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Avec un long soupir, Namjoon appuya sur le bouton d'appel de l'ascenseur

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Avec un long soupir, Namjoon appuya sur le bouton d'appel de l'ascenseur.
D'énormes cernes violets lui dévoraient le visage, son teint était pâle, et il semblait sur le point de s'écrouler.

Il avait en ce moment la curieuse impression d'être rattrapé par ses tourments ; lui qui s'était senti si léger, si heureux pendant un moment avait senti toute la fatigue du monde lui peser sur les épaules à nouveau.

Son travail le déprimait sérieusement, la fin de mois était plus difficile qu'à l'habitude, et il n'était pas parvenu à fermer l'œil de la nuit.

Il avait passé la journée dans le vide, la tête dans le brouillard, les yeux dans le vide, les pensées à milles kilomètres à l'heure.

Et surtout, pire que tout : hier, son voisin n'avait pas chanté.

Il avait attendu des heures durant, dans le froid, à déchiqueter de ses doigts tremblants l'emballage de son paquet de cigarettes.

Il avait fini par toutes les fumer une par une, ses foutues clopes.

Enfin bref, tout ça pour dire que le jeune homme n'était pas vraiment en forme au moment où il entrait dans l'ascenseur.

Les portes allaient se fermer lorsque quelqu'un se mit à appuyer avec force sur le bouton d'appel. Et le regard de Namjoon se posa sur l'intrus.

Le jeune homme qui se précipita dans la cabine, les portes à peine ouvertes, ne lui disait rien.

Mais il était beau.

Ses cheveux blonds et ondulés encadraient un visage doux et poupin. Ses yeux chocolats pétillaient, et semblaient contenir une douceur et une tendresse infinie. On aurait pu confondre ses lèvres avec des pétales de roses, tant elles semblaient douces, recouvertes d'une fine couche de brillant rosé.
Son nez aplati était à croquer, sculpté au milieu de son visage harmonieux, et le voile de de feu qui caressait ses joues un peu trop creusées ne le rendait que plus beau, que plus féérique.

Namjoon s'attarda un instant sur son corps merveilleux, sur sa taille fine, sur ses cuisses musclées quoi qu'un peu minces, sur son port altier et sur sa grâce naturelle, avant de détourner les yeux par peur que l'inconnu n'explose tant il était rouge. Le grand brun s'aperçut même que l'autre occupant de l'ascenseur avait retenu sa respiration pendant qu'il l'observait.

C'était un gênant, à vrai dire, mais Namjoon s'en fichait un peu.
Peut être parce que l'être à la beauté naïve et délicieuse qui se raclait nerveusement la gorge à ses côtés l'inspirait beaucoup, et que défilaient dans sa tête milles tournures de phrases aux allures magnifiques.

Après quelques minutes un peu embarrassantes pour l'un, et qui passèrent comme quelques secondes pour l'autre, un bruit sonore et aigu sonna l'ouverture des portes.

Namjoon sortit de l'ascenseur, encore la tête dans les nuages -mais des nuages blancs cette fois-, pour constater avec surprise que son bel inconnu le suivait, et habitait donc visiblement a même étage.

S'il avait été surpris de constater que le blondinet habitait au même étage, vous pouvez imaginer pourquoi son cerveau s'est arrêté quand il a compris que ce n'était pas n'importe quel voisin, mais bel et bien LE voisin.

Un léger coup d'oeuil sur la sonnette lui permit de connaître le nom de ce mystérieux ange qui lui avait appris à vivre.

Park Jimin.

Et, presque malgré lui, un léger sourire s'empara des lèvres de Namjoon alors que ses joues rosissaient.

C'était un beau nom, et  ça lui allait bien.

Mon Dieu, pensa-t-il alors que le prénom de son voisin tournait en boucle dans sa tête, comme si je n'y pensais pas assez auparavant...

- Excusez-moi, lâcha-t-il.

Il s'en voulut aussitôt, mais c'était trop tard, l'autre s'était déjà tourné vers lui, ses lèvres figées en une moue sèche.

- Oui ?

- J-je... Euh... C'est à dire que...

Et un instant de silence extrêmement embarrassant suivit, où Namjoon tentait de trouver ses mots tout en se balançant légèrement, tétanisé par la beauté de son chanteur de voisin.

- Vous... Vous êtes celui qui chante ?

- Pardon ?!

La voix du blond se fit aussitôt sèche, cassante, comme si le grand brun venait de lui cracher à la figure la pire des atrocités.

- C'est à dire que... Les murs sont un peu fins ? Il m'arrive de vous entendre chantonner, et si je puis me permettre vous avez une voix... Ma... Sublime, enfin, divine, vous voyez....

Et au regard de l'autre de devenir si noir que du charbon vous semblerait d'une blancheur immaculée si vous en veniez à les comparer.

- Vous... Vous m'entendez ?

- J'habite juste à côté, dit-il en pointant bêtement la porte de son appartement (il se frappa mille fois intérieurement pour ce geste ridicule).

Et les orbes de réglisse glissèrent avec froideur sur la porte couverte de graffitis insultants, sans qu'aucune émotion ne traverse leur barrière de glace.

Et, avec précipitation, il ouvrit la porte de son appartement pour la claquer au nez d'un pauvre Namjoon tout perdu.

Mais celui-ci n'était pas perdu par sa réaction parce qu'elle était plutôt familière, non.

C'était le visage de Jimin qui l'avait tant bouleversé.

Jamais il n'avait vu une telle expression de dégout maquiller les traits d'un visage ; et encore moins avec des larmes par dessus.
À vrai dire, jamais il n'avait même vu de si beau visage et de traits si fins.

Namjoon ne comprenait rien.

Et, pour la première fois depuis des années, une marée de sentiment l'envahit : colère, tristesse, joie, émerveillement, solitude.

Et ce soir là, il fut tellement occupé à trier ses pensées qu'il ne toucha même pas au nouveau paquet de cigarettes qui l'attendait sur la table du salon.

 - - -

Alors, qu'en avez vous pensé ?

Je l'aime un peu moins celui-ci, même si j'aime bien la manière dont j'ai décrit Jimin...

Enfin bon, à plus, et prenez soin de vous c:

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