Média: Raphaël
Lorsque je me réveillais, j'étais dans le lit de Raph.
-Qu'est ce que je fous là ?
Je me redressais un peu, mais une vive douleur au crâne me fit chanceler. Je reposais à nouveau ma tête dans les coussins et jetais un coup d'œil à la fenêtre. Les rayons lumineux filtraient à travers les rideaux, diffusant dans la pièce une douce lumière orangée. J'étais encore en t-shirt, Raph ayant prit soin de retirer mon pantalon mais de me laisser un minimum habillée. Les événements de la veille me revinrent peu à peu.
-Putain dites moi que ce n'était qu'un rêve...
-Ravi de voir que la belle au bois dormant sort enfin de sa torpeur, ricana mon meilleur ami en rentrant dans la chambre.
Je concentrais le peu de force qu'il me restait pour lui lancer un coussin dans la tête. L'attaque fut infructueuse puisqu'il rattrapa le projectile au vol et le cala sous son bras.
-Pourquoi je suis là, maugréais-je finalement.
Raph passa une main lasse sur son visage fatigué. Il me fixa de ses yeux marrons foncés quelques instant, m'arrachant un moue contrariée. Je n'étais pas d'humeur pour son numéro de charme. Résigné, il se lança avec lenteur dans des explications.
-Hier j'ai eu la désastreuse idée de te suivre dans une autre de tes folies d'urbex pour me retrouver coincé dans un hôpital désaffecté avec les flics aux trousses.
J'applaudis avec ironie son résumé.
-Bravo, tu ne pouvais être plus fidèle!
Il me fit un clin d'œil avant de poursuivre.
-Bref, après qu'on soit tombé sur la photo de... de toi -il me jeta un coup d'œil inquiet mais je restais de marbre- , tu t'es évanouie. Par chance la police avait décampé et j'ai pu te porter jusqu'à la voiture sans trop de problèmes, bon à part que c'était vraiment très stressant les couloirs glauques et crades, avec la belle au bois dormant dans les bras et une photo de toi plus jeune dans la poche, surtout que...
-Attends, t'as gardé l'article? le coupais-je.
Raph prit un bout de papier sur le bureau qu'il me tendit. Je m'assis d'un coup, faisant fi de la douleur, et défroissais prestement le papier usé. A la lumière du jour, le doute n'était pas permis. La photo de cette fameuse Wendy Darling ressemblait à s'y méprendre à une photo de moi plus jeune. Les mêmes cheveux châtains, les mêmes yeux que l'on devinait gris bien que l'image ait une teinte sépia peu flatteuse, les mêmes pommettes hautes sur un visage fin aux traits émaciés.
-C'est dingue, murmurais-je. On pourrait vraiment croire que c'est moi.
-Et si ça l'était vraiment ? hasarda mon meilleur ami.
J'ouvris de grands yeux choqués vers lui.
-Mais non ducon, tu vois biens que j'avais pas neuf ans en 1894.
-La ressemblance est troublante tout de même.
Je me tus. La veille, j'avais angoissé en observant que la petite fille de l'article aurait pu être ma jumelle tant ses traits étaient identiques aux miens. Je pense que ma migraine n'arrangeait pas ma lucidité, toujours est-il qu'à présent bien reposée, n'importe quelle personne censée avec un tant soit peu de discernement reconnaîtrait la supercherie dans cette histoire. Ou du moins mettrait cette étrange ressemblance sur le compte du hasard génétique.
je rendis la photo à Raph avec nonchalance.
-Ecoute, c'est bizarre, certes, mais ce n'est qu'une coïncidence. Soit un peu plus pragmatique sérieusement, ton arrière grand-mère n'était même pas née à cette époque.
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Peter Pan
ParanormalSiam a dix-sept ans. Orpheline, elle grandit en famille d'accueil depuis ses neuf ans et ne conserve aucun souvenir de sa vie avant cette époque là. Une nuit, elle découvre par hasard la sombre histoire d'une petite fille schizophrène, Wendy Darling...