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Dormir. Seulement dormir. Plus l'énergie de rien, plus l'envie de rien. Parce que dormir c'est un peu mourir et que vivre c'est

Douloureux. Les trous dans ma poitrine j'les compte plus. Dans pas si longtemps ils s'assembleront en une nébuleuse mouvante, brûlante, brillante. Et elle sera

Délicate. Comme les larmes sur les joues de ma mère, ou les pointes de pied de ma ballerine de sœur. Comme les mots de mon père, sirupeux, tendres, pleins d'espoirs. D'espoirs

Débiles. L'espoir c'est con. La preuve, il a quarante ans et il est seul avec son ordi et ses chiffres, sa tasse de café avec Mickey dessus et ses cernes qui mangent ses joues. Ses espoirs l'ont étouffé, il les a oubliés, rangés avec mes dessins pleins de paillettes de quand j'avais sept ans. Et maintenant il vit avec ses putains de

Déceptions. Y'en a partout, elles trainent dans le noir, on se prend les pieds dedans et on s'affale, comme les jouets de Celestin quand ils trainent dans le couloir la nuit. Celestin et sa foutue

Douceur. Comme s'il en avait un stock immense, comme s'il était seulement constitué de ça, comme si ça dégoulinait de tous ses sourires, de tous ses gestes. Comme si la douleur il connaissait pas, comme si pour lui c'était pas possible de remplacer le c par un l dans ce putain de mot. On est

Dimanche. Il est six heures du matin et je dors plus. Je pense. Mes pensées s'enchaînent et s'emballent. Demain, de nouveau les cours. Plus l'énergie pour rien. J'aimerais tout éteindre.

Pluie de LarmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant