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Eteindre. Tout ce qui brûle dans ma poitrine, tout ce qui m'empêche de vivre comme les autres. Toute cette passion qui me consume. Passion, étymologiquement, ça voulait dire souffrance. J'suis d'accord. C'est

Effroyable. Ça fait mal, ça brûle de l'intérieur, c'est insupportable. Les trucs trop violents moi ça me submerge. Une vague de lave qui coule dans tout mon corps. Comme mes

Emotions. Elles, elles me font suffoquer, et celles des autres sont insupportables. La solitude de mon père est acide, la peur de ma mère est

Etouffante. Elle a peur de l'inconnu et de vivre toute sa vie sa routine détraquée, peur de nous voir partir et de nous trainer pour toujours avec elle. Elle a peur de mourir sans avoir vécu. Elle n'en dort plus. Elle est

Ereintée. Ses cernes mangent ses joues comme si elles allaient les faire disparaitre sous leur couleur violette immonde. Je les déteste. Parfois j'ai peur qu'elle craque. Que tout

Explose. Mon quotidien, mes repères, la bouille de Célestin quand il dessine la boucle du k, l'entraînement stricte de ma sœur, tous les soirs. Elle veut un destin

Extraordinaire. Danser, voler, toucher les étoiles. Devenir une Etoile. Et elle y arrivera, elle est douée ma petite Hortensia. Son prénom même ramène à l'image de son tutu qu'elle déploie comme ses centaines de corolles. J'ai mal. Je suis

Essoufflée. J'en ai marre de courir après du vide. Est-ce qu'un jour ça s'arrêtera ? Je vais dormir. Et demain, de nouvelles souffrances, de nouvelles passions. Aujourd'hui c'est fini. Si seulement il pouvait, pour éteindre mon brasier, pleuvoir.

Pluie de LarmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant