Pour une vie sur terre...

Chapitre 7

Calypso regarda autour d'elle. Tout était sans dessus dessous. Elle nagea jusqu'à Stellio qui quittait le renfoncement dans lequel il s'était caché pour éviter l'apocalypse.

— Tu n'as rien ?

— Non. Je ne crois pas. Il était vraiment énervé.

Tous les deux se regardèrent avant de se tourner vers Malo qui observait les dégâts. Il s'approcha de la carte en lambeau et posa l'instrument de musique intact avant de ramasser les morceaux. Il porta ensuite son regard sur le coffret en bois, puis les autres objets qu'il avait été récupéré, qu'il avait étudié, que sa mère lui avait offerts... plus rien. Il n'y avait plus rien. Juste des débris.

— Malo ?

Il se tourna vers Calypso, le regard vide, un sourire triste aux lèvres.

— Vous n'avez rien ? Je suis désolé que vous ailliez assisté à ça. Vous pouvez rentrer, je...

Calypso le vit poser le médaillon sur l'instrument avant de se pencher pour nettoyer. Ses épaules tremblaient et Stellio fut le premier à agir. Il vint le prendre dans ses bras et le serra contre son torse.

— Je suis désolé Malo. Vraiment.

Les spasmes devinrent plus rapides et il se mit à crier. Stellio le serra contre lui sans le lâcher alors que Malo laissa sa colère et sa tristesse prendre le dessus. Calypso regarda simplement la scène, sans pouvoir rien faire. Elle remarqua juste que l'eau autour des deux tritons changea de couleur, devint opaque, fonçant, comme une mer orageuse. Mais Stellio sembla réussir à le calmer, car cela ne dura que quelques instants. Lorsque Malo fut apaisé, Stellio le relâcha et le prince le remercia avant de reprendre son rangement. Ses deux amis l'aidèrent à ramasser et empiler dans un coin les cadavres de ce qui fut un jour, le trésor, leur trésor. Car au final, ils avaient participé à cette récolte. Dans chaque objet, il y avait un souvenir. Une aventure. Une échappée dans le cimetière. Des rires. Des frayeurs. Des moments échangés...

Alors qu'ils rangeaient en silence, une onde sifflante se fit entendre. Ils relevèrent tous les trois la tête en même temps pour croiser le regard borgne de Kelvin. Malo se mit rapidement devant ses amis.

— Tu n'as pas le droit d'être ici.

— J'ai le droit d'aller où je veux, Malo.

Le triton entra complètement dans la grotte, sa musculature en imposait dans cet espace d'un coup trop étroit. Il était suivi par deux autres tritons, certes plus petits, mais tout aussi musclés.

— Papa s'est fâché à ce que je vois.

Il chassa un débris du bout de sa queue dont les écailles étaient abîmées.

— Ce ne sont pas tes affaires, cracha Calypso.

— Elle montre les dents la jolie sirène.

Malo la retint d'aller le gifler. Ils étaient dans la grotte, la seule sortie était celle en face, derrière les trois tritons de Delmar.

— Que veux-tu ? demanda Malo.

Kelvin sourit et la cicatrice sur son visage le rendit encore plus inquiétant.

— La question est plutôt, qu'est-ce que toi tu veux ? Je n'ai pas compris le pourquoi de ta dispute avec ton père, mais il semblerait qu'il n'aime pas vraiment ta lubie pour les objets humains.

Un autre débris vola suite à un mouvement de sa queue, il se pencha pour ramasser ce qui restait d'un vase.

— Cela ne te concerne pas.