Chapitre 13

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Anaïs

Je ne sais pas combien de temps il se passa entre le moment où l'explosion a eut lieu et le moment où je parvins enfin à redresser ma tête.
Mes yeux papillonnèrent pendant quelques secondes. Au début, je ne me rappelais plus où j'étais, ni même pourquoi je sentais un liquide poisseux coulait le long de ma joue et une douleur lancinante dans mon dos.
Puis, les souvenirs me revinrent avec la force d'une vague venant s'écraser sur la digue lors d'une tempête.
Alors, je pris conscience que des dizaines d'enfants devaient se trouver gravement blessés à l'intérieur.
Je me relevai d'un coup, sûrement trop vite car ma tête me tourna un peu, mais ne perdant pas de temps et me fiant à mon instinct, je me précipitai à l'intérieur.

Une fois à l'intérieur, je pris état des lieux: ils étaient vraiment bien détruits et je craignais de ne retrouver que des cadavres...des cadavres d'enfants. Et peut-être celui de Olympe...

Il y avait de la fumée partout, l'air était irrespirable, et souvent de morceaux du plafond de détachaient et tombaient. Quelques braises rougeoiyaient encore par-ci, par-là.

Soudain, je sentis une main se poser sur moi, sur mon épaule. Je me retournais en sursaut quand je découvris la personne et ma stupeur fut deux fois plus grande quand je vis la personne. J'écarquillais en grand les  yeux. L'homme de la plage.

- Hey...

- Sa...salut...

- C'est affreux...

- Oui... Olympe devait me donner une info capitale et maintenant elle est peut-être morte... À son âge ! En plus elle avait l'air si gentille !

- Elle l'est ou l'était, je ne sais pas quel temps employer... C'était comme ma meilleure amie. Je venais lui faire un coucou et puis il y a eu cette grande explosion. Je t'ai vu être projeté, j'allais courir vers toi pour voir si tu allais bien, mais tu t'es tout de suite redressée et tu es rentrée à l'intérieur alors je t'ai suivie.

- Je vais bien, mais il faut absolument qu'on voit s'il y a des gens toujours en vie...

- Oui, allons-y.

D'un coup une poutre tomba à quelques centimètres de moi, et je reculais, terrifiée.
La poussière me fit tousser de longues secondes tandis que j'écoutais Justin me parler.

- Anaïs...je ne pense pas que se soit prudent de s'aventurer plus loin à l'intérieur...ça tombe en ruine, les secours ne vont sûrement pas tarder...

- Fait ce que tu veux Justin, mais moi je continue ! Des enfants sont peut-être toujours en vie mais mourront si on ne les tire pas rapidement d'ici. Je refuse de rester là s'en rien faire !

- Très bien, d'accord, mais dans ce cas, on y va ensemble.

- O.K. Suis-moi.

Et je m'engouffrai plus profondément dans ces ruines, sans même jeter un coup d'œil vers l'entrée. J'étais déterminée.
Justin et moi marchions de longues secondes en silence sans que l'un de nous ose le briser. Je crois que nous étions tous les deux effarés devant cette catastrophe. Partout des décombres jonchaient le sol, et on pouvait apercevoir par-ci, par-là des corps d'enfants et d'adultes qui travaillaient dans l'orphelinat.

Au bout de quelques temps, je vis un forme, un corps. Le corps d'une jeune femme qui bougeait très très légèrement à côté d'un corps, sans vie, écrasé par une poutre. Je me dirigeai dans sa direction sans même regarder si Justin me suivait. Il ne m'avait d'ailleurs pas vu trop occupé à contempler l'étendue du désastre.

Une fois arrivée à côté du corps je m'agenouillai, et commençai à l'observer. La jeune femme devait être très belle avant, mais devant moi ce que je pouvais observer c'était un corps recouvert de sang. Elle m'aggrippa avec sa main et dis d'une voix rauque coupée par de nombreuses toux,

- C'est...c'est...tt...tttoi...tttoi.

- Chut, tranquille, je vais te sortir de là Olympe, je te le promets.

- Ma...ma...mattt... Mathieu.

Je jetai un coups d'oeil vers le cadavre qui se trouvait à côté d'elle. Je sus immédiatement qu'elle ne pourrait plus jamais lui parler. Mais comment lui dire ?

- T'inquiète pas Olympe, calme-toi. Ça ira, tu verras.

Mais elle était tout sauf conne. Dans ma réponse elle comprit deux chose:
•elle ne reverrait jamais Mathieu
•et elle ne s'en sortirait pas non plus.

Alors elle prit une grande inspiration pour ne plus avoir la voix coupée et elle me dit d'une traite:

- Anaïs, écoute, je sais que j'en n'ai pas pour longtemps. Alors promets-moi de sauver tout les enfants que tu peux, de trouver celui qui a fait ça et de veiller personnellement à ce qu'ils aient soit un nouvel orphelinat soit une famille. Et je t'en prie essaie de trouver mon nouveau trésor, Tyiah elle vient d'arriver.

- D'acco...

- Attends j'ai pas fini, Soraya est en Russie et c'est elle qui connait le plus d'information sur la disparition d'Elena. Je sa...

Elle voulut poursuivre mais sa voix déclina puis s'éteignit complétement, sa main lâcha sa prise sur mon bras et retomba mollement sur le sol. Une larme m'échappa mais je m'empressai de l'essuyer. Je n'avais pas le temps de pleurer. Alors je lui murmerais, je te le promets Olympe.
Déjà au loin j'entendais Julien qui m'appelait. Il s'approcha de moi et il vit les cadavres de ses deux meilleurs amis. Il resta comme statufié. Alors, pour lui montrer ma compassion et sollicitude, je lui pressai doucement le bras.

Au loin, on en entendait le bruit des sirènes qui approchaient. Pourtant nous étions comme dans une bulle, une bulle de tristesse pour toutes ces pertes.
Soudain, au milieu des décombres, des pleurs de bébé se firent entendre. Je m'éloignais doucement de Justin quand je vis un petit bébé à deux centimètres d'une poutre déjà tombée.
Il y eut un assourdissant craquement, et comme au ralenti je vis une poutre qui allait s'abattre sur le/la dernier(ère) survivant(e). Alors je fis une bond, suivit d'une roulade avant, attrapai le bébé et continuai dans ma lancée pour atterrir de l'autre côté.

Je regardais le nom inscrit sur le bracelet de bébé, et lut l'inscription:

Tyiah.

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⏰ Dernière mise à jour : May 06, 2019 ⏰

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