Chapitre 15

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Damon me demande plusieurs fois de lui ouvrir la porte. Mais je ne peux pas. Je n'arrive même pas à articuler deux mots sans pleurer ou sangloter. La seule dont je sois sûre à cet instant, c'est que je ne peux plus rester ici une seule seconde de plus.

J'attrape mon sac qui est sur la tablette près de la baie vitrée et le vide par terre pour retrouver mon portable le plus vite possible. C'est dingue ce que peux contenir un sac à main de femme.

Mon portable en main, je cherche le numéro de la seule personne que je veux voir et qui me comprend.

_ Salut ma belle, contente d'avoir de tes nouvelles. Je finissais par croire que tu avais oublié ta bonne copine. Nan je plaisante. Ah au fait, papa se galère un max depuis que tu es parties en vacances, . . . Hailly, bordel tu pleures, t'es où, j'arrive, me débite – t – elle à la vitesse d'un TGV.

_ Non, . . . mais . . . je . . . peux . . . venir, arrivais – je à articuler entre deux sanglots en reniflant de la façon la plus élégante possible.

_ Envoie moi l'adresse, je t'envoie un UBER, à tout de suite ma belle, me dit – elle en raccrochant.

À peine raccroché, je lui envoie l'adresse de Damon par sms. Moins de deux minutes plus tard, mon portable vibre m'annonçant le numéro du véhicule et le nom de mon chauffeur qui m'attendra en bas de la tour dans moins de dix minutes.

Je rassemble mes affaires éparpillées pour les remettre dans mon sac à main. Je mets mon portable dans la poche arrière de mon jean de manière à l'avoir rapidement sous la main. Puis je file dans le dressing et prend quelques vêtements que je fourre en vrac dans mon sac à main et passe une dernière fois dans la salle de bain.

Je pose la main sur la poignée de la porte et jette un dernier regard à cette chambre. À ces mensonges que j'ai pris pour la réalité . . . une belle réalité qui n'était en fait qu'un cruel leurre.

J'inspire un grand coup pour me préparer à voir et peut être à affronter Damon. Une dernière inspiration et je tourne la poignée. À ma plus grande surprise, il n'est pas dans le couloir. Pendant un court instant, j'ai presque l'espoir de quitter cet appartement sans le croiser.

Mais une fois dans le salon, tous mes espoirs s'effondrent. Il est là, debout devant moi bloquant le seul passage qui mène à l'ascenseur.

Nous nous observons quelques instants, je ne cherche plus à cacher mes émotions. Autant qu'il se rende compte du mal qu'il m'a fait. De toute façon, mon visage parle pour moi. Mes yeux sont rougis et bouffis. Ma mine est défaite car mon cœur est tout simplement brisé.

Damon semble perdu lui aussi mais je me refuse à essayer de lire en lui. Je renonce et il gagne. Car à chaque fois que je l'ai cru sincère, . . . à chaque fois que j'ai pensé être importante pour lui . . . Tout cela ne représentait rien. Il se contentait juste d'être proche de moi pour récupérer ses fichus papiers.

Contre toute attente, c'est Damon qui prend la parole.

_ Où vas – tu ma puce ? Me demande – t – il la voix éraillée.

_ Cela ne te regardes plus Damon, et . . . ne m'appelles plus comme cela, ça n'a pas de sens, répondis – je en essayant de ne pas pleurer davantage.

_ Hailly, reste . . . je . . . je ne veux pas que tu sois seule, dit – il.

_ Je ne serais pas seule, si c'est ce qui t'inquiètes, . . . mais encore une fois cela ne te regardes plus, répétais – je.

_ Hailly, tu n'as pas compris ce que j'ai voulu te dire . . . laisse moi t'expliquer, Hailly ce . . .

_ Stop Damon, le coupais – je, s'il te plaît arrête, . . . je crois que j'ai assez souffert. Dès que j'aurai les papiers, je t'enverrai un message et tu n'auras qu'à demander à Mike de les récupérer, terminais – je en avançant doucement vers l'ascenseur.

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