Média: Capitaine James Hook (je suis sûre que vous l'imaginiez pas aussi canon. Moi non plus en fait, ça manque de moches dans cette fiction)
Ce fut un désagréable crissement rappelant la plainte du métal contre le bois qui me tira de ma torpeur. Je soulevais mes paupières lourdes et avisai les larges bandes de tissu blanc qui entouraient mon abdomen. On m'avait soignée. Je grimaçai lorsque je tentai de me redresser en prenant appuie sur mes coudes, victime de la plaie douloureuse.
-Évite les efforts inutiles, tu es encore convalescente.
Je tournai brusquement la tête vers la voix rocailleuse qui m'était totalement inconnue. Un homme d'une quarantaine d'années était assis à une petite table en bois sculpté dont un des pieds, tordu, avaient probablement dû essuyer de nombreuses années de service. L'homme ne m'accordait pas le moindre regard, obnubilé qu'il était par l'insupportables crissement du crochet qu'il tenait dans la main frottant contre le pauvre meuble.
-Et toi évite d'irriter mes oreilles avec ce bruit immonde, grognai-je en me rallongeant péniblement.
Le bruit cessa. Je fermai les yeux en maudissant mon indélicatesse, voyant déjà se dessiner sous mes paupières closes les images de ma mort prochaine, égorgée par un crochet.
-Ravi de voir que le poignard de Peter Pan n'a pas eu raison de ta bonne humeur, fanfaronna l'homme.
Un raclement sourd raisonna à mes oreilles, m'obligeant à rouvrir les yeux. Le type bizarre rapprochait un tabouret du lit dans lequel l'on m'avait installée, de manière à ce que je puisse le voir sans efforts. Trop aimable.
-Je suis le Capitaine James Hook, mais tu peux juste m'appeler Hook, m'informa-t'il avec un demi-sourire.
-Enchantée James.
Son regard bleu azur se teinta d'amusement. J'observai plus attentivement le personnage qui me faisait face, "Capitaine crochet", si j'en croyais mon pauvre anglais. Il avait les cheveux blonds cendrés et une mâchoire anguleuse. Je ne pouvais nier qu'il avait un certain charisme, exacerbé par sa façon de poser sur moi ses prunelles océan. Ses traits détendus et paternel m'inquiétaient cependant, tant je trouvais incongrue leur présence sur ce visage criminel.
Malgré sa sérénité apparente, je ne discernais que trop bien l'anxiété qu'il cherchait à taire mais que son corps entier criait au monde, ravivant toujours plus l'angoisse sourde que je tentais de faire disparaître sous un mur de colère. Je n'avais aucune idée de ce qu'il se tramait ici, mais les airs harassés et égarés des quelques personnes qui avaient croisé mon chemin m'indiquait que quelque chose de grave avait bousculé leurs vies.
J'avisai furtivement la main que j'avais cru voir tenir un crochet de métal pour me rendre compte sans grande surprise que le crochet en question faisait partie intégrante du prolongement du bras de James. L'intéressé suivit mon regard et ria faiblement.
-Si je te racontais l'histoire de cette main tu ne me croirais pas, petite.
-Probablement pas, d'ailleurs je me fous un peu de ta main. Il y a des histoires plus urgente à me raconter, comme celle qui explique ce que je fiche dans votre camps de cinglés, crachai-je.
Hook me lorgna d'un air sévère. Une part de moi regrettait la familiarité de mes mots mais je demeurai de marbre, beaucoup trop en colère contre mes ravisseurs pour les laisser entrevoir la peur qui me rongeait. Son visage s'adoucit finalement dans un soupir.
-Comment t'expliquer sans dramatiser...
Le pirate passa une main sur sa fine barbe, paraissant en proie à une intense réflexion. Je profitai de son moment d'inattention pour saisir discrètement un clou rouillé dépassant de la tête du lit que je cachai dans mon poing fermé. Le contact froid de ma paume contre la surface métallisée ma rassura. Dans mon école de karaté, le Senseï nous avait un jour enseigné que la meilleure défense ne se trouvait pas forcément dans la force des poings, mais qu'un véritable combattant devait savoir tirer profit de l'intégralité de son environnement pour espérer être vainqueur. Je misais peut être mon salut sur un pauvre morceau de métal quand mon adversaire avait une véritable arme à la place de ses cinq doigts, mais peu m'importait. Je n'avais pas vraiment le choix, de toute manière.
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Peter Pan
FantastiqueSiam a dix-sept ans. Orpheline, elle grandit en famille d'accueil depuis ses neuf ans et ne conserve aucun souvenir de sa vie avant cette époque là. Une nuit, elle découvre par hasard la sombre histoire d'une petite fille schizophrène, Wendy Darling...