Chapitre 5

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Cinq jours étaient passés depuis le match. Cinq jours et je ne lui avais envoyé aucun message. Lana me poussait à le faire mais je ne savais pas quoi lui envoyer. Je m'apprêtais à aller au boulot mais les embouteillages habituels me faisaient perdre du temps. J'augmentais le volume de la radio afin que le temps paraisse moins long. Je réfléchissais au message que je devrais envoyé à Antoine. Un simple message avec mon nom pour qu'il ait mon numéro ? Ne serait-ce pas culotté après presque une semaine d'attente ? Ou alors des excuses pour ne pas l'avoir fait ? Mais cela me paraissait un peu étrange et cela ne me ressemblait pas. J'avais pourtant la folle envie de le revoir mais je ne voulais pas faire le premier pas. De toute façon le seul moyen c'était déjà qu'il ait mon numéro. Je pris mon téléphone afin de voir l'heure : 14H45. Plus que quinze minutes avant de commencer. La circulation se débouchait petit à petit et j'allais sûrement arriver pile à l'heure sur le parking de l'entreprise. "Je vais encore devoir courir" me dis-je à moi-même.

Et c'est ce qui était arrivé. J'avais couru et était arrivée essoufflée. 15H01. Lana vint me faire la bise et me demanda si ça allait. Nous préparions nos affaires tout en discutant et l'invité du jour arriva enfin. Nous nous présentions à elle comme à chaque fois qu'une nouvelle personne se pointait dans notre loge. Nous ne discutions pas vraiment. Pour une personne qui allait se faire interviewer elle n'était pas très bavarde et paraissait plutôt timide. Je lui fis un léger maquillage afin de la mettre en valeur. À la fin j'étais plutôt fière du résultat. J'aimais tellement mon métier. En voyant où je travaillais, je me remémorrais mon parcours. J'avais beaucoup galéré. Il était difficile de se faire une place dans ce métier là, mais j'avais travailler énormément et j'avais atteint mon but. J'avais commencé à Valence après mes études. Je proposais aux femmes de les maquiller pour des occasions comme des mariages. J'ai ensuite bossé comme bénévole dans un groupe de personnes malades afin de leur redonner confiances en elles. Puis un jour je me suis lancée. Je me baladais à Paris et avais entendu dire qu'un plateau télé recherchait une maquilleuse. Après une grande hésitation j'ai accepté. Évidemment ma famille m'avait poussé à le faire. Le début était difficile. Quitter ma famille, partir loin... Surtout que Paris était une ville très chère. Je me suis installée à environ trois quarts d'heure de la capitale dans une petite ville.

- Hé ho ! Lana passa sa main devant mes yeux. Tu rêvasses depuis tout à l'heure. À quoi tu pensais ?

- Oh pas grand chose. À mon parcours en fait.

- Oh la la je me rappelle comment tu étais coincée à l'époque ! Elle ria. Je ris à mon tour.

Nous descendions prendre un café pendant notre pause. Nous partions ensuite dehors pour que Lana puisse fumer.

- Bon tu as envoyé un messageà Griezmann j'espère ? Me demanda-t-elle en crachant sa fumée. Je fis une grimace. Attends meuf, t'es sérieuse ? Mais tu peux pas laisser passer cette chance !

- Je sais bien ! Mais je sais pas quoi dire ! Elle roula des yeux.

- Commence par lui dire que c'est toi. Ça fait presque une semaine qu'il marine je pense que c'est bon là. La conversation se fera toute seule après.

- Hm... Je sais pas.

- Tu n'as rien à perdre.

Cette phrase avait tourné en boucle dans ma tête toute la journée. Lana avait raison je n'avais rien à perdre. "Je lui enverrais un message plus tard" me dis-je.

Les dernières heures de travail fûrent rapides. Je suis rentrée tranquillement chez moi. J'ai pris une douche rapide et me suis assise sur le canapé. Je pris une grande inspiration et dévouillai mon portable. Pendant plusieurs minutes j'écrivais un message puis l'effaçais. La phrase de Lana me revint soudain en tête. Je me décidai enfin :

Idylle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant