Et je ne ressentais rien.
Un vide, tout au plus. Tu sais, ce truc qui grandit un peu plus chaque jour, qui est là sans raison, qu'on ne peut éliminer. Un trou noir des émotions.
J'ai regardé ma page des heures durant. Je savais que j'avais besoin d'écrire. Je ne savais pas quoi. J'aurais pu m'acharner sur mon clavier, mais je ne l'ai pas fait. Aucun mot ne semblait pouvoir décrire ça. J'avais l'esprit embrumé, l'impression d'avoir une vision altérée. Perdue en pensées floues. Perdue en eaux troubles. Voyageant entre mes pensées troubles.
Une centaine de mots plus tard, rien n'avait changé. Je comblais le vide avec des expressions insensées, des jeux de mots incroyablement mauvais. Spectatrice de ma déchéance. La tête qui tournait. Pourquoi la Terre est en orbite autour du Soleil ? Bordel, ça me file la nausée. Je regardais autours de moi comme si je découvrais ma chambre. Pourtant rien n'avait changé. A part moi. Ouais, moi j'étais différente. Perchée. Perdue. Un peu alcoolisée à la limite. Epuisée.
Vous savez, ça revient souvent dans les conversations, ça. Que je suis perchée. Je sais même pas ce que ça veut dire. J'ai arrêté de chercher. J'ai trop souvent culpabilisé pour un truc dont je ne comprenais pas le sens. On me l'a toujours reproché, comme si c'était quelque chose de mauvais. En réalité, ça m'a tellement hanté qu'inconsciemment je continue d'essayer. Essayer de comprendre. Comprendre de quoi il en retournait. J'ai jamais réellement trouvé. C'est le genre de mot dont tout le monde a une définition différente. C'est dommage. Une sorte de joker. Tu ne sais pas trop quoi dire dans une conversation alors tu reproches à l'autre d'être perché. Sachez-le, ça passe toujours.
J'écris sans grande inspiration, juste un besoin incompréhensible qui me pousse à taper sur les lettres du clavier, petits carrés gris sans grande importance. Mais sans eux, que pourrais-je dire, comment pourrais-je m'exprimer ? Détenteurs de ma liberté d'expression factice, voilà à quoi ils étaient réduits. Mes doigts s'activent, essayant d'échapper au froid qui me remplit. Mois de novembre en approche, dévoilant peu à peu la mélancolie qui me définit tant. "La mélancolie, c'est la bonheur d'être triste" d'après Victor Hugo. Il avait raison, comme toujours.
La musique défilait, en roue libre sur une plateforme dont le nom n'est pas important tant il est connu. Musique triste évidemment, dont les paroles dégoulinaient de désespoir. C'est probablement la raison pour laquelle je ne parle jamais de choses joyeuses en anglais. Je ne connais pas le vocabulaire adapté. Les sons emplissaient la pièce et mon esprit, tournant et résonnant, m'empêchant de me concentrer et, en même temps, rendant ma vision si claire.
Et, je n'ai pas envie de donner une réelle fin à cette partie. Elle n'avait pas un début très construit alors pourquoi lui offrir une fin travaillée ? C'était sûrement juste manière de me défouler. C'est efficace, si jamais vous vous posiez la question. J'en suis maintenant à 500 mots. 500 mots de vide, de vent, de moi. 500 mots insensés, qui n'ont pas de rapport les uns avec les autres. 500 mots que j'ai mis des semaines à écrire tant je n'ai rien à dire. 500 mots qui ne méritent pas de fin propre, de fin attendue, de chute. Moins d'une dizaine de paragraphes, c'est tout ce que j'ai réussi à sortir avec ma petite réserve d'émotion. J'ai tout vidé. Dorénavant, tout ce qu'il me reste c'est l'ennui, la lassitude. C'est la colère, la frustration, la haine parfois. Haine et lassitude. Un jour je vous raconterai ce qui me relie à ces mots. Des mots, j'en ai d'ailleurs écrit une centaine de plus en palabrant. Etait-ce utile ? Probablement pas. Mais les mots utiles perdent de leur charme.
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Heyy, j'ai pas grand chose à dire à part peut-être que j'ai écrit ça sur ordinateur et que ça me fait super bizarre et en même temps je trouve ça vraiment pratique haha. C'était l'info inutile de la soirée. Have a good dayyy 🌻
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Le cri
Short StoryParfois, certains sentiments sont tels qu'ils ne peuvent être contenus. Tout ce qu'on peut faire, alors, c'est crier. Crier de rage, de désespoir. Crier d'amour, de joie. Crier de peur, de surprise. Toutes ces histoires sont sur des cris. Plus ou...