okinaï watashi

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Chapitre 9

- Non mais c'est vraiment un connard celui là ! Sérieux c'est quoi son problème ? Nana tu peux pas le laisser te traiter comme ça.

Je n'écoute même pas ce que raconte les filles depuis tout à l'heure, je me repasse sans cesse la conversation que j'ai eu avec Howard plus tôt dans l'après midi. j'ai bien été obligée de lui raconter mon histoire avec Ken et tout ce que ça a engendré. Je me suis retrouvée bien bête devant lui à lui raconter mes histoires d'amour, manquait plus que je lui déballe que j'ai couché avec Romain ce qui lui vaut d'agir comme le plus gros des enfoirés avec moi, pour que je dise adieu à ma carrière de bookeuse.

- Elle a raison Nana, faut que tu fasses quelque chose, si ça continue ça va vous nuire à tous les deux.

Je tourne ma tête vers Corine et Lylia toutes les deux assises en face de moi, un cocktail en main. Corine est une amie de Lylia que j'ai rencontré en arrivant dans la boite. Elle tient une boutique de vêtements en ligne et travaille la plus part du temps chez elle, ce qui comme aujourd'hui, lui laisse pas mal de temps pour fêter l'happy Hour avec nous. Je pensais sincèrement que cette petite pause entre filles bien méritée allait me remonter le morale ou au moins arrêter de me faire penser mais c'est tout l'inverse. Je hausse les épaules après la remarque de Corine et finis mon verre d'une traite.

- Hm, de toute façon que je le dise ou pas, il va continuer son petit délire de toujours vouloir être meilleur que moi et tout faire pour que je tombe, alors autant le laisser, si ça l'amuse.

Les filles haussent toutes les deux les sourcils mais finissent pas comprendre que je n'ai vraiment pas envie d'en parler. Cette journée entière m'a épuisé et j'ai simplement envie de profiter et me détendre en noyant mon cafard dans les fonds de tequila.

Howard a confiance ne moi mais je ne peux pas me permettre de le décevoir bien que j'imagine qu'après ma révélation j'ai dû tomber bien bas. Cependant je reste assez étonnée de voir qu'il n'a pas été plus contrarié par mes dires.

En effet après lui avoir avoué que j'entretenais une relation avec Ken, bien que je n'allais pas savoir d'avance que ça mènerait aussi à ce que je travaille avec les garçons, Howard a sourit et il m'a conseillé. Des tas de conseils et il m'a surtout fait comprendre qu'il ne fallait pas que je culpabilise parce que comme on le dit l'amour nous tombe dessus et on ne prédit rien. Il a simplement voulu que je reste prudente car si cela venait à se faire entendre par ses supérieurs, alors il serait malgré lui obligé de prendre des mesures drastiques que je pense, personne ne souhaite.

Je fais un signe de main aux filles et traverse la rue une fois sure qu'elles sont entrées dans la bouche de métro. Ma tête tourne un peu et je sens l'alcool me rougir les joues. Je crois que nous avons un peu trop prit le mot d'ordre de notre soirée à cœur. Voulant profiter de mes deux compères on s'en est donné à cœur joie dans les cocktails et on a finit je crois un peu pompette, surtout Lylia.

La rue dans laquelle je marche depuis quelques minutes est totalement déserte, sauf quelques passants qui s'adonnent au joie de promener leur animal de compagnie dans le froid d'octobre et la nuit sombre que nous offre Paris. Le vent fait frissonner tout mon corps et ma tête tourne sous l'effet de la boisson si bien que je met un certains temps avant de me rendre compte que mon portable sonne dans ma poche depuis un moment mais c'est avec des mains maladroites que je le saisis sans prendre la peine de regarder le nom affiché dessus.

- A.. - allo?

Je bégaye un tantinet, ma voix est rauque et mes yeux vitreux, les bruits à l'autre bout du téléphone me rendent encore plus étourdie. Je crois que je ne distingue rien de compréhensible.

Finalement je crois reconnaître Deen et son timbre si particulier. Il semble un peu excité ou sans doute est-ce moi qui suit trop à l'ouest.

- Wesh Sushi, ça te dit tu passes à l'appartement ? Je suis avec les gars là et Éthel et Sofia te réclament trop.

Ces mots me font rire puisque je m'imagine sans mal la scène que les deux brunes doivent leur faire.  En y réfléchissant, il esr vrai que j'étais devenue une bonne copine de Sofia et Éthel et bien que mon cercle d'amis soit fructueux, ces derniers temps je ne me sentais mieux qu'en leur compagnie.
L'alcool encore bien présent dans mon corps me fit prendre du temps à répondre et avec beaucoup moins d'aise que cela paraissait dans ma tête.

- Euh o-oui Deen okay. Juste hm., je suis pas très loin mais tu veux venir me chercher, je-je j'ai un peu bu avec des amies et je crois pas que je pe-

Il n'attend pas que je finisse ma phrase chaotique pour me prévenir qu'un d'entre eux me retrouve là où je suis.

Je profite alors pour m'asseoir contre un terre plein et laisser le vent me rafraîchir.
Mes pensées divaguent et c'est non sans surprise que je me retrouve à encore une fois songer à lui. À nous.
C'est étrange comme sentiment. Tout de lui me manque, malgré la certaine colère que je ressens encore après son départ, je ne peux m'imaginer sans lui et tout me ramène à ce que nous avons été. Et j'ai compris cette journée où je l'ai revu pour la première fois, j'ai tiqué. J'ai revu son visage, ses yeux marrons un peu rieurs, son sourire narquois mais toujours sincère que j'ai tant aimé regarder. J'ai revu ses mains fines que j'avais pour habitude de prendre, de caresser. Sa peau hâlée, ses joues mal rasées.
Tous mes sentiments ont ressurgi. L'amour que je lui portait l'été ou nous étions ensemble, la vague de tristesse qui me prenait lorsque je remarquais le vide qu'il a laissé. Et puis surtout, ceux qui ont pris le dessus, la colère, la rancœur, la fierté.

Je me suis sentie bête, naïve. Parce que je me sentais comme une petite fille qui revoit son amoureux pour la première fois mais qui arrive seulement à se souvenir qu'il a passé la récréation avec une autre camarade, qu'il a partagé son goûter avec une autre petite brune.
Les larmes commencent à me monter lorsque je prend conscience que je suis seule dans cette histoire, que je n'arrive plus à croire ses mots qui promettent avec une telle force qu'il m'aime encore et qu'il veut de moi, chaque jours. Chaque seconde.

Une porte claque et, sortie de ma torpeur je relève les yeux vers le véhicule garé en face de moi. Je le vois lui, les bras croisés contre son torse. Un regard que je ne saurai décrire mais qui me fait frissonner.
Alors je me lève doucement, encore un peu chancelante sans doute plus sœur l'effet d'être face à lui que l'alcool bien présent dans mes veines.
En passant devant lui, il m'efleure le poignet, m'obligeant à m'arrêter à ses côté. Mon corps entier frissonne, mes yeux ne savent pas où se poser de peur de craquer si je me fond dans son regard. Puis sa main lentement se pose sur ma joue et le plus délicatement possible, il vient enlever une trace de mascara sous mon œil.

- C'est parce qu'il fait froid. Ça me fait pleurer.



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⏰ Dernière mise à jour : Feb 29, 2020 ⏰

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