HAWA LA MANIPULATRICE

11

HAWA LA MANIPULATRICE: EPISODE 11

Mais voilà que je viens de manquer de
respect à sa mère. Comment réparer ça. ?
En attendant de penser à une stratégie, il faut que je me concentre sur mon plan pour séparer Haby
de Ibou. Car cela me donnera accès d'aller vivre à l'étranger avec le seul homme que j'aime.
Comme ce n'est pas l'argent qui manque, Haby a effectivement engagé un détective privé qui a
commencé à filer Ibou discrètement depuis deux jours. C'est le moment de passer à la vitesse
supérieure. Djènè et moi venons de décider du jour fatidique.
Ce jour-là, Djènè et Ibou allèrent au restaurant puis rentrèrent dans le nouvel appartement de Djènè.
Le Détective les suivit et quand ils rentrèrent à l’intérieur, il appela Haby pour lui rendre compte et
lui indiquer l'endroit.
J'étais restée avec Haby exprès et après l’appel, nous nous dirigeons vers le lieu indiqué. Haby
frappa à la porte de l'appartement de Djènè et comme déjà planifié, elle n'ouvrit pas
immédiatement. Nous restons Haby et moi debout devant la porte pendant près d'une heure jusqu'à
ce qu'Ibou se décide de rentrer. Djènè ouvrit la porte pour le raccompagner et tous deux furent
accueillis par une Haby déjà rouge de colère.
Dès que je les vis, je jouai la carte de l'étonnement et je m'exclamai.
- Djènè!!!!!!! C'était toi alors ! Comment tu as osé faire cela à ma meilleure amie ?
Haby commença à applaudir les deux tourtereaux.
- Bien joué Ibou. Je voulais voir de mes propres yeux avant de croire. Félicitations.
Ibou baissa la tête tout honteux. Furieuse, Haby se jeta sur Djènè et voulut la battre mais je la
retins. Pour envenimer davantage la situation, Djènè déclara :
- pourquoi tu l’as retenu Hawa? Il fallait la laisser, j’allais lui donner une bonne correction. Si elle
s'occupait bien de son fiancé, il ne m'aurait jamais remarqué.
Cette déclaration rendit encore plus furieuse haby et elle fondit en larmes. Je la conduisis lentement
vers la sortie, l’aida à s'installer dans sa voiture et le chauffeur nous ramena chez elle.
Haby a tellement pleuré qu'elle faisait pitié à voir. A cet instant précis, j’eus de la peine pour elle
mais c'était trop tard. Il est vrai que j'ai été l'instigatrice de tout ceci mais Ibou ne serait pas tombé
dans le piège s'il était un homme sérieux. De plus, il n'a même pas défendu Haby et a laissé Djènè
l'humilier. Tel père, tel fils !
Il était tard et je devais rentrer. Je fus obligée d'appeler tanti Foulematou pour tout lui expliquer afin qu'elle
prenne soin de Haby.
Je rentrai chez moi très tard et revint le lendemain. Mais avant, je fis un crochet chez Djene pour
savoir comment Ibou avait  réagi à notre départ.
- toc toc toc
- qui est là. ?
- ouvre la porte Djènè c’est Hawa.
- Salut Hawa La  sorcière.
- Salut Djènè la vipère.
Nous éclatons de rire.
- mais sérieusement Djènè, j’ai eu quand même de la peine pour Haby hier. Elle est dans un sale
état.
- tu poignardes quelqu'un et après tu viens pleurer. ? Laisse ça. Je te remercie pour cette affaire,
c’est plutôt à moi que tu as fait du bien Hawa.
- pourquoi parles-tu ainsi, Djènè. ?
- Ibou veut m'épouser.
- t’épouser ! Comment ça. ?
- quand vous étiez partis hier, nous sommes revenus à l'intérieur. J'ai essayé de consoler Ibou lui
disant qu'avec le temps, Haby va lui pardonner. Mais il m'a dit que c'est tant mieux qu'elle nous ait
vus car dans son cœur il n'y a que moi qui ait de la place. Haby n'existe plus et il n'a même pas
l'intention de s'excuser. Il dit vouloir faire sa vie avec moi.
- hum ! Mais Djènè, as-tu pensé qu’il pourrait aussi te tromper un jour ?
- je m'en fous Hawa. L’essentiel est que j'ai une bague au doigt et qu'on m'appelle Madame
Nabé. L'argent sera à ma disposition. C'est ce qui compte.
Je quittai Djènè en pensant qu'en voulant être cruelle, j'ai rendu service à Haby. Je l'ai délivré
d'ibou qui n’est pas sérieux. S'il avait épousé Haby, il aurait sûrement de nombreuses maîtresses
et ferait même des enfants hors mariage comme son père en a fait avec la mère de Ousmane.
Pendant les jours qui suivirent, je m'employais à consoler Haby qui avait été très affectée. Ibou
n'est même pas passé s'excuser, il n'y a que ses parents qui étaient désolés. C'est ainsi que les
fiançailles d'Ibou et de Haby furent rompus. Par ma faute.
A moins d'être une sorcière, Haby vu la façon dont j'ai réagi quand on avait surpris Djènè et Ibou
ne pouvait jamais imaginer que j'étais celle qui a tout manigancé. Ainsi va la vie, l'apparence est
trompeuse. Il n'est pas sage de juger un être sur son apparence. Les apparences sont des aspects
extérieurs des choses telles qu’on ne les voit, pas nécessairement telles qu'elles sont. Il est donc
possible qu'elles ne correspondent pas à la réalité. C'est pourquoi l'on dit souvent "" les eaux calmes
sont les plus profondes"", ""l'habit ne fait pas le moine » «, et ne jugez pas le grain de poivre d’après
sa petite taille, goûtez- le et vous sentirez comme il pique."" Ces trois proverbes nous montrent qu’il
ne faut pas toujours croire ce qui saute à l'œil.
De même, nous avons souvent des préjugés sur les autres en fonction de leur look, leur origine, leur
façon de parler et de s'habiller etc.…Il serait désormais plus sage d'apprendre à mieux connaître les
autres avant de les juger et aussi avant de leur faire confiance. Les bonnes personnes existent mais il
y en a de mauvaises qui pilulent et les loups se déguisent en agneaux.
Pour aider Haby à récupérer, j’organisais des sorties pour la déstresser et j'invitais Bouba et parfois
Ousmane à venir avec nous. J'aurais bien voulu que ce soit Mohamed qui nous accompagne mais depuis,
je ne l'ai plus revu. Il ne décroche pas mes appels. Quand je suis allée chez eux pour m'excuser
auprès de sa mère, elle m'a chassé comme une malpropre. Elle ne voulait même pas m'écouter. Il
faut pourtant que je trouve un moyen pour régler ce problème car je ne veux plus lui quitter . Avec
l'argent de la famille Barry, nous irons vivre en Occident et nous allons tout faire pour changer de
classe sociale : je veux l'amour et l'argent. Je suis entrain de comprendre que la richesse sans
l’homme que j'aime ne me rendrait pas pleinement heureuse.
A suivre. ...