Vendredi

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AVERTISSEMENT

Cette histoire aborde des sujets compliqués (harcèlement scolaire, viol, dépression, transphobie) et contient des lettres de suicide.

Si vous êtes sensibles et que vous rencontrez des problèmes liés aux thèmes de mon texte, surtout, parlez-en autour de vous et faites vous aider par un proche ou une association.

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J'avais travaillé toute la journée sur mes rapports d'enquête et j'avais eu la confirmation que les habitants de l'immeuble évacués la veille étaient bien rentrés chez eux sains et saufs

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J'avais travaillé toute la journée sur mes rapports d'enquête et j'avais eu la confirmation que les habitants de l'immeuble évacués la veille étaient bien rentrés chez eux sains et saufs. Avant de les laisser partir, j'avais tout de même demandé à ce qu'ils passent une visite médicale.

Clara avait essayé de me joindre plusieurs fois, car elle s'inquiétait. C'était entièrement ma faute. Depuis notre réconciliation du mercredi, je ne l'avais pas tenue au courant. Je lui ai envoyé un texto pour la rassurer et je lui ai proposé d'aller dîner plus tard dans la soirée. Elle a accepté.

C'est vers 20h00 que j'ai reçu un nouvel appel de Pierre. Quand j'ai vu son nom s'afficher sur l'écran de mon téléphone, je me suis figée. Il m'a envoyé plusieurs textos, mais ce n'est qu'après sa sixième tentative pour me joindre que j'ai fini par répondre.

- Viens, vite, m'a-t-il simplement dit d'une voix tremblante.

J'ai le souvenir d'avoir compris immédiatement ce qu'il s'était passé, mais sans en prendre la réelle mesure. J'ai fermé les yeux et j'ai inspiré profondément avant d'exploser et d'envoyer au sol tout ce qu'il y avait sur mon bureau.

Pierre n'avait pas eu besoin de le préciser. Je savais que l'adresse où il voulait que je le retrouve était encore la même. Qu'il y avait encore eu des morts. Encore des suicides. Ce que j'allais voir par la suite dépasserait l'entendement et resterait à jamais gravé dans ma mémoire.

En arrivant sur place, j'ai été impressionnée par le nombre de véhicules de police, d'ambulances et de camions de pompier qui encerclaient l'immeuble. Le quartier tout entier avait été bouclé et mis en quarantaine. Un cordon de sécurité empêchait qui que ce soit d'avancer sans autorisation et des techniciens en combinaison biochimique évacuaient les habitants. Ils les rassemblaient dans des bus pour les transporter vers un centre d'hébergement d'urgence.

C'était à vous glacer le sang. Le genre de scène qu'on ne voit que dans les films hollywoodiens. Pourtant, avec la nuit, les centaines de lumières de gyrophares donnaient à ce moment un caractère presque festif. Comme une apothéose.

Même s'il savait que les services spécialisés de la police judiciaire venaient de reprendre mon enquête, Pierre avait trouvé bon de me prévenir, comme à son habitude. Ils m'ont demandé si je pouvais les aider. La situation était dramatique, mais je n'avais pas le droit de le montrer. J'ai répondu « oui ».

La Saison du Suicide [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant