Chapitre 7

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1994, 10 septembre, Poudlard.

Severus : « Potter, si vous continuez d'être aussi impotent, je vais finir par croire que vous n'êtes guère plus évolué que le crapaud de monsieur Londubat. »

Quelques Serpentards se risquèrent à des rires étouffés malgré le ton glacial du professeur qui se retient se soupirer lourdement, continuant d'arpenter les allers de la classes, celle-ci finit par se terminer et il les laissa partir. Sentant le calme le reprendre une fois ces gamins agaçant éloignés, alors derrière son bureau, il s'assit et rangea calmement ces notes.

Les années qui venaient de s'écouler étaient bien mouvementées. Potter avait finalement fait son entrée à Poudlard, une entrée remarquée et chaque année il trouvait à s'exposer. Agaçant, énervant le professeur de potion qui avait l'impression de voir davantage Potter père : hautain, arrogant. Malgré sa rancœur, Severus ne pouvait ignorer que le maitre du mal n'était pas bien loin de tout ce chahut.

Mais l'année qui venait de s'écouler fut, des trois, la plus mouvementée. Entre l'aide qu'il fut contraint d'apporter à Lupin afin qu'il garde le contrôle de lui-même les soirs de pleine lune, le fait qu'il n'eut le droit au poste de défense contre les forces du mal et le retour de Sirius qui a réussi à s'échapper. Ce n'est guère très enjoué qu'il retrouvait cette classe, ces têtes de linottes.

Il savait pourtant qu'il n'avait guère le choix. Il avait fait promesse de veiller sur Harry, et quelque part, il avait pitié de lui. Une pitié qu'il éprouvait aussi pour Drago. Ce gamin prétentieux et pourri gâté, caché derrière sa mesquinerie un mal être qu'il connaissait. Son père, avec qui Rogue prenait ses distances désormais, n'était pas des plus tendres. Les deux hommes n'avaient pas la même vision de l'éducation. Ainsi, sans le vouloir et le voir, Drago s'était profondément attaché à son parrain. Il ne pouvait s'ôter son envie de plaire et satisfaire à son père. Mais pour lui, son model, c'était cet homme sombre et venimeux qui pourtant lui portait plus de considération que son propre géniteur.

Trois années agitées au sein de l'école et le professeur le pressentait, ce ne sera pas l'année à venir qui serait plus calme.

Rejoignant le salon commun pour le repas du midi, il ne prêta pas d'attention à l'agitation des élèves, marchant de son pas rapide, sa cape noire claquant derrière lui, il avançait sans hésitation. Et pourtant, son regard fut happer par une silhouette qu'il vit au loin, brièvement, une silhouette qui lui paru familière. Mais il devait se tromper, alors il se remit en route pour sa place, jetant un bref coup d'œil à ces collègues, constatant juste que Dumbledore était absent, il mangea sagement.

Il ne put s'empêcher de resonger à cette silhouette qu'il a cru percevoir et se remémora.

Il resongea à son retour à l'école après ce bal, après cette discussion. Il avait cru sur l'instant que c'était plus clair, mais depuis, tant de question l'avaient envahi et ne voulait plus le quitter. Ca le rongeait, grandissant à lui. Il se revoyait plonger dans son esprit, un geste qu'il aurait pu conclure pour une profonde confiance, mais sa voix résonnait en lui, lui rappelant qu'il l'avait déçu. Il avait vu et revu Lily la menacer, l'attaquer. Le rendant fou de colère en l'entendant souhaiter sa mort. Et puis il revoyait Helen la maitriser sans hésitation, sans tremblement. Elle était puissante, elle aurait pu la tuer en un clignement d'œil et pourtant, c'est à peine si elle l'avait blessé. Il revoyait McGonagall sans comprendre le lien avec Helen. Et puis cette pièce, qui ne lui semblait pas totalement étrangère.

Il cru devenir fou avec toutes ses interrogations, cette frustration. Severus avait songé à lui écrire, lui faire parvenir un courrier. Il se revoyait derrière son bureau, entamer une lettre, la froisser, recommencer, la brûler, recommencer, quitter son bureau.

Le passé offre une nouvelle chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant