils ne sont pas encore morts. Sa
mère adoptive aussi l'y aide. Je lui souhaitai bonne chance et lui fit comprendre une fois encore que
mon coeur était pris.
Je choisis un jour pour rendre visite à Mohamed. J'en avais parlé à Ousmane qui se proposa de m'y
conduire. C'est la ville où vivait son père et ses autres frères consanguins et il voulut en profiter pour
leur rendre visite. Depuis le divorce de ses parents, il ne voyait son père que deux ou trois fois
l'année.
Pendant le long trajet, nous bavardons de tout et de rien.
- dis-moi Ousmane, tu ne m'as jamais présenté ta fiancée.
- c'est parce que je n'en ai pas Hawa.
- yeeuchhh ! Un beau garçon comme toi ?
- c'est vrai Hawa. Celle que j'aime ne s'intéresse pas à moi.
- Et pourquoi. ?
- son coeur est pris.
- eh ! Ousmane toi aussi ! Si son coeur est pris, choisis une autre.
- comme si l'amour se commandait !
- là, tu as raison Ousmane, j’en sais quelque chose.
Lorsque nous rentrons dans la ville, nous étions à la tombée de la nuit. Les bureaux de la société où
travaillaient Mohamed étaient déjà fermés. Nous nous rendons Ousmane et moi dans un hôtel pour passer
la nuit. Le lendemain, Ousmane alla chez son père. Il expliqua la situation à l'un de ses frères qui se
rendit dans la société pour s'assurer que Mohamed y travaillait effectivement. Après quoi, il se posta à la
sortie et attendit la fermeture pour pouvoir suivre Mohamed et connaître chez lui. Dans la soirée, il nous
y conduisit. Je rentrai seule à l'intérieur. Je demandai à Ousmane de repartir.
Je rentrai dans la maison qui comportait trois appartements et je me dirigeai automatiquement vers la
première. Si ce n'était pas là, j’irais vers les autres.
Je sonnai et quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur une jeune femme avec pour tout
vêtement un pagne noué autour de la poitrine. Mon coeur fit un bond. J'espère juste que ce n'est pas
l'appartement de Mohamed.
A suivre.