Baka

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Chapitre 4


Je passe un coton imbibé d'eau sur mon visage et tente de reprendre un rythme cardiaque normal. Je n'entend plus les voix des garçons dans la salle à manger et je sursaute lorsque des coups retentissent à ma porte.

- Nana ? Tu vas bien ?
La voix d'Hakim s'élève derrière le bois.

J'eclaircis ma gorge et me regarde une dernière fois dans le miroir sans oublier de plaquer un sourire parfait sur mon visage, avant de lui ouvrir et me retrouver face à ses yeux sombres.

- Hm. Oui oui, j'ai juste avalé de travers.
Mékra lève les yeux au ciel en grognant.

- Meuf, okay on a pas passé douze ans ensemble mais je te connais hein. Vas y, viens avec nous... Il est parti.
Il m'ébouriffe les cheveux avant de me prendre par les épaules pour me ramener à table.

Les yeux de mes amis me renvoient de la pitié, ce que je déteste le plus. J'ai l'impression d'être une gamine à qui on vient d'annoncer que le père Noël n'existe pas. Je finis mon verre de rosé d'une traite avant de me défaire de l'emprise d'Hakim et me rasseoir à ma chaise, avachis contre le dossier en soupirant.

- Nana.. Je savais pas du tout qu'il allait passer, encore plus avec elle...vraiment je suis désol-

- C'est bon tranquille. Je suis pas morte. C'est rien, j'ai juste avalé de travers.
Je souris doucement au couple chez qui je suis invitée et lance un regard aux autres pour leur faire comprendre que je ne veux pas en parler, mais décidément Hakim et Deen ne sont pas de cet avis, ce qui m'exaspère au plus haut point.

- C'est pas sa go, il en a pas eu depuis toi, c'est juste une petit meuf de passage, ça veut rien dire t'inquiète.
Je lève les yeux au ciel, heureuse d'apprendre que Ken s'adonne aux plaisirs charnel de baiser une petite bourge sans cerveau.

Ma haine prend le dessus à mesure que les garçons se confondent en excuses pour leur pote. Si Ken veut jouer à celui qui cherche par message pour après provoquer en se baladant avec la dernière des pouf à son bras, qu'il le fasse avec une autre alors, car je ne compte absolument pas rentrer dans ce cercle vicieux au risque de lamentablement me casser la gueule.

- C'est bon les gars, je veux pas savoir. Mais dites juste à votre ami qu'il se cale sur le bon tableau, parce que ça va pas m'amuser longtemps de le voir jouer comme ça.

La discussion prend fin et au vu de l'heure tardive, malgré nos assiettes à moitié pleines, je décide de prendre congé en m'excusant auprès de tout le monde. La faim est vite parti et l'ambiance est devenu trop lourde pour moi.

- Tu envois un message quand t'es rentrée. Fais attention sushi.

J'embrasse une dernière fois le petit groupe et sors de l'appartement après m'être encore excusée.

Le vent frais du mois de septembre me pique les joues et contraste avec la chaleur que l'alcool de ce soir m'a donné. Mes pensées divaguent me ramenant continuellement au même visage.
Je me sens faible de penser à lui comme une droguée pense à sa cons.
Mon cœur s'écrase sous le poids des souvenirs et les larmes coulent du trop plein de sentiments.
J'ai l'air d'une pauvre fille, une âme en peine qui se promène dans les rues sombres de la capitale cherchant à tout prix à panser ses plaies.
Et lui il semble n'en avoir rien à faire, même s'il évitait mon regard ce soir, rien ne montrait les regrets dans ses yeux, rien ne me prouvait que pour lui ça voulait dire quelque chose. Il est arrivé par surprise accompagné de sa conquête d'une nuit et il est s'en est allé, pendant que moi, je me contenais pour ne pas laisser ma peine et ma douleur exploser. Je me suis senti humiliée. La veille il me parlait de pardon et voulait qu'on discute et ce soir il m'ignore collé à sa blonde.

NEKKETSU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant