Chapitre 4

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*Février*

8 février 1998

J'ai eu la flemme ces derniers mois de venir écrire.
Et pas le temps.
Comme dit ma mère, j'ai le planning d'un homme politique.
Faut dire : entre les cours, les devoirs, la danse, la PlayStation et les copains, j'ai très peu d'occasions. Mais, aujourd'hui, je prends quelques minutes.

En vrai, je savais ce que je voulais écrire mais je voulais pas. Je pouvais pas.
Pas encore.
Mais là, oui. Je suis prêt.

Il m'est arrivé un truc de ouf, Journal ! Ou plutôt terrible.
La chose que je redoutais est arrivée.

Le mois dernier, en dansant avec Olivia, mon pénis a réagi : il s'est gonflé et a durci.
La honte totale.
Je me demande encore maintenant si elle l'a senti.
En tout cas, elle a continué de bouger comme si de rien n'était, alors que moi j'étais mal à l'aise à ne plus savoir où poser mon regard, et déconcentré... Une vraie torture. J'avais l'impression que tout le monde avait remarqué et qu'on allait se moquer de moi. Mais personne n'a rien dit et je me suis fait discret tout le reste du cours avant de repartir vite fait parmi les premiers.

Pendant toute la semaine, je n'ai pas arrêté d'y penser dès que je la croisais... et à chaque fois ça recommençait. Une maxi érection. La bite comme un bâton. Et des courbatures à force de me plier pour éviter que ça se voie. À tel point que j'ai même eu des crampes au bide.

Mais j'ai trouvé un moyen de calmer ça. Par hasard. J'ai vite remarqué que, quand je me serre la queue, ça fait passer la douleur. Que c'est agréable, même. Malheureusement, je ne peux pas faire ça devant tout le monde. L'affiche !
Du coup, j'ai pris l'habitude de m'éclipser pour pouvoir appuyer jusqu'à ce que ça se calme, mais c'est pas facile.
J'en aurais bien parlé avec les potes, mais je veux pas passer pour un con. Et Raffaele... Non. Il va encore me rabaisser et se foutre de moi.

De toute façon, j'ai trouvé la technique, maintenant, pour que ça ne le refasse plus. Je me branle quand j'ai un moment tranquille, tous les jours.

La première fois que je l'ai fait, c'était fin novembre, sous la douche. J'avais encore la bite dressée en me mettant sous l'eau. Je l'ai prise à pleine main pour l'écraser et me soulager, mais ça l'a durcie encore plus. Et c'était très agréable ! Quand j'ai voulu frotter pour la laver, c'était encore mieux !
Le mouvement de va-et-vient m'a fait de plus en plus de bien, alors j'ai continué. J'ai serré un peu plus et accéléré mon geste. J'ai senti ma bite devenir de plus en plus dure et grosse, de plus en plus sensible, et ça a été comme si tout le reste avait disparu. Juste du plaisir ! C'était bon ! À chaque mouvement, c'était comme si c'était de plus en plus chaud. Je pensais à Olivia et, tout à coup, j'ai crié sans le vouloir tellement c'était bon et c'est là que c'est sorti. J'ai pas compris tout de suite. J'ai eu peur, même. Et puis je me suis rappelé des délires avec les potes et des cours de sciences naturelles : du sperme.

Je sais pas comment le dire, Journal, mais j'avais en même temps honte et j'étais bien, heureux.
Et j'ai eu la paix pendant plusieurs heures.

C'est là que j'ai compris que je ne pouvais pas avoir d'érection après l'avoir fait.
Finalement, ce que j'ai entre les jambes ne sert pas qu'à pisser : il a une meilleure utilité, celle de se faire du bien. Et, depuis l'accident au moment de la chorégraphie avec Olivia, je ne regrette pas de remettre ça tous les jours.
Je me demande même pourquoi je ne l'ai pas fait avant.
Surtout que, d'après mes copains, ils en font tous autant. C'est rassurant.

Je sais plus comment on en est venu à parler de ça, au fond de la cour, mais on a fini par délirer sur une nouvelle vachement bonne et on en est arrivé là.
Mon pote Sandro a même proposé de faire un concours de branlette. Nous l'avons regardé de travers, on l'a chambré, et puis on a fini par dire oui.
Donc, hier, Jules, Milo et Sandro sont venus dans l'après-midi à la maison.
J'ai piqué deux magazines de cul à mon frère et on a à peine maté deux photos qu'on avait déjà la trique.
C'est Sandro qui a commencé et on a tous sorti nos zguègues. Je me sentais un peu con mais les potes ricanaient et les filles sur les photos étaient super belles. Alors on s'y est mis. Ça a été très vite, je vais pas mentir : moins d'une minute. Encore plus que d'habitude. On n'est pas des pédés mais c'était vachement excitant de le faire en même temps...

Le journal de LorenzoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant