Le baiser de la Veuve

Chapitre un: Mission Volskaya

Fatale, 33 ans, membre de La Griffe. Apparemment, je suis une des plus douées et redoutables dans mon domaine: l'assassinat... Des centaines de victimes à mon actif... A vrai dire, j'ai tellement tué par besoin, par envie, que je ne me rappelle plus du chiffre exact...

J'ai dû tuer plus. Mais je ressens la même satisfaction.

La satisfaction, une des rares choses que je puisse ressentir maintenant. Ce n'est pas plus mal.

Pour étancher ma soif de meurtres, mon groupe et moi-même allons à divers endroits, dans divers pays, pour tuer diverses personnes, et afin de récolter diverses récompenses. Mais notre but est surtout d'achever des personnes importantes, qui représenteraient une menace pour nous, qui nous feraient obstacle. Du coup, nous ne vivons jamais dans la peur, dans l'appréhension, avec cette sensation d'avoir constamment un couteau sous la gorge, car c'est nous qui tenons ce couteau, c'est nous qui tenons les autres en otage. C'est si beau...

Même si mon affiliation est composée de plusieurs membres, nous sommes répartis en trio. Personnellement, je suis avec Sombra et Le Faucheur... Je préfère l'appeler Gabriel, c'est plus rapide, et c'est amusant car ça l'énerve. Et même si ça l'énerve au plus haut point, jusqu'à preuve du contraire, il ne peut rien me faire. Ça risquerait de chambouler La Griffe et de tout déséquilibrer.

Aujourd'hui nous nous rendons à l'usine Volsakaya. Sombra m'a dit que l'on pouvait toucher le gros lot en achevant la femme la plus puissante de Russie...

Ça tombe bien, je suis en manque.

Si on se tient au plan, et que tout se passe comme prévu, Sombra s'infiltre dans l'usine et pirate les portes pour nous faire rentrer, Le Faucheur tue un maximum de gardes afin de ne pas en alerter et que Volskaya ne soit pas  avertie, puis moi, j'attends sagement que cette fameuse Katya entre dans mon viseur pour lui donner ce baiser de la veuve dont tant de gens ont goûté. Le baiser de la veuve est si fort et passionné, que celui qui est embrassé n'en reste pas indemne.

Le trajet se fait long, il n'y a pas de fenêtre pour observer l'extérieur, avoir une idée de l'endroit dans lequel on est, rien de tout ça. Il fait noir, froid, un silence religieux pèse dans la navette, mais ce n'est pas plus mal... Puis, j'imagine mal Sombra et Gabriel discuter entre eux sans que ça ne tourne au vinaigre, de toute façon, ce n'est pas le moment de créer des tensions. Nous sommes justement censés être soudés au maximum sur ce coup.

Personnellement, j'ai hâte.

La navette ralentit, elle a l'air d'atterrir. La porte s'ouvre. J'ai droit à un paysage blanc et brumeux, on devine tout de suite que l'on est en Russie... Heureusement que je ne crains pas le froid. Avec ma tenue, j'aurais déjà fait une hypothermie. Je descends du vaisseau avec nonchalance, munie de mon arme reposant sur mon épaule. Je contemple un paysage vaste mais vide, sans compter l'énorme usine plantée en plein milieu de ce désert enneigé. Je suivis Sombra, qui elle, ne s'est pas faite prier pour emboîter le pas. Rien qu'à sa démarche, on devine tout de suite qu'elle était excitée à l'idée de passer à l'action, tandis que Gabriel se faisait plus discret. Sa froideur me fascine tellement, c'est à croire qu'il est autant dépourvu de sentiments, d'émotions que moi. J'arrive à ressentir de la satisfaction, de temps en temps, lorsque je tue, mais lui, ne tue jamais à sa faim.