- Lidia Carbolet Pirino (le premier est son vrai nom de famille, le deuxième est celui de son cousin éloigné)
- 19 ans
- Domestique de Madame De la Veille de Rouget
<< Mademoiselle Lidia Carbolet Pirino ici présente, née en Auvergne, de parents pauvres dans la ferme familiale. Dernière d'une fratrie de 6 enfants elle est rapidement envoyée, vers ses dix ans, en Corse chez un cousin éloigné, en espérant peut être la fiancer avec lui quand elle sera plus âgée. En échange elle s'occupe des tâches ménagères de la maison. Cela nous amène à ce sombre jour d'août où Monsieur Bolcati, d'une famille renommée Corse, est retrouvé assassiné. Rapidement une enquête policière à lieu pour savoir qui a osé donner la mort à cet illustre et regretté personnage. En deux jours nous remettons à la famille Pirino. Quatre personnes sont interpellés: Cosmo Pirino, jugé coupable, deux amis Gabriel Valentini et Louis Paoli, jugés complices. Puis il y a cette jeune femme, une cousine éloignée vivant chez Monsieur Pirino depuis six ans, fesant office de bonne dont le rôle n'est toujours pas clair. Certains d'entre vous messieurs disent qu'elle aurait participé activement à l'assassinat, d'autre, plus rares, qu'elle ne savait rien. Une autre partie suppose que la pauvre fille est totalement folle, après tout la santé mentale d'une femme qui de plus est une bonne est assez précaire... *Quelques rires gras dans la salle se font entendre. Sur sa chaise l'accusée reste de marbre.* Et enfin une grande majorité pense plutôt qu'elle aurait eu le rôle de la putain, pour séduire Monsieur Bolcati et le conduire sur le lieu de sa mort. *Cette fois ci l'accusée sert les poings.* Pour finir, Monsieur le juge, il est évident de mon point de vue que Mademoiselle Carbolet est coupable pour avoir d'une manière ou d'une autre participée et entraînée l'assassinat du fils de mes clients. >>
Au fond de la salle un homme garde la porte. Il éprouve une sorte de pitié envers la jeune fille à voir cet avocat vouloir à tout prix l'achever. Après tout, aucune preuve, autre que le fait qu'elle résidait chez Pirino, ne permet de dire qu'elle est eu un rôle même minime dans toute cette histoire.
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Ce qu'on ignore pendant ce procès c'est que Lidia n'était pas que la simple bonne à tout faire de la maison. Au fil du temps Cosmo c'était prit d'affection pour la jeune fille. Il lui avait même apprit les bases de l'écriture. Lidia possédait un carnet où elle relatait la vie de tous les jours qu'elle gardait tout le temps dans une poche qu'elle cousait spécialement pour ça sur tous ses tabliers. On apprend dedans les liens qu'elle a avec Cosmo sans pouvoir vraiment comprendre où est la limite entre l'amitié et l'amour. La jeune fille décrit les paysages de la Corse qu'elle aime tant et la vie dans la maison où habitent la plupart du temps les deux amis de son cousin impliqués dans le procès. On découvre également des poèmes qu'elle sait par coeur à force d'entendre un des deux amis les réciter. Les trois hommes lui ont apprit le lancer de couteaux "Juste au cas où. Pour que je puisse me défendre qu'ils disent." Certaines de ses peurs y sont relatées "J'ai la sainte horreur des orages." Mais également ce qu'elle aime comme par exemple le mimosa, les abricots, le fromage et les couchés de soleil. Elle rêve d'ailleur d'avoir des ailes pour en voir un du ciel. Mais passons un peu plus vite ces années pour en venir au fait.
On remarquera très vite qu'elle ne porte pas Bolcati dans son coeur. L'année de l'assassinat elle écrira ceci : "Le Bolcati il est malin alors il s'arrange pour être bien vu par tout le monde. Le pire c'est que ça marche: ils viennent tous lui manger dans la main comme de sages petits moineaux. Alors qu'en vrai Bolcati je peux vous certifier que c'est le pire des salauds."
Cela permet donc de comprendre que l'accusation qu'on lui fait pendant pendant le procès comme quoi elle aurait servit de putain n'est absolument pas la bonne.
On apprendra par la suite que cette famille respectée de tous était en conflit depuis de nombreuses années avec la famille Pirino. Ce qui semblait n'être qu'un meurtre solitaire n'était autre que le dernier d'une longue série de vengeances entre les deux clans. Deux ans après l'arrivée de Lidia le frère de son cousin fut tué par Bolcati. Cosmo n'avait pas souhaité le tuer à son tour car il désirait stopper cette histoire de Vendetta qui durait depuis trop longtemps. Pourtant le petit groupe avait continué de recevoir des menaces de mort, certaines fois des bagarres éclataient. Mais un soir, une semaine avant ce fameux jour d'août, la jeune fille fut agressée par Bolcati et un de ses amis. Elle fut frappée et menacée de viol. Les jours qui suivirent elle voit, impuissante, Cosmo devenir de plus en plus sombre et renfermé sur lui même. Elle écrira alors: " Il me répétait sans cesse << Ne t'inquiètes pas, tout va stopper. Cette Vendetta va prendre fin.>>"
Bolcati est assassiné et rapidement on remonte jusqu'à eux. Deux jours après le crime Lidia est en garde à vue. Le plan de Cosmo avait finalement fonctionné, il avait laissé suffisamment d'indices pour qu'on remonte à lui sans s'apercevoir de la supercherie et qu'ainsi la Vendetta prenne fin.
"Je pense qu'on va me fouiller et m'enlever mon carnet. Il faut que je le cache." Le carnet s'achève sur cette phrase en août avant de reprendre d'une écriture plus mâture, comme si les évènements l'avaient forcés à grandir d'un coup, en octobre suivant. On y apprend que Madame De la Veille de Rouget qui était en voyage avec son mari en Corse avait assistée au procès. Elle avait alors immédiatement négociée auprès des juges pour la prendre à son service. Ces derniers avaient vite acceptés, ravis qu'on leurs enlève une épine du pied le rôle de Lidia n'étant toujours pas définis malgré les enquêtes. Ainsi ils n'avaient pas à trancher entre prison, asile ou exécution. D'une pierre deux coups, puis le cousin parlerait plus en sachant que la petite était hors de danger.
Lidia décrit ensuite sa nouvelle vie, ainsi que ses nouveaux maîtres: de Madame à qui elle est entièrement dévouée et reconnaissante, et de Monsieur qu'elle n'apprécie pas vraiment mais qu'elle se doit de respecter. Néanmoins aucune indication de son supposé rôle dans le crime de Bolcati ni est relaté. Sauf cette phrase: "Seul Madame sait la vérité de ce sombre épisode de ma misérable vie." On apprend également qu'elle continue à entretenir une correspondance avec son cousin, qui avait échappé on ne sait comment à la pendaison et était sous les barreaux pour plusieurs années. Elle garde toute ses lettres dans la même poche que son carnet.
Elle continue de servir Madame après la mort mystérieuse de son mari et l'accompagne dans ses nombreux voyages. C'est donc le plus naturellement du monde, si puis je dire, qu'elle se retrouve dans ce dirigeable.
