Chapitre 2

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Je laisse ma main dans la sienne et le suis calmement. J'apprécie qu'il ne fasse pas la conversation car j'ai encore mal à la tête et ma lèvre gonflée me lance atrocement.

Ashton marche à un rythme relativement lent pour me permettre de le suivre. Il n'est pas beaucoup plus grand que moi, d'ailleurs avec mes talons ont fait presque la même taille.

Quand nous nous arrêtons devant l'immeuble en question, je reste ébahie devant la splendeur de cette bâtisse. Tout, absolument tout, respire le luxe et le bon goût. Rien que la tenue du portier doit coûter plus chère qu'une de mes mensualités pour mes études à la fac.

Voyant que je ne bouge pas, Asthon presse délicatement ma main pour me ramener à la réalité. Devant mon expression, il dit en me souriant.

_ Ferme la bouche, ta jolie mâchoire va s'écraser sur le trottoir.

Je rougis comme une pivoine d'être prise sur le fait. Je bredouille alors quelques excuses. Ashton semble beaucoup s'amuser de la situation.

_ Suis moi, l'ascenseur est par là, m'indique – t – il d'un signe de tête sans jamais lâcher ma main.

Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent, je n'arrive pas à cacher une fois de plus ma surprise. Le liftier est là, prêt à accéder aux demandes des habitants, qui apparemment ne savent pas appuyer seul sur le bouton de leur étage.

_ Bonsoir Mademoiselle, Monsieur Jensen, nous salue le liftier avec déférence.

_ Bonsoir Mark, réplique Ashton, chez Monsieur Jensen s'il vous plaît. En ce qui me concerne, je suis si impressionnée que je n'arrive même à saluer cet homme, qui ne manifeste aucune remarque sur l'état de mon visage.

_ Bien Monsieur.

Je reste quelque peu interdite face à cet échange surréaliste pour moi. Je pensais sa famille aisée, mais là cela dépasse ce que je pouvais imaginer. J'avoue que maintenant, je me sens quelque peu mal à l'aise et pas vraiment à ma place pour tout dire.

Une fois arrivée à notre étage, le dernier bien évidemment, les portes s'ouvrent sur un magnifique hall recouvert de marbre blanc. Seul un tapis et quelques dessins industriels de prototypes de voitures habillent cette pièce dans laquelle nous pourrions faire tenir le rez – de – chaussée de notre maison. Prise en flagrant délit de contemplation, j'en oublie les règles de politesse élémentaire et souhaite une bonne soirée au liftier quand les portes de l'ascenseur se ferme. Je sens le regard pesant d'Ashton sur moi.

_ Quoi ? . . . Euh qu'y a – t – il ? Me repris – je rapidement, il va falloir faire attention à la façon dont je parle.

_ Tu n'as pas l'habitude, non ? Me demande – t – il avec un petit sourire en coin.

_ Non, je dois t'avouer que je ne suis pas familière de ton milieu, dis – je en baissant la tête me sentant comme une intruse dans un monde qui m'était interdit.

Sentant mon malaise, Ashton s'approche doucement de moi et emmêle ses doigts aux miens. Une chaleur électrique me parcourt tout le corps. Mes yeux restent rivés sur nos doigts entrelacés. À cet instant, je me sens incapable de soutenir son regard. Mais je me fais violence et me reprends. C'est le moment qu'il choisit pour se rapprocher de mon visage, puis il reprend sur le ton de la confidence.

_ Viens, je vais te montrer où tu peux téléphoner, . . . mais si tu changes d'avis il y a des chambres d'amis, termine – t – il avec un regard coquin.

Je m'empourpre face à sa décontraction et à sa façon de faire des sous entendus l'air de rien. En reprenant une certaine constance, j'essaie de poursuivre calmement pour ne pas montrer le trouble qu'il fait naître en moi.

Dark SideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant