La chambre était en bordel. Ma chambre. J'étais assise en tailleur, dans un coin qui avait été épargné par la tempête. La tempête humaine que j'étais.
Il faisait sombre, les stores étant baissés, mais ça ne m'empêchait pas de voir la destruction du lieu. Des livres, des cahiers, des stylos, des albums au sol. Les murs, maculés de peinture, n'étaient plus gris désormais. Ils étaient bariolés de dessins faits avec mes mains, elles aussi colorées. Même sans miroir, j'étais quasiment sûre que de la peinture avait également atterri sur mon visage et dans mes cheveux, attachés grâce à un élastique noir.
On aurait pu croire que j'avais renversé ma bibliothèque, mes nombreux livres jonchant négligemment le sol. Les couvertures étaient, pour la plupart, cornées et certaines pages pliées ou déchirées. Tant d'argent gaspillé dans un accès de colère. Mes auteurs préférés et ceux que j'avais oublié se côtoyaient sur le plancher encombré. C'est une assonance en -é. Comme quoi les cours de français, eux aussi éparpillés, m'avaient marquée.
Je n'osais pas bouger, restant assise, à me demander comment j'en étais arrivée là. J'avais été prise d'une colère rageuse et, observant les dégâts, je ne pouvais que m'en vouloir. Je ne comprenais toujours pas ce qui avait provoqué cette réaction. J'étais juste rentrée du lycée dans tous mes états et m'étais précipitée dans ma chambre. Et, dans un cri douloureux, j'avais tout détruit. La pièce ressemblait à un champ de bataille, les cadavres humains en moins.
Je précise humain parce qu'il y avait en réalité un amoncellement de cadavres d'objets. C'était un cimetière. Tous les souvenirs plus ou moins lointains que j'avais y étaient entassés.
Je me suis recroquevillée, prenant une position fœtale des plus confortables, et ai enfouis mon visage dans mes mains. J'avais besoin de me calmer.Plusieurs minutes plus tard, lorsque je me suis redressée, je savais ce qu'il me manquait. J'ai cherché à tâtons un marqueur blanc. Quand je l'ai trouvé, à une cinquantaine de centimètres de ma position initiale, je l'ai débouché. Je me suis mise sur mes genoux et ai marqué, sur le mur à ma droite, un simple mot.
"Lumière".
Je me suis relevée et l'ai marqué plus haut. Puis un peu plus à droite. Puis en changeant de mur. Et j'ai tourné comme ça, pendant quasiment une demi-heure, à écrire "lumière" un peu partout, de mon écriture peu soignée.
J'avais besoin de lumière.
Pour comprendre.
Pour savoir.
Pour voir.Alors, quand j'ai eu fini, je me suis mise debout, au centre de la pièce, ai observé les dégâts une dernière fois, et me suis mise à ranger ma chambre.
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Mdr est-ce que ça a un quelconque sens ? Nooooon.
Have a good dayyy 🌻
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Le cri
Short StoryParfois, certains sentiments sont tels qu'ils ne peuvent être contenus. Tout ce qu'on peut faire, alors, c'est crier. Crier de rage, de désespoir. Crier d'amour, de joie. Crier de peur, de surprise. Toutes ces histoires sont sur des cris. Plus ou...