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Sourire. Je ne sais même plus ce que ça fait d'être heureuse. J'ai oublié. Tout comme les mots que la prof a prononcés il y a cinq minutes. Je les ai écrits, mais même moi je sais qu'ils ne serviront à rien. Être normale, chez moi, c'est plus

Sincère. J'essaie d'y croire de toute mes forces, mais même ça, ça m'épuise. J'aimerais y arriver, me voiler la face encore, ne plus savoir à quel point tout déraille chez moi. Putain comme j'aimerais retrouver cette foutue innocence ! Et réussir à m'en

Satisfaire. Mais maintenant j'ai l'impression de ne pas aller bien et que, peut-être, ça pourrait aller mieux. Et c'est affreux. Parce que je ne m'en sens pas capable mais que, quand même, j'ai l'impression que le bonheur me glisse entre les doigts comme du sable chaud. Il n'y a rien de plus frustrant. Ce qui m'énerve, c'est peut-être aussi mon trop grand

Sérieux. Je ne sais plus comment prendre la vie à la légère. Tout me parrait grave, important, dur. Mes amies essaient toujours de me faire rire, mais elles sentent qu'il y a quelque-chose qui ne va pas. Elles essaient si fort de me

Soutenir... Mais jamais je ne me laisse faire. Je préfère me débattre seule. Je suis incapable de m'autoriser à accepter de l'aide. Je dois être forte. La faiblesse est mon ennemie. Alors, peut-être que je dois accepter comme amie la

Solitude ? Parfois j'y pense. Mais, soudain, je sens les doigts d'Eliane, ma voisine de table et amie depuis la maternelle, attraper ma main. Elle la pose à plat sur la table et y dessine une rose. Le feutre est brûlant contre ma peau. Comme un rayon de

Soleil. Je ferme les yeux et profite. Enfin un peu de calme. C'est incroyablement apaisant. Comme un délicat souffle de vent au milieu d'un ouragan. Bien sûr, il finit par être noyé dans la tempête qui reprend ses droits. Et alors mes émotions m'envahissent à nouveau. Et moi, bien sûr, je me laisse

Submerger. J'ai l'impression d'étouffer, de me noyer. C'est comme ça tout le temps. Je ne sais plus comment me départir de cet étau qui me serre sans cesse la poitrine. Je ne sais plus si je dois encore résister à l'appel de toutes ces choses négatives qui me tendent les mains. J'ai tellement besoin de trouver quoi faire, d'enfin savoir.

Pluie de LarmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant