Dark Side

Chapitre 21

Je resserre contre moi mon manteau. Bien que nous soyons au début du mois d'avril, les températures matinales sont encore fraîches. Je suis à nouveau dans ce quartier de New York, l'Upper East Side, j'y ai vécu les plus beaux mais aussi quelques - uns des moments les plus douloureux de ma vie. J'y ai mûri. J'ai beaucoup appris sur moi, sur ma façon d'accepter les choses, . . . de les vivre.

Je jette un dernier regard sur le quartier et le parc qui s'étend derrière moi, avant de rentrer pour la toute dernière fois dans cet immeuble. Comme à son habitude, le portier m'ouvre la porte et je le salue avec amabilité avant de rentrer. Puis je me dirige vers l'ascenseur, Mark, le liftier qui m'a vue dans tous mes états un nombre incalculable de fois, me sourit et me gratifie de son regard pétillant de malice avant d'enclencher le bouton dans la cabine pour me mener dans cet appartement . . . son appartement.

Le trajet me semble presque interminable avant que les portes ne s'ouvre sur ce hall majestueux. Je me rappelle de la première fois où j'y avais pénétré comme si c'était hier et pourtant . . . Comme à mon habitude, je suis attirée par la vue de la baie vitrée. J'avance vers cette dernière et contemple pour la dernière fois cette beauté qui s'étale devant moi. Je soupire d'aise. J'avais pris la bonne décision. La seule possible. Partir.

La sonnerie de l'interphone m'annonce l'arrivée de l'avocat. Je décroche et autorise l'accès à l'appartement. J'avance à la rencontre de cet homme qui me libérera de tout ce qui me retient ici . . . Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur Maître Garson, celui qui m'avait permis de tout comprendre mais surtout qui m'avait permis d'accepter . . . et d'avancer . . .

_ Bonjour, Maître Garson, suivez – moi, dis – je en l'invitant à entrer dans la salle à manger où nous nous installons à la table.

_ Ravi de vous revoir Mademoiselle Weatherly, me répond – t – il avec un sourire professionnel mais chaleureux.

Je lui désigne où s'asseoir et lui propose de commencer sans plus tarder. J'ai hâte que tout soit enfin complètement terminé . . . une bonne fois pour toute.

_ Bien, commence – t – il, nous allons commencer par signer la vente de votre maison de Brooklyn et de l'immeuble où nous nous trouvons.

J'acquiesce d'un signe de tête alors que ce dernier sort un nombre impressionnant de documents à signer et à parapher. J'avoue que je ne pensais pas que la vente de biens immobiliers nécessite autant de paperasse, pourtant je travaillais dans un commissariat comme secrétaire, donc j'avais l'habitude des papiers à signer. Je commence à apposer ma signatures et mes initiales sur tous les documents qu'il me tend. Sentant à chaque feuille signée, mon cœur s'alléger d'un poids. Je me séparais de tout ce qui me retenait sur la côte est.

_ Comment vous sentez vous, vous et votre sœur ? Finit – il par me demander.

_ Hanna va bien, elle s'est installée dans le Colorado avec Ashton. Pour l'instant, ils sont en pleine installation, dis – je simplement. Je ne voulais pas en dire trop même si je sais que Clive Garson est un homme de confiance, qui plus est choisi par mon père.

_ Et vous ? Insiste – t – il.

Je soupire, je n'ai pas franchement envie de parler de moi mais je le lui dois bien.

_ Maintenant que tout est fini, ça va et . . . oui je suis heureuse de quitter New York si c'est cela qui vous inquiète, répondis – je avec un petit sourire.

_ Avez – vous des nouvelles de votre amie Erin ? Me questionne – t – il encore.

Je lâche mon crayon et plonge mes yeux dans les siens. Il veut simplement savoir comment je vais. Mais faire référence à Erin me fait extrêmement mal. Suite à cette histoire, j'avais perdu ma meilleure amie, . . . une sœur en quelque sorte. Mais comment lui en vouloir.