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HAWA LA MANIPULATRICE: EPISODE 05

Aucun obstacle ne m'empêchera d'atteindre mon but. J'étais décidée à sortir de cette pauvreté
devenue un poids lourd à porter.
Vêtue de ma robe choisie avec soin, j’avais fière allure. Nul doute que je serai facilement remarquée à
cette fête. Ma prière est que de nombreux jeunes riches et célibataires soient présents.
J'attendais que le chauffeur de Haby vienne me chercher. Pendant ce temps, je discutais avec Bouba.
- alors ma sœur, où en es-tu dans tes recherches de l'homme idéal. ?
- franchement Bouba, jusqu'à présent, toujours rien. La plupart des hommes riches sont mariés.
- c'est l'argent que tu veux non ? Accepte.
- Jamais de la vie. Je veux être là seule épouse de mon mari.
- rien n'est certain, Hawa, ton mari peut toutefois prendre une seconde épouse.
- je veillerai à choisir le régime monogamique à la mairie. Libre cours aux femmes qui voudront être
ses maîtresses.
- dommage que tu ne veuilles pas d'un homme marié. Le propriétaire du chantier sur lequel j'aide les
maçons est bourré de frics.
- non Bouba, je suis exigeante sur les trois critères que voici : jeune, riche et célibataire.
L'arrivée du chauffeur de Haby interrompit notre discussion. Ce dernier m'ouvrit la portière et je pris
place à l'arrière comme une grande dame. Exactement ce que j'aimais. Un jour, j'allais disposer de
ma propre voiture et de mon chauffeur personnel.
Le trajet jusqu'au domicile des parents d'Ibou Nabé dura environ une demi - heure. À destination,
le chauffeur m'ouvrit à nouveau la portière et je descendis.
Le domicile de la famille Nabé est très grand. Une somptueuse résidence ! N'importe quel être
humain ayant du goût rêverait de vivre dans pareille demeure. Il y a deux jardins et une piscine. Au
bord de la piscine, il y a un couloir qui débouche sur un jacuzzi. A côté, se trouvait une salle de
sports. Malheureusement, je ne pouvais visiter l'intérieur du bâtiment car la fête se déroulait dans les
jardins.
Les arbres du jardin ont été décorés par des guirlandes lumineuses. Aujourd'hui, Halima, la sœur
d'Ibou a dix - huit ans. C'est la première fois que je la verrai. Elle ne fréquentait pas Haby et donc
je n'ai pas eu l'occasion de la connaître auparavant.
L'ambiance était festive. Une musique douce était diffusée pendant que les invités entraient et
prenaient place. Des hôtesses avaient spécialement été engagées pour l'occasion pour accueillir les
convives et les orienter vers les places qui leur avaient été réservées.
Je fus dirigée vers la table qui m'avait été indiquée et je pouvais clairement lire mon nom inscrit sur
un joli papier carton et collé à une chaise ornée de nappe blanche. Cela signifie que tous les invités
étaient attendus. Ce n'est pas le genre de fête où on débarque sans être invité. Les gens riches ont
de la classe et des façons de faire très raffinées qui me plaisaient énormément. Ce n'est pas comme
chez nous les pauvres où tout se fait en désordre. Vivement que je quitte cette communauté de
galère !
A la table où j'allais passer toute cette soirée, étaient également inscrits cinq autres noms: Haby,
Ibou, Aicha, Minthé et Mohamed. Sa place allait rester vide. Mes pensées s'envolèrent vers lui. Est-
ce qu'un jour Mohamed pourrait m'offrir une maison pareille ? non ! même dans mes rêves les plus
fous. Pourquoi je perdais mon temps avec lui ? Parce que je l'aime. Mais hélas, dans la vie, l'amour
ne suffit pas. Il faut bien que je sois capable de me nourrir, de me soigner et de me faire plaisir.
L'amour seul ne peut me rendre heureuse. Je ne sais même pas pourquoi Bouba veut que j'attende
pour le sortir de vie. C'est certain qu'il me porte la poisse.
J'étais immergée dans mes pensées quand la voix de Aicha me sortit de ma concentration.
- Bonsoir Hawa. Ça va bien ?
Je lui fis un large sourire comme si la voir me réjouissait.
- Aicha, tu es déjà là. ? Contente de te revoir. Félicitations pour ton prochain mariage. Nous allons
chanter et danser à cette fête.
- ah je vois que Hawa est encore plus heureuse que la future mariée, me dit Minthé en me faisant
une bise sur l'une de mes joues.
Les deux amoureux s'installèrent à ma table. Si Aicha pouvait savoir ce que je pensais dans mon
cœur! Elle a eu la chance que Minthé ait vite programmé leur mariage. Je les observais un instant.
Ils sont si complices ! Ils se sourient et se tiennent par la main. Leur bonheur m'énerve. Même si je
ne peux plus avoir le cœur de Minthé, il faut que je trouve un moyen de provoquer une dispute
entre eux. Je suis plus belle qu’Aicha et pourtant elle a un fiancé riche et va même se marier avant
moi !
Pendant que je pensais à tout ceci, je leur souriais quand même quand nos regards se croisaient.
- Mais Hawa, tu es seule. Où se trouve Mohamed. ?
- Il a un contretemps de dernière minute, Aicha.
- ce n'est pas grave Hawa, nous allons te tenir compagnie et empêcher des hommes de tourner
autour de toi.
Décidément cette Aicha voulait me sortir de mes gonds. Elle va empêcher qui de m'approcher. ? Ce
n'est pas grave. Je lui ferai sa fête bientôt.
Haby et Ibou se joignirent à nous peu de temps plus tard. Ibou me salua chaleureusement et les
deux demandèrent d'après Mohamed. Je leur servis la même excuse qu'à Aicha.
- Hawa, tu aurais pu m'envoyer un message me signalant ta présence.
- Je ne voulais pas te déranger Haby.
- mais non, tu ne me déranges jamais Hawa. J'aidais halima à se préparer. Si j'avais su que tu étais
là, je t'aurai demandé de venir.
Dommage, j'avais raté une occasion de visiter l'intérieur de la belle maison d'Ibou.
Halima apparut vêtue d'une belle robe couleur ivoire forme sirène légèrement décolletée. Je pouvais
aisément deviner le prix d'un tel vêtement. Une chaînette en or ornait son cou. Elle avait les cheveux
nattés enroulés dans un chignon qui lui allait parfaitement. Elle avait l'air heureux. Avec sa mère à
ses côtés, elle fit le tour des tables pour saluer les invités.
Une des meilleures occasions pour se retrouver et célébrer une personne est l'anniversaire. Moi, je
n'avais jamais célébré le mien par manque de moyens.
Un buffet était disponible pour les invités avec service libre. Il y avait de nombreux mets et toutes
sortes de boissons. Un vrai régal. Après avoir mangé et bu, les invités commencèrent à esquiver des
pas de danse.
Jusqu'à cette étape de la soirée, aucun jeune riche ne m'avait approché. Même si je sentais le regard
de beaucoup de jeunes hommes m'admirer de loin, ils n'osèrent pas m'aborder car ils étaient tous
accompagnés par des jeunes femmes.
Haby trouva qu’Ibou et Minthé devraient danser avec moi à tour de rôle vu que j'étais arrivée
seule. Les deux jeunes hommes approuvèrent sa proposition.
Je fis une première danse avec Minthé. Mais je sentais qu'Aicha avait tout son regard braqué vers
nous comme si elle son cœur a deviné qu'il y a peu je tramais contre elle. Elle ne perd rien pour
attendre. Pour l'heure j’étais malheureuse que tous les jeunes hommes de bonne famille soient venus
accompagnés. Qu’ai-je fait à Dieu pour que mes plans échouent à chaque fois ?
Pendant que je dansais avec Ibou, des pensées malsaines me saisirent. Je me rappelai qu'il était
jeune, riche et encore célibataire. Mais non! Je ne peux pas faire ça à Haby. Pas elle ma meilleure
amie. Je me sentis coupable et très gênée par ce genre d'intention.
En tout cas, la réflexion se poursuivra.
A suivre......

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