Novembre.

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Novembre.


Fin octobre, en revenant de son week-end à Londres, Eleanor m'a annoncé qu'elle avait quitté son copain. Elle lui reprochait d'être un peu « plan-plan », un peu trop conventionnel à son goût.

Dans la foulée, quelques jours plus tard, j'ai couché avec elle. Je l'ai trouvée, lubrique, sur le canapé du salon alors que je remontais chercher mes clés. Elle voulait qu'on le fasse. Moi aussi. Je l'ai prise, devant et derrière, j'ai éjaculé à l'intérieur de son fondement, ça m'a procuré un plaisir incommensurable. Depuis, on n'a pas recouché ensemble. Rien. Eleanor tient à son indépendance. Au fond, elle aime butiner, comme un papillon, sans jamais se poser. Pourtant, elle s'est déjà remise avec un mec. Il est déjà venu deux fois à l'appart.

Ce soir, c'est le diner des colocs. C'est Eleanor qui a eu cette idée, et je trouve que c'est plutôt bien trouvé : ce jeudi soir, au lieu de tous sortir de notre côté, on va préparer un bon repas à l'appartement et on va savourer une ou deux (ou trois !) bonnes bouteilles de vin. Impatient, je suis malgré tout rentré de la fac un peu tard, je n'ai pas eu le temps de faire les courses. Eleanor s'en est chargée, alors j'ai décidé de cuisiner pour apporter ma contribution. Ce soir, c'est « petits cakes à la courgette et au chorizo, souris d'agneau à l'estragon, macaron à la menthe et sorbet à l'hibiscus ». Un sacré travail de préparation, Eleanor a également cuisiné une partie de l'après-midi. Nous passons la fin de l'après-midi ensemble dans la cuisine. Je pose mes mains dans la pâte du cake et commence à la malaxer. Eleanor découpe les courgettes derrière moi. Tout à coup, je sens deux mains qui glissent autour de ma taille.

« Surprise ! » me fait-elle.

Elle plaque ses mains contre mes hanches puis les laissent descendre vers mon entrejambe. Je proteste :

-« Eleanooor, je fais.

-Quoooi ?

Je renchéris :

-Je dois cuisiner ! Et puis tu as un copain je te rappelle !

-Oooh ça va, je faisais ça pour rigoler » répond-elle en esquissant un petit sourire. J'aime sa liberté de chair. J'aime son amour du sexe, du plaisir, sa volonté permanente d'assouvir quelques-uns de ses fantasmes, tout en faisant attention d'en garder toujours deux ou trois dans sa tête, pour entretenir son imagination. Je trouve que c'est sa manière de signifier « j'aime la vie ! », de profiter de sa jeunesse et de sa liberté.

Je remue la pâte pendant plusieurs minutes et Eleanor continue à couper les courgettes sur la table. On met la radio, et on écoute quelques tubes en chantant sur la musique. A un moment, il passe à la radio « Living for a prayer ». On part littéralement en trans' : on chante et on danse comme des fous sur la musique, j'utilise la cuillère pour mimer un micro. On s'attrape les doigts couverts de bouffe, on en met partout sur nos vêtements en s'agrippant pour danser, le jus de courgettes et la pâte fusent partout dans la cuisine et viennent se coller sur la vitre déjà chaude du four qui les cuit instantanément. On fait de grands gestes comme un groupe de rock en plein concert. On se colle l'un à l'autre en regardant tous les deux du même côté et en avançant en biais vers un public imaginaire. Le refrain revient... A cet instant, Taj et Nikki entrent dans l'appartement. Elles reviennent de chez le caviste. Elles parlent fort entre elles, en tchèque, et en nous voyant, elles rient aux éclats. Elles pénètrent dans la cuisine et déposent les bouteilles de vin pour ce soir. Je repose la cuillère et je les accueille en ouvrant le frigo et en leur offrant une bière à chacune. Eleanor et moi, on trinque avec la bouteille déjà ouverte. Taj ouvre sa bière et porte directement le goulot à sa bouche. Sa langue se pose sur le bord de la bouteille. Elle avait soif : elle avale plusieurs gorgées de suite. Un peu de bière coule à l'orée de sa bouche. Elle déglutit en avalant la mousse le plus vite possible et s'interrompt : elle essuie de l'index la goutte qui perle depuis ses lèvres en souriant. Son doigt se porte à sa bouche et elle le suce lentement en me jetant un sourire. Ses grands cheveux roux et bouclés ondulent derrière sa nuque. De ce côté-là, elle ne ressemble pas du tout à Nikki qui est blonde platine, pourtant, c'est sa couleur naturelle.

La Coloc : Sexe et autres problèmes de colocation !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant