Chapitre 1

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La nuit était belle et la lune déjà haute dans le ciel. Les étoiles parsemaient le ciel sans nuages. En haut d'une falaise surplombant l'océan, un château trônait fièrement. Toutes les fenêtres étaient éteintes et le calme régnait, que ce soit dans les longs couloirs ou dans les grandes pièces vides. Même le jardin paradisiaque où se mêlaient différentes variétés de plantes était silencieux. On n'entendait que le clapotis des vagues contre les rochers en contrebas. Et si on tendait l'oreille, deux voix féminines.

Assis sur un rocher, un livre sur les genoux, une demoiselle d'une dizaine d'années en robe de nuit rose pastel, les cheveux blonds tressés en couronne, lisait une histoire en tentant d'imiter les voix des personnages.

En face d'elle, accouder au rocher, la moitié du corps dans l'eau, une autre demoiselle sans doute du même âge l'écoutait. Sa peau était légèrement bleutée sous les rayons lunaires et ses cheveux d'un roux flamboyants ondulaient le long de son corps pour flotter dans l'eau. De temps en temps, elle sortait sa queue recouverte d'écailles vertes scintillantes pour jouer avec les reflets.

— Jamais vous ne l'aurez ! s'écria le voleur.

— Elle est à moi ! Tu n'es qu'un imposteur, tu n'es pas de son rang.

— Nous nous aimons, et rien ne pourra briser cet amour.

Le voleur gravit les marches qui le séparaient du prince maléfique. Il devait rejoindre sa dulcinée. Il lui avait promis de la sauver. Il sortit son épée et le combat s'engagea. La sueur perlait sur son front, mais le voleur donnait tout ce qu'il avait. Malgré l'expérience du prince, il réussit à le contourner et prendre la position supérieure dans les escaliers. Le voleur entendit des bruits en bas, l'armée du roi qui était à ses trousses arrivait. Il n'avait plus le temps. S'il voulait sauver sa belle, c'était maintenant. Donnant un coup d'épée dans le vide, il pivota et son pied atterrit dans le ventre du prince. Celui-ci tomba en arrière, dévalant les marches. Un coup bas digne d'un voleur, mais n'était-ce pas ce qu'il était ? Un voleur sans foi ni loi. Il gravit rapidement les escaliers pour se retrouver face à une porte en bois massif verrouillée.

— James, c'est vous James ?

— Oui ma princesse, j'arrive.

La serrure ne résista pas aux doigts agiles du voleur qui put pénétrer dans la chambre avant que l'armée n'arrive. Il referma derrière lui et regarda Ophélie. Sa douce et belle princesse.

— À moi de lire ! Cassandra, laisse-moi lire, s'il te plaît.

Cassandra fronça le nez et regarda son amie.

— Tu es sûre ?

— Oui, je veux essayer.

— D'accord !

Cassandra posa le livre à plat sur le rocher juste devant la sirène dont les yeux verts dorés pétillaient de malice.

— Il l'a pris dans ses bras... et... il l'embrassa.

— Je vous aime... pri...princesse.

On... ac...

— Actionna, vient l'aider Cassandra.

— On actionna la poignée et la porte s'écrasa... contre... le mur.

— C'est bien Oceane.

— Le pri...nce entra et...

— Princesse Cassandra ! Princesse Cassandra.

Oceane s'arrêta et l'interpellée releva la tête. En haut de la falaise, une fenêtre venait de s'allumer suivit par deux autres au fur et à mesure que la voix portée par le vent leur parvenait.

Pour une vie sur terre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant